Sahara occidental : « Les crimes de l’occupation marocaine sont un terrorisme d’Etat »
Le Président sahraoui et Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a affirmé, lundi, que les crimes commis par l’occupation marocaine durant les 48 dernières années ne peuvent être qualifiés que de « terrorisme d’Etat systématique », indique l’agence de presse sahraouie (SPS).
Lors de la clôture des travaux de la conférence nationale sur la santé, le président sahraoui a souligné que « les 48 années de pratiques coloniales abominables ne peuvent être qualifiées que de terrorisme d’Etat systématique, sous toutes ses formes, qui a ciblé des milliers de civils sahraouis innocents, assassinés de la manière la plus atroce, enterrés vivants, jetés depuis des hélicoptères et tués par balles ou sous la torture, sans oublier l’empoisonnement des puits, l’extermination des animaux et le massacre de citoyens ». « Il y a 48 ans, jour pour jour, l’Etat d’occupation a organisé ce qu’il appelle « la Marche verte », rouge de sang des innocents et noire dans l’histoire de l’humanité, comme prétexte au service de sa propagande afin de justifier son invasion militaire barbare du territoire sahraoui, le 31 octobre 1975, en violation flagrante de la décision de la Cour internationale de justice, du droit international et du droit humanitaire », a poursuivi M. Ghali.
Notons que la question sahraouie a été au centre d’une conférence à la Faculté de littérature arabe de l’Université de Kyoto au Japon. La conférence, animée lundi par Fatma Brahim, membre de la commission des Affaires étrangères de l’Union nationale des étudiants sahraouis (UESARIO), a enregistré une présence importante d’enseignants, d’étudiants et de médias locaux, selon SPS. La rencontre a abordé les différentes étapes de la résistance du peuple sahraoui, du colonialisme espagnol à l’occupation marocaine actuelle, en passant par le processus de décolonisation du territoire et la situation dans les zones occupées, caractérisée par la violation des droits de l’Homme et le pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui par l’Etat occupant du Maroc, avec le soutien des entreprises européennes. Au cours de la conférence, la représentante de l’UESARIO a répondu à diverses questions et problématiques soulevées par les participants, qui ont manifesté leur intérêt pour le conflit et les raisons qui ont conduit à
l’échec de l’ONU et de ses organisations à le solutionner.
De leur côté, les organisations membres du Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l’Homme au Sahara occidental ont dénoncé fermement lundi le soutien apporté par des pays occidentaux à l’occupation militaire illégale et à l’annexion du territoire non-autonome du Sahara occidental par le Maroc. Dans un communiqué publié à l’occasion du 48e anniversaire de l’invasion du Sahara occidental par le Maroc, 313 ONG membres du Groupe de soutien de Genève ont appelé tous les Etats membres des Nations unies à faciliter le processus de décolonisation au Sahara occidental. Les organisations ont également exhorté les Etats-Unis à révoquer sans équivoque la reconnaissance par l’ancien président Donald Trump, en 2020, de la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental et à geler tous les programmes militaires avec le royaume. Le Groupe de soutien de Genève a invité, en outre, l’Union européenne (UE) et ses Etats membres à « respecter pleinement la lettre et l’esprit du Traité de l’UE et les principes de l’action extérieure de l’Union, à mettre en œuvre les décisions rendues par la Cour de justice de l’UE concernant les accords UE-Maroc et à mettre en œuvre le régime de sanctions globales de l’UE en matière des droits de l’Homme, adopté en 2020 en ce qui concerne l’occupation illégale du territoire non-autonome du Sahara occidental par le Maroc ». Par ailleurs, il a exhorté le Maroc à mettre pleinement en œuvre les accords conclus avec le Front Polisario et approuvés par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui ont conduit à la création de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO), et à créer les conditions permettant à la mission onusienne de remplir son mandat principal, à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. Les ONG ont indiqué que les puissances occidentales « qui soutiennent politiquement, financièrement et militairement l’invasion et l’occupation du Sahara occidental, sont complices des crimes commis par l’armée marocaine » et participent à la dissimulation de ces crimes. « En outre, tout soutien politique apporté aux prétentions territoriales marocaines est en contradiction avec les décisions judiciaires internationales et les décisions des organes de l’ONU et viole le droit fondamental à l’autodétermination du peuple sahraoui et à sa souveraineté permanente sur ses ressources naturelles », poursuit le communiqué.
R.I.