L’Occident soutient le génocide à Ghaza pour préserver ses intérêts impérialistes : Entre appétits gaziers et calculs politiques
Enhardie par le soutien actif des gouvernements occidentaux, l’occupation israélienne intensifie les raids sur la Bande de Ghaza, perpètre des massacres d’une barbarie inégalée et procède à un véritable nettoyage ethnique. Une barbarie qui émeut l’opinion publique internationale, y compris en Europe et en Amérique du Nord. Une opinion qui se révolte, qui exprime de la colère, de la honte et surtout de l’incompréhension concernant le soutien de leurs gouvernements à l’entité raciste et génocidaire qu’est Israël. Un soutien qui n’a pour seule explication que le souci de préserver les intérêts impérialistes du bloc atlantiste.
Le Moyen-Orient recèle des ressources énergétiques importantes, dans la mesure où il contribue à près du tiers de la production pétrolière commercialisée dans le monde et est au cœur des routes du commerce du pétrole. Ce qui justifie qu’il soit au cœur des stratégies du bloc atlantiste depuis le pacte de Quincy en 1945. Et le conflit actuel au Moyen-Orient trouve ses racines dans la volonté de Washington de conserver sa main mise sur la région et de s’y redéployer, notamment le semblant de retrait de la région après le départ des troupes US d’Afghanistan. Car à travers le soutien de l’administration Biden à l’entité sioniste se joue en filigrane une confrontation avec l’Iran et les groupes qu’il soutient aussi bien au Liban, au Yémen et en Irak. Mais la guerre qu’Israël mène contre la Palestine mais aussi le Liban revêt une autre dimension avec un autre enjeu : celui du gaz.
L’enjeu du gaz
Un enjeu parfaitement mis en lumière par l’expert en stratégie énergétique Mourad Preure lors d’une intervention sur les ondes de la Radio algérienne qui évoque l’importance des gisements gaziers de la Méditerranée orientale lesquels constituent de plus en plus un nouvel enjeu géostratégique, notamment pour l’Europe/ Il en veut pour preuve la forte présence de compagnies américaines, françaises, britanniques, canadiennes dans la régions.
Pour Mourad Preure, « le gaz n’est plus considéré comme une bridge energy, une énergie de transition vers un paradigme non carboné et non fossile, mais bien une énergie de destination. L’on s’oriente alors vers une géopolitique gazière qui tend vers le modèle pétrolier ». Il rappelle au passage que « le gaz représente 21% de la consommation énergétique mondiale, le pétrole 34%, les deux faisant 55% ». Un importance qui grandit dans le contexte actuel et dans lequel l’Europe cherche à « sécuriser et diversifier ses ressources en gaz » Il précise qu’ « au large de Ghaza, il y 30 milliards de mètres cubes de réserves (…) Pour référence, les exportations algériennes sont de 43 milliards de mètres cubes. Donc, ce sont des réserves relativement modestes, mais à l’échelle de Ghaza cela représenterait 700 à 800 millions de dollars ».
Calculs politiques
Un génocide qui sert également les calculs politiques de Benyamin Netanyaou qui cherche à satisfaire l’extrême droit israélienne en lui offrant sa guerre messianique, mais profite de cette guerre pour se maintenir le plus longtemps au pouvoir. Dans ce contexte l’expert en géopolitique, Arslan Chikhaoui a estimé dans un entretien à l’APS que « l’entité sioniste, tout comme ses alliés occidentaux, sont dans une logique de gestion des opinions publiques de crainte des effets électoraux. En politique, cette tactique s’appelle ‘La logique du tango’ qui signifie un pas à gauche, un pas à droite, pour satisfaire toutes les tendances ». Il a noté que « l’année prochaine sera une année électorale dans plusieurs pays alliés de l’entité sioniste ».
« En optant pour l’acharnement contre le peuple palestinien, les dirigeants sionistes et leurs alliés veulent couper l’herbe sous leurs concurrents issus particulièrement des partis nationalistes », a-t-il ajouté. Pour M. Chikhaoui, cette donne fait que l’option d’un éventuel cessez-le-feu en Palestine sera le résultat d’un compromis entre l’entité sioniste et ses différents alliés, faisant remarquer toutefois « que ce cessez-le-feu n’aura pas lieu dans l’immédiat ou à court terme, notamment au regard de la position de l’ONU qui se trouve désormais dans une posture d’apesanteur politique ». Il explique, à ce sujet, que « les dirigeants sionistes sont dans une logique jusqu’au-boutiste qui consiste à se débarrasser des Palestiniens à tout prix », notant que « la réconciliation inter-palestinienne les dérange au plus haut point ». L’expert en géopolitique a fait remarquer, par ailleurs, que les dirigeants sionistes et leurs alliés veulent expérimenter la guerre de 5e génération en Palestine qui consiste, entre autres, à vaincre l’adversaire et à bombarder ses positions de l’intérieur. Commentant, dans le même ordre d’idées, l’option des forces d’occupation pour le bombardement délibéré des civils palestiniens, particulièrement les enfants, M. Chikhaoui a indiqué que cette tactique traduit la volonté de l’entité sioniste d’exterminer le peuple palestinien. « Dans ce conflit de forte intensité, l’exclusion et l’extermination humaine est l’arme sournoise utilisée par les dirigeants sionistes. Cette option s’appuie sur la doctrine du malthusianisme qui est une doctrine politique prônant la restriction démographique. Elle est hostile à l’accroissement de la population d’un territoire ou d’un Etat et préconise la restriction sous quelque forme que ce soit devant la vie et le développement. Par conséquent, la population devient une cible de crises d’intensité variable », a-t-il, en outre, expliqué.
Lyes Saidi