21,5 milliards d’euros pour la transition énergétique
Les pouvoirs publics lancent un programme ambitieux de transition énergétique. Doté d’une enveloppe de 21,5 milliards d’euros, ce programme mise sur la mise en place d’une capacité de 15 gigawatts d’électricité d’origine renouvelable, ainsi que la réduction de la consommation d’énergie de 15% à l’horizon 2035.
Le Directeur général de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), Merouane Chabane, a indiqué mardi lors de l’Atelier africain sur l’efficacité énergétique dans le domaine de l’éclairage public que la feuille de route lancée par l’Algérie en matière de transition énergétique d’ici à 2035 est l’une des priorités du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Il a ainsi indiqué que cette feuille de route vise à renforcer les capacités de production d’énergies renouvelables jusqu’à 15 gigawatts, tout en réduisant d’au moins 15% la consommation nationale d’énergie primaire. Il a indiqué, à ce propos, que l’Etat avait alloué plus de 3.000 mds DA, soit l’équivalent de 21,5 milliard d’euro à deux programmes lancés dans ce sens. Et de préciser que le premier est lié au développement des énergies renouvelables en vue de réaliser des centrales électriques pour la production d’électricité à partir de ressources renouvelables, notamment l’énergie solaire photovoltaïque, alors que le deuxième programme concerne le volet maîtrise de l’énergie dans les domaines des bâtiments résidentiels, tertiaires et industriels et des transports sous la supervision de l’agence.
Lors de cette rencontre, le secrétaire général du ministère de l’Energie et des Mines, Abdelkrim Aouissi a fait savoir que l’Algérie avait élaboré un programme visant le renforcement de l’efficacité énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables, avec la mise en place de toutes les mesures et incitations en faveur des secteurs énergivores dont l’éclairage public, afin de préserver et de valoriser les ressources énergétiques tout en limitant l’émission des gaz à effet de serre. « Aussi, un modèle énergétique national est en cours de réalisation, en collaboration avec les secteurs énergivores, lequel permettra de cristalliser une vision prospective concernant les scénarios de transition énergétique à travers l’introduction des énergies renouvelables dans le mix énergétique national, ou encore ceux relatifs à l’efficacité énergétique dans tous les secteurs, dont les Transports, l’Industrie, l’Habitat et l’Eclairage public », a-t-il indiqué. Et de préciser que ce modèle permettra de mettre en place une feuille de route à moyen et long termes dans l’objectif de garantir outre la sécurité énergétique, une transition énergétique souple, selon le SG du ministère qui a cité, entre autres objectifs, « la mise en place des procédures relatives à l’efficacité énergétique par l’introduction de nouvelles solutions à même de réduire la demande nationale sur l’énergie ». Evoquant l’importance du réseau national d’éclairage public, notamment dans le contexte de l’expansion du réseau routier urbain et autoroutier, M. Aouissi a rappelé que la consommation globale de l’éclairage public s’élevait à 6.500 mégawatts en 2021, soit 40 % de la consommation électrique globale dans le pays, d’où la nécessité de concrétiser le programme national d’efficacité de l’éclairage public et de rationaliser sa consommation. Les pouvoirs publics ont procédé, ces dernières années, à la généralisation de l’éclairage public efficace dans toutes les régions du pays, y compris l’utilisation de l’énergie solaire, en sus de la rénovation du parc d’éclairage public et l’utilisation progressive des lampes économiques (LED) dont le taux dépasse actuellement les 30 % à l’échelle nationale, a-t-il précisé. M. Aouissi a ajouté que cette initiative sera renforcée par « le lancement d’un programme d’utilisation de l’énergie solaire dans l’éclairage public, qui débutera dans un premier temps dans le sud du pays, d’autant plus que l’Etat compte encourager l’industrie locale des lampes économiques afin de réduire la facture d’importation.
Sabrina Aziouez