Une conférence à Alger pour unifier les plaintes contre l’Entité sioniste à la CPI : Mettre fin à l’impunité
Alger accueille demain une conférence sous le thème « Justice pour le peuple palestinien ». La conférence qui réunira des juristes, avocats et magistrats du monde entier, est d’unifier la démarche destinée à trainer les responsables des crimes de guerre commis par l’entité sioniste contre le peuple palestinien devant la Cour pénal internationale. Il s’agit au final de former une seule équipe composée de juristes et de juges pour se présenter devant la CPI.
Des délégations du monde entier ont d’ailleurs commencer à affluer vers Alger dès dimanche, tandis que Me Gilles Devers, avocat du Front Polisario et initiateur de la plainte déposée par 300 avocats au niveau de la CPI devait arriver hier. C’est dans ce contexte que plusieurs participants à cette conférence ont tenu à souligner les objectifs de la démarche lors d’un forum organisé par la Radio algérienne. Ils ont ainsi mis en avant toute l’importance de la bataille juridique qui va s’engager pour mettre fin à l’impunité de l’occupation israélienne. Une bataille tout aussi importante que la lutte armée menée par la résistance palestinienne, et qui exige de conjuguer les efforts et d’unifier la démarche. Ils ont dans ce sens salué l’initiative de l’Algérie visant à unifier les démarches juridiques entreprises au niveau mondial contre l’entité occupante à travers l’organisation de cette conférence internationale. Le président de l’Association des avocats jordaniens, le professeur Yahya Abu ‘Abood, a mis en avant le côté procédural nécessaire pour porter plainte contre l’occupation israélienne à la CPI et l’importance de l’unification des efforts et de la concentration des mesures prises selon des termes juridiques précis. Il a ajouté : « L’unification des efforts nous oblige à définir les voies, car il existe une voie vers la Cour pénale internationale, une autre vers la compétence universelle, une troisième voie incluant nos relations avec les organisations internationales et les organismes régionaux, et il existe une voie authentique vers les membres des Nations Unies en tant qu’États et organismes ayant une pleine adhésion, pour recourir à la Cour internationale de justice pour poursuivre l’entité sioniste. » C’est dans ce contexte que l’importance de l’initiative algérienne qui a conduit à l’organisation de cette conférence a été soulignée. Ainsi, le conseiller du ministre de la Justice palestinien, Youssef Nasser Rais, a salué cette initiative.
Les preuves de crimes de guerre sont claires
Il a ajouté que les preuves incriminant l’occupation sioniste sont claires, en plus des déclarations officielles de nombreux responsables au sein de l’entité sioniste, qui « constituent une preuve claire de massacres commis contre les civils palestiniens dans la bande de Ghaza ».
Il a souligné que le processus de documentation des crimes de génocide commis par les forces d’occupation sionistes est mené « très rapidement » par les Palestiniens ou les institutions internationales dans les territoires occupés, auxquels il faut ajouter les « messages de menace » envoyées par les autorités d’occupation à l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et au Comité international de la Croix-Rouge, ainsi qu’à d’autres organisations internationales dans la bande de Ghaza. Youssef Nasser Reis a vivement critiqué les positions de certaines parties arabes face à l’agression récente contre Ghaza, lesquels se sont abstenus de condamner les crimes commis en territoire palestinien, condamnant la position de la Ligue arabe « qui n’a pas pu prendre de décision ». De son côté, le président du Syndicat national des magistrats, Laid Oudache, souligné que la conférence internationale en Algérie répond à l’appel lancé par le président de la République lors de l’ouverture de l’année judiciaire, à tous les hommes libres du monde et les experts juridiques arabes à intenter des actions en justice contre les massacres atroces commis contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza. Le président du SNM démonte également les arguments des médias occidentaux destinés à légitimer les crimes sionistes contre les Palestiniens. Il souligne ainsi que le monde occidental fait la promotion de l’idée de « légitime défense », mais en examinant les lois internationales et les accords relatifs aux droits de l’homme, « les peuples sous occupation ont un droit absolu à la résistance contre l’occupant, et en tant que juristes, nous considérons que ce que fait la résistance palestinienne est un acte légitime et légal ». Concernant les axes principaux qui seront discutés lors de la conférence internationale en Algérie, le président de l’Union nationale des organisations d’avocats algériens, Brahim Taïri, a déclaré que des experts travaillent actuellement sur ces axes lors d’ateliers. Il enfin a souligné que le conflit avec l’entité sioniste « n’est pas un conflit de frontières mais un conflit d’existence », et que la conférence algérienne permettra de coordonner et d’unifier les efforts et de former une seule équipe composée de juristes et de juges pour se présenter devant la Cour pénale internationale.
Hocine Fadheli