Montée des actes islamophobes et racistes en Europe
Les évènements tragiques qui secouent actuellement la Bande de Ghaza et qui font plusieurs morts en majorité des femmes et des enfants a donné lieu à un traitement plus que subjectif de la part des médias occidentaux et notamment les télévisions. Un traitement qui privilégie le récit sioniste dédouanant l’occupation des crimes commis à Ghaza, mais qui présente les évènements sous un angle dans la trame est le choc des civilisations, voire via une approche messianique et eschatologique. Ce qui a donné lieu à de graves dérapages racistes et islamophobes de la part des chantres du sionisme invité à s’exprimer à foison sur les plateaux de télévision notamment en France. Ce qui qui suscite l’inquiétude des Musulmans d’Europe ainsi que des associations de lutte contre le racisme. Dans ce contexte la Grande mosquée de Paris s’est inquiétée vendredi de la « libération progressive » d’une parole « raciste et haineuse contre les musulmans de France ». « La Grande Mosquée de Paris est extrêmement préoccupée par la forte montée des actes et des discours portant atteinte à des groupes, des personnes et des biens en raison de leurs appartenances religieuses, quelles qu’elles soient, en France », affirme le recteur Chems-eddine Hafiz dans ce communiqué. Le recteur s’inquiète de l’augmentation « des actes et des discours antimusulmans » et dénonce « la libération progressive et inquiétante d’une parole essentialiste, stigmatisante, raciste et haineuse contre les musulmans de France ». La Grande mosquée s’alarme notamment « des propos scandaleux et répréhensibles » tenus « par certaines personnalités politiques et médiatiques », « dans le but » selon elle « de jeter l’opprobre sur nos concitoyens musulmans et de les exclure de la communauté nationale ». Dans ce contexte, Chems-Eddine Hafiz a même demandé une audience au président de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), en France, qui l’a reçu, mardi comme le précise un communiqué de la Grande Mosquée de Paris. En fait, le responsable de la GMP a transmis à son hôte une lettre dans laquelle il l’informe de « l’inquiétude des musulmans de France au sujet de la libération et de la banalisation d’une parole antimusulmane dans les médias, lui demandant de prendre les mesures adéquates ». Par ailleurs, une organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme basée à Berlin a indiqué que la communauté musulmane d’Allemagne est confrontée à une multiplication des attaques, depuis le déclenchement de la guerre contre la Bande de Ghaza. « Ces dernières semaines, nous avons constaté une montée du racisme anti-musulman. Trois incidents anti-musulmans sont actuellement recensés quotidiennement. Cela s’applique aux deux semaines et demie précédant le 31 octobre », a déclaré Rima Hanano, directrice de l’Alliance contre l’islamophobie et la haine antimusulmane (CLAIM), lors d’une interview accordée à la chaîne publique BR. « Les mosquées de tout le pays reçoivent des lettres de menace et des courriers haineux, sans compter les tentatives d’incendie criminel. Par exemple, des enfants sont victimes de brimades à l’école en raison de leur attachement à la religion musulmane. Ou bien on attend d’eux qu’ils se positionnent en raison de leur appartenance à la religion musulmane », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Des personnes sont agressées verbalement dans la rue, assimilées au terrorisme et traitées de ‘terroristes’. Ce sont là des exemples de cas qui nous parviennent ». La militante des droits de l’homme a souligné qu' »une personne sur deux en Allemagne » nourrit des ressentiments anti-musulmans. CLAIM a recensé 53 cas de menaces, de violences et de discriminations anti-musulmanes au cours des deux semaines et demie écoulées, dont 10 attaques de mosquées.
Lyes Saidi
