Elle doit permettre l’acheminement des aides à Ghaza : La trêve prolongée de deux jours

La trêve humanitaire entre la résistance palestinienne et l’entité sioniste à Ghaza et entrée en vigueur vendredi et qui devait expirer tôt ce matin sera prolongée de deux jours.

Alors que la trêve en vigueur est sur le point d’expirer mardi à 07H00 (05H00 GMT), « l’Etat du Qatar annonce que, dans le cadre de la médiation en cours, un accord a été conclu pour prolonger la trêve humanitaire de deux jours dans la bande de Ghaza », a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, sur X, anciennement Twitter. Le mouvement de résistance palestinien Hamas a, de son côté, confirmé que la trêve serait prolongée jusqu’à jeudi 07H00 du matin (05H00 GMT), après avoir annoncé « travailler à une nouvelle liste d’otages » à libérer. Le mouvement palestinien a annoncé dans un communiqué « un accord avec les frères qataris et égyptiens pour une prolongation de la trêve humanitaire temporaire qui sera de deux jours supplémentaires avec les mêmes conditions que la trêve précédente ».

Cette trêve suscite un peu plus l’espoir de parvenir à un cessez-le-feu permanent. Elle doit surtout permettre de faire parvenir plus d’aides aux populations de Ghaza, et particulièrement dans le Nord de l’enclave où on peine à acheminer les convois. Il est vrai qu’environ 150 camions chargés d’aide humanitaire, de gaz de cuisine et de carburant, sont entrés dimanche dans la bande de Gaza pendant la pause humanitaire.

Cependant, plusieurs zones vivent encore dans des conditions inhumaines et la situation dans les hôpitaux demeure dramatique. Ainsi, le responsable du secteur de la santé dans la bande de Ghaza, Mounir Al-Bursh, a déclaré hier que les hôpitaux de la ville de Ghaza et du gouvernorat du nord de l’enclave palestinienne n’ont pas reçu de carburant depuis l’entrée en vigueur de la trêve humanitaire. Al-Bursh a déclaré que « pas un seul litre de carburant n’est parvenu aux hôpitaux de la ville de Ghaza et du nord de la bande de Ghaza ». Le carburant arrivé dans la ville et dans le gouvernorat du nord de l’enclave était en très petites quantités et « a été reçu par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) pour pomper l’eau des puits d’eau à l’intérieur des camps », a-t-il expliqué. Il a souligné « la nécessité de ravitailler les hôpitaux en carburant de toute urgence ». Et d’expliquer que « les hôpitaux de Ghaza et du nord (de l’enclave) ont besoin de beaucoup de médicaments et de fournitures médicales, et en particulier ceux nécessaires aux services de dialyse ». D’autre part, « un seul conteneur de lits est arrivé aux hôpitaux du nord  de Ghaza, avec 100 lits reçus par l’hôpital indonésien », a-t-il détaillé. Plus tôt dans la journée du lundi, le directeur des médias du côté palestinien du poste-frontière de Rafah (frontalier avec l’Egypte), Wael Abou Mohsen, a déclaré que « 150 camions transportant des aides humanitaires sont entrés dimanche dans la bande de Ghaza, pendant la trêve temporaire, dont 4 camions-citernes de gaz domestique et 3 camions de carburant ».

La colonisation des territoires occupés condamnée

Cette trêve permet aussi de déployer des efforts diplomatiques afin de parvenir à un cessez-le-feu permanent. Un souhait affiché par de nombreux pays et par le haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Josep Borell. Celui-ci  a déclaré hier que « la souffrance des habitants de Gaza, déjà privés de produits de base et le nombre disproportionné de morts, dont 5 000 enfants », sont  »inacceptables ». Il a ajouté, dans un communiqué publié sur le site de l’UE, que « la paix entre Israël et la Palestine est devenue une nécessité stratégique pour l’ensemble de la communauté euro-méditerranéenne et ailleurs ». Il a également vivement condamné la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée. « Les colonies constituent une grave violation des droits de l’homme internationaux et la plus grande responsabilité d’Israël en matière de sécurité », a par ailleurs affirmé le responsable européen. Il s’est dit t « consterné d’apprendre qu’en pleine guerre, Israël va allouer de nouveaux fonds à la construction de nouvelles colonies illégales. Ce n’est pas de la légitime défense ». Il a également appelé à la concrétisation de la solution à deux États. L’entité sioniste envisage, selon des sources médiatiques crédibles, d’augmenter le budget du ministère des colonies d’un montant de plus de 375 millions de shekels, y compris un budget destiné à encourager la migration des sionistes vers de nouvelles colonies. Selon les autorités palestiniennes, plus de 600 000 sionistes, en violation du droit international, se sont établis dans des colonies illégales à El-Qods-Est et en Cisjordanie occupée. Il faut dire qu’en pleine trêve à Ghaza l’occupation sioniste a intensifié les attaques et les raids en Cisjordanie occupée. Ce qui démontre que la problématique reste entière et que le cycle de guerre et de violence continue d’être alimentée par l’occupation. Ainsi, le Club des prisonniers palestiniens a annoncé, hier, que l’armée id’occupation avait arrêté 60 Palestiniens, portant le nombre total de détenus en Cisjordanie occupée à 3 260, depuis le 7 octobre dernier. Selon le Club des prisonniers palestiniens, “les arrestations étaient concentrées dans la ville de Bani Naim, au sud d’Hébron, et dans la ville de Kafr Ni’ma dans le gouvernorat de Ramallah, au centre de la Cisjordanie, alors que le reste des arrestations était répartie entre les gouvernorats de Jénine, Naplouse et Bethléem ». Par ailleurs, les forces d’occupation sionistes qui mènent une agression sanglante, depuis le 7 octobre dernier,contre la bande de Ghaza et la Cisjordanie, faisant 15 000 martyrs et plus de 35000 blessés, est en train d’empêcher 1,7 million de Palestiniens, évacués de force, de regagner leurs maisons et biens durant la trêve humanitaire, entrée en vigueur vendredi.

Lyes Saidi

Conseil de sécurité de l’ONU

Une réunion de haut niveau sur la Palestine

Le Conseil de sécurité de l’ONU, sous la présidence de la Chine pour le mois de novembre, tiendra mercredi, une réunion de haut niveau sur les derniers développements en Palestine, a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères chinois. « Assumant la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations unies ce mois-ci, la Chine tiendra une réunion de haut niveau sur la question palestinienne le 29 novembre », a déclaré le porte-parole du ministère Wang Wenbin, ajoutant que le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, présiderait la réunion en personne. Pékin espère que la réunion de cette semaine parviendra à un accord sur « un cessez-le-feu (..) » et pourra « contribuer à alléger la crise humanitaire à Ghaza », a poursuivi le porte-parole, selon des médias.