Pétrole : La demande augmentera de 17% d’ici à 2045
Le Secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, Haitham Al-Ghais a une nouvelle souligné hier que la demande de pétrole continuera de croitre à l’horizon 2045 contredisant ainsi les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie qui mise sur un pic de consommation de brut à la fin de la décennie. Le SG de l’Opep a souligné lors de son intervention l’« Argus European Crude Conference » à Londres que le pétrole continuera de constituer une part importante du mis énergétique mondial à cet horizon. Il a ainsi lancé une pic à l’AIE estimant que si « certains pensent encore que la demande de pétrole atteindra son maximum avant la fin de la décennie », l’Opep prévoit quant à elle que « la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 17% d’ici à 2045 ». « Nous sommes optimistes en ce qui concerne la demande. Nous sommes encore assez solides » sur ce plan, a-t-il souligné. Dans son rapport 2023 sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale publié en octobre, l’Opep avait cependant estimé la demande mondiale à 116 millions de barils par jour d’ici 2045. « Nous voyons toujours une économie mondiale saine et en croissance malgré tous les défis, les pressions inflationnistes, les mesures prises par les banques centrales du monde entier pour maîtriser l’inflation », a poursuivi le secrétaire général de l’Opep. Ce n’est pas la première fois que le SG de l’Opep critique les déclarations de l’AIE concernant les prévisions d’évolution de la demande de pétrole et de gaz, la qualifiant d’irréalistes et irresponsables. Il y a quelques mois le SG de l’Opep a estimé que le l’appel de l’AIE de cesser les investissements dans les hydrocarbures comme étant complètement irresponsable, dans la mesure où il risque d’induire un désinvestissement massif dans l’amont pétrolier et gazier et compromettre les capacités de couverture des besoins énergétiques futurs, et créer ainsi des tensions sur les marchés énergétiques.
Sur un autre volet, le SG de l’Opep a été interpellé sur la prochaine réunion de l’Opep+, alors que l’Arabie saoudite et Moscou ont annoncé le maintien de leurs coupes volonataires d’ici à la fin de l’année, tout en évoquant des discussions autour des mesures à prendre en matière de baisse ou de hausse de l’offre de pétrole lors de cette réunion prévue le 26 novembre en cours à Viennes. Al-Ghais a ainsi indiqué qu’il ne pouvait pas prévoir l’issue de cette réunion. « Tout ce que je peux dire pour l’instant, c’est que nous continuons à surveiller quotidiennement les fondamentaux de l’offre et de la demande. Et lorsque les ministres se réuniront à Vienne, ils examineront tout cela et prendront les mesures qui s’imposent », a-t-il précisé. L’Opep+ a adopté une approche plus volontariste pour « maintenir l’équilibre du marché », a rappelé Haitham al-Ghais.
Notons que le marché pétrolier demeure sous la pression de prévisions économiques incertaines qui risquent de peser sur la demande au cours des prochains moins. Hier en fin de séance, les cours ont été plombés par un indicateur sur les exportations chinoises qui n’incite pas les investisseurs à l’optimisme sur la croissance du pays, plus gros importateur de brut au monde.
Vers 16H00 GMT ,le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, perdait 3,06% à 82,58 dollars, peu après avoir touché 82,51 dollars, un plus bas depuis août. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI pour livraison en décembre, perdait 3,16% à 78,27 dollars, après avoir atteint 78,22 dollars, sa première plongée sous le seuil des 80 dollars également depuis fin août. La chute des exportations de la Chine s’est accélérée en octobre, avec un recul de 6,4% sur un an, selon des chiffres publiés par les douanes du pays mardi, un chiffre qui n’incite pas à l’optimisme pour sa croissance économique. « Les données sur les importations chinoises de pétrole brut en octobre, publiées dans la nuit par les autorités douanières », qui ont enregistré une légère augmentation, « n’ont pas permis d’empêcher la chute des prix », ajoute Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. Ces données restent en effet également décevantes, car les importations de brut sont comparées à une base plus faible l’an dernier en raison des restrictions sanitaires pour lutter contre le Covid-19 dans le pays.
Samira Ghrib