Marché couvert d’Annaba : Mettre fin à l’anarchie !
Fini l’anarchie qui règne depuis des années au niveau du marché couvert du centre-ville d’Annaba.
Depuis son arrivée à la tête de la wilaya d’Annaba, Abdelkader Djellaoui n’a pas cessé de remettre de l’ordre dans cette wilaya. En effet, après avoir débarrassé le centre-ville des marchands ambulants et des vendeurs de l’informel, le wali d’Annaba s’est aussitôt attaqué aux vendeurs de poissons qui, des années durant, ont fait des arcades du marché Francis, une poissonnerie à ciel ouvert. Une situation aux moult désagréments, dont entre autres l’insalubrité et les odeurs nauséabondes, occasionnées par la vente de poissons à même le sol. Ce sont une dizaine de poissoniers qui, en dépit des stands qui leur sont réservés au marché couvert d’Annaba, s’adonnent à la vente de produits sensibles sur les trottoirs du marché, donnant lieu à une vraie anarchie. Au-delà, c’est la vente au sein d’un milieu inapproprié qui représente un véritable danger . Surtout que les caisses et tables de vente sont exposées au soleil et la pollution routière, du fait de l’emplacement du marché, sur l’avenue principale du centre-ville. Celle-ci est fréquentée chaque jour par des milliers de piétons et des centaines de véhicules, dont les échappements imprègnent l’air autour du marché. Et pourtant, un espace est réservé à cette activité qu’est la vente de poisson au sein même du marché couvert au « marchi El Hout » (Marché aux poissons). Mais pour justifier cette vente illégale sur les trottoirs, les vendeurs vandalisent les stands qui leur sont réservés à l’intérieur du marché. Et chaque fois c’est la vétusté du marché qui est mise en avant. Bien que la poissonnerie ait fait objet d’une opération de rénovation à travers laquelle, toutes les conditions étaient réunies à la faveur d’une vente ordonnée et réglementée ; face à l’indifférence des responsables locaux, ces vendeurs ont toujours su comment imposer leur diktat. Aujourd’hui, le subterfuge de la vétusté des lieux ne sera désormais plus valable pour le wali d’Annaba qui plaide pour une ville propre. Un message clair et précis pour les responsables concernés, l’APC en l’occurrence. Cette dernière a aussitôt décidé d’une opération de réhabilitation et d’aménagement, de cet espace de vente de produits halieutiques. En effet, l’APC d’Annaba vient d’annoncer, le lancement imminent d’une réhabilitation et restauration de l’ex marché Francis, actuel ‘’marchi El Hout’’. À cet effet, la direction du Commerce d’Annaba , en coordination avec les services de la l’APC, a opté pour le rétablissement de l’ordre afin de permettre à ceux voulant activer dans la vente des produits halieutiques , d’évoluer dans le respect des lois et réglementation et non plus dans l’informel. D’ailleurs, les jeunes vendeurs ont manifesté un engouement du moins positif envers la démarche. Selon eux, quoi de mieux qu’une activité stable et réglementée et surtout, profiter de l’attribution des étals, sans que les anciens bénéficiaires ne viennent leur réclamer un loyer alors que ces derniers ne s’en acquittent plus depuis plusieurs années déjà. C’est pourquoi, les agents de la direction du commerce ont procédé au recensement des vendeurs de poissons qui encombrent deux entrées du marché. Selon certains vendeurs, la poissonnerie est inexploitable en raison de l’insalubrité. Seuls les vendeurs d’accessoires de pêche maintiennent un semblant de propreté dans les stands qu’ils occupent. Les bénéficiaires des tables en marbre ont, quant à eux, déserté les lieux depuis longtemps, selon certains vendeurs de poissons. Ces derniers réclament le droit d’exploiter ces tables afin de dégager les entrées du marché. La poissonnerie est actuellement victime d’une insalubrité totale et de l’invasion de rats d’égouts. Par ailleurs, les climatiseurs installés dans les magasins situés sous les arcades rendent l’atmosphère irrespirable. Des travaux importants sont nécessaires pour rendre la poissonnerie opérationnelle et lui permettre de retrouver sa propreté d’antan. Pour rappel, la démarche du wali n’est pas fortuite. Le commis de l’État a réagi après avoir constaté par lui-même l’état déplorable des lieux et le spectacle désolant émanant des lieux. Pour rappel, le marché couvert d’Annaba, a en 2018 fait l’objet d’une grande opération de réhabilitation qui n’a été que fiasco. Cette réhabilitation devait toucher également la poissonnerie et de la meilleure manière. Les stands non exploités devaient être attribués à d’autres personnes concernées par cette activité. Or, rien de toute cette opération lancée en grande pompes n’a été concrétisé si ce n’est l’étage supérieur dédié à la vente de fruits et légumes entre autres. Des dizaines de millions de centimes ont été déboursés dans le chaulage et le carrelage des marches au niveau des trois entrées du marché, avec en plus la destruction des extensions installées par les marchands. Mais la poissonnerie, ce lieu jadis très fréquenté par une clientèle qui trouvait toutes les commodités requises répondant à cette activité, a vu son environnement se dégrader. Bien que les autorités de l’époque, avaient assuré qu’une fois la réhabilitation achevée, il n’y aura plus de vendeurs clandestins tentant, au niveau des deux portails de cette poissonnerie, vaille que vaille à écouler leur produit, exposé essentiellement sur des feuilles de papier journal. Situé au centre-ville et occupant un îlot entier qui se situe à l’intersection de deux artères principales de la ville, à savoir Ibn-Khaldoune (ex-Gambetta) et Émir Abdelkader (ex-Bugeaud) d’une part et de l’autre l’intersection de deux autres ruelles, le marché couvert de Annaba, connu localement sous le nom de “marché français” ou encore “marché El-Hout” , a été construit en 1936 et inauguré en 1938.
Sofia Chahine