Impasse en mer Rouge
La crise en mer Rouge risque de durer. Les tensions persistent en mer Rouge alors que les Etats-Unis multiplient les attaques contre le Yémen. Les Houthis ont pour leur part menacé de riposter et son bien décidé à multiplier les attaques contre les navires en direction ou en provenance de l’entité sioniste, en soutien aux Palestiniens de Ghaza, mais aussi contre les navires américains et britanniques, devenus pour les Houthis des cibles légitimes, depuis le début des attaques sur le Yémen. La situation risque de peser lourdement sur le commerce international, dans la mesure où 12% des expéditions de marchandises passent par cette route maritime stratégique.
L’alliance américano-britannique a lancé de nouvelles attaques contre le Yémen dans la nuit de lundi à mardi. Hier les Houthis ont averti qu’ils riposteraient. Après une deuxième opération conjointe des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre des positions Houthis depuis le 12 janvier, le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a affirmé que « ces attaques ne resteront pas sans réponse et impunies ». Dans un post sur le réseau social X, il a chiffré à 18 les raids menés, selon lui dans les provinces de Sanaa, Hodeida, Taëz et Al-Bayda. Il n’a pas précisé s’il y avait eu des victimes. D’après la chaîne, Al-Massirah, des frappes ont notamment ciblé la base militaire d’Al-Dailami, au nord de Sanaa.
L’alliance américano-britannique justifie ces frappes par le souci « de protéger le commerce maritime » en mer Rouge et dans le Golfe d’Aden, même s’il est clair que l’objectif premier de cette alliance est de protéger l’entité sioniste et de la soutenir dans son entreprise génocidaire contre les Palestiniens de Ghaza. Il est clair que l’évolution de la situation en mer Rouge n’est pas pour rassurer sur fond d’escalade des tensions alimentées d’ailleurs par l’intervention américaine et de risques réels de régionalisation du conflit en Palestine occupée. Alors que l’apaisement des tensions relève avant tout de l’arrêt de l’agression israélienne contre Ghaza, l’escalade des tensions dans la région est alimentée par le « nihilisme américain », pour reprendre le propos de l’historien Emmanuel Todd, qui s’est illustré dès les premiers jours de l’agression israélienne contre Ghaza lorsque Washington a envoyé un destroyer en Méditerranée orientale pour soutenir son allié sioniste, mais aussi tenter d’entrer dans une confrontation directe avec l’Iran. Hier le ministre iranien des Affaires étrangères, a indiqué que les frappes américano-britanniques sont une « menace à la paix et la sécurité dans la région » et constituent « un « élargissement de l’envergure de la guerre. Au moment des frappes, « des images satellite montraient qu’environ 230 navires commerciaux et pétroliers se déplaçaient en mer Rouge », a ajouté Hossein Amir-Abdollahian qui s’exprimait lundi à New York, cité par l’agence officielle iranienne Irna. « L’agression américano-britannique ne fera qu’accroître la détermination du peuple yéménite à assumer ses responsabilités morale et humanitaire envers les opprimés de Gaza », a commenté sur X Mohammed al-Bukhaiti, haut responsable Houthi.
Lyes Saidi