2024, année de la réforme bancaire
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé hier son intention de faire de 2024, l’année de la réforme bancaire.
C’est ma dernière ligne droite avant le lancement du processus d’ouverture du capital du Crédit populaire d’Algérie et de la Banque de développement local. Après le lancement de l’audit des deux banques publiques et deux examens en réunion du Gouvernement, le dossier a fait l’objet d’un examen approfondi hier lors de la réunion du Conseil des ministres dirigée par le président de la République. Lors de cette réunion, Abdelmadjid Tebboune a d’ailleurs « mis l’accent sur l’impératif de prendre en ligne de compte lors de l’opération d’ouverture du capital des deux banques publiques, à savoir le Crédit populaire algérien (CPA) et la Banque de développement local (BDL), les méthodes de gestion modernes, d’autant que l’opération vise à associer le secteur privé dans la gestion de ces importants établissements financiers, la prise de la décision économique, et la création d’un climat concurrentiel avantageux pour nos concitoyens parmi les clients des banques », a souligné un communiqué du Palais d’El Mouradia qui a sanctionné les travaux du Conseil. Le Président de la République a également souligné que « l’ouverture du capital des deux banques doit stimuler l’investissement et le marché de l’emploi, ces deux établissements devant s’ériger en modèles pour les institutions financières en matière de prestations de qualité supérieure et d’efficacité ».
Il est utile de rappeler dans ce contexte que le processus d’ouverture de 30% du capital des deux banques publiques via la Bourse d’Alger doit intervenir d’ici la fin de l’année pour le CPA et durant le premier semestre 2024 pour la BDL. L’importance de ce processus a d’ailleurs été soulignée par le Président Tebboune lors d’une récente rencontre avec les opérateurs économiques, lorsqu’il a souligné la nécessité d’impliquer les capitaux privés dans le financement de l’économie et de l’investissement. C’est ainsi qu’il a appelé, au-delà de l’ouverture du capital des banques publiques, à la création de banques privées capables de contribuer au financement de l’investissement, mais aussi à la mobilisation de l’épargne, notamment l’épargne non-bancarisée et circulant dans l’informel. Une démarche qui s’appuie aussi sur une réforme profonde du secteur bancaire. Chose qu’a soulignée hier le président de la République. Il a ainsi « mis l’accent sur l’impératif de placer la réforme du système bancaire dans le cadre d’une nouvelle approche globale et intégrée captant les fonds circulant en dehors du circuit bancaire, afin de faire de l’année 2024 l’année de la réforme bancaire profonde ».
Foncier économique : de nouvelles facilités
D’autres dossiers ont été à l’ordre du jour de cette réunion éminemment économique. Le dossier du foncier économique a ainsi fait l’objet d’un examen particulier à la lumière de la préparation des textes d’application de la loi sur le foncier économique promulguée il y a quelques jours. Dans ce contexte, le président de la République a instruit le Gouvernement d’introduire d’avantages de facilitations dans le système de fonctionnement de l’agence spécialisée dans l’octroi de ce type de foncier, loin de toutes les complications administratives et bureaucratiques, l’objectif étant de lutter contre la corruption et de faciliter les missions des opérateurs économiques. Il a également insisté sur la nécessité d’ntroduire parmi les missions de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, la proposition d’assiettes foncières relevant aussi bien du secteur privé que du secteur public, leur préservation et leur gestion dans le cadre d’une vision véritablement économique à même d’accélérer l’investissement.
Par contre, l’examen de la nouvelle loi minière, également à l’ordre du jour de la réunion a été ajourné, le Président Tebboune ayant exigé l’enrichissement du texte. Le président de la République « a affirmé que les mines figuraient parmi les secteurs stratégiques de l’Algérie, enjoignant au Gouvernement de surseoir à l’approbation du projet de loi afin de l’enrichir davantage et associer les spécialistes et experts en prévision de l’ouverture de cette activité à l’opérateur algérien, d’autant que le pays connait une dynamique dans le nouveau tissu industriel et est en mesure d’exploiter cette richesse et d’augmenter sa rentabilité dans le cadre du processus du développement national », a souligné le communiqué.
La dimension de solidarité de l’Etat, un principe constant
Enfin lors de l’examen du dossier relatif à l’évaluation de l’opération d’indemnisation des marins-pêcheurs sinistrés suite aux intempéries survenus dans la wilaya de Tipaza, le président de la République a souligné que la dimension de solidarité de l’Etat demeurait un principe constant. Le Président Tebboune a affirmé que « l’Etat n’abandonnera pas ses enfants dont les biens ont été détruits dans des circonstances de force majeure engendrées par des catastrophes naturelles, et que la dimension de solidarité de l’Etat demeurait un principe constant », selon la même source. Après avoir évoqué le règlement de ce dossier, le président de la République « a ordonné de trouver les mécanismes juridiques nécessaires pour garantir la prise en charge de ces cas à l’avenir, notamment à travers les compagnies d’assurance et les instances chargées de superviser ces activités artisanales », souligne le communiqué de la Présidence.
Sabrina Aziouez