Le Conseil de sécurité se réunit aujourd’hui à propos de la décision de la CIJ : Une réunion cruciale
La réunion du Conseil de sécurité qui doit se tenir, aujourd’hui, à la demande de l’Algérie, est cruciale pour contraindre l’entité sioniste à respecter les décisions de la CIJ
La Cour internationale de Justice a rendu, vendredi, un verdict qui contraint l’entité sioniste à s’interdire les actes génocidaires à Ghaza qui est sous le feu d’une agression barbare et d’une expédition d’extermination ethnique depuis le 7 octobre. Elle lui ordonne aussi de garantir l’accès de l’aide humanitaire aux populations. Cependant, l’occupation a affiché sa ferme intention de ne pas respecter la décision de la CIJ, continue son génocide à Ghaza et s’attaque même aux agences de l’ONU, notamment l’UNRWA, qu’elle cherche à liquider dans le double objectif d’éliminer tout canaux susceptibles d’acheminer l’aide humanitaire aux populations et de se débarrasser d’une agence onusienne qui a la capacité de documenter et de rapporter les actes génocidaires commis par l’armée d’occupation. C’est dans ce sens que la réunion du Conseil de sécurité qui doit se tenir, aujourd’hui, à la demande de l’Algérie, est cruciale pour contraindre l’entité sioniste à respecter les décisions de la CIJ. D’ailleurs en amont de cette réunion, la mission de l’Algérie qui siège au Conseil de sécurité depuis le 1er janvier, a tenu diverses rencontres préparatoires. Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a participé à une réunion d’urgence du Groupe arabe à New York, consacrée à l’examen des mesures pratiques nécessaires à prendre suite à la décision de la CIJ. Par ailleurs, le diplomate algérien a eu des consultations avec de nombreux représentants d’Etats, en particulier ceux membres du Conseil de sécurité, afin d’assurer une préparation optimale de cette réunion qui constituera la première pierre d’une série de mesures ultérieures visant à mettre fin aux pratiques de l’occupant sioniste qui se croit, à tort, intouchable et inexpugnable.
Lors de la réunion prévue aujourd’hui, Sigrid Kaag, coordonnatrice principale de l’action humanitaire et de la reconstruction pour Ghaza, devrait faire un exposé au cours de cette réunion et informer les membres du Conseil des mesures qu’elle entend prendre pour mettre en œuvre son mandat, a-t-on indiqué sur le site internet de l’ONU. De leur côté, les membres du Conseil pourraient demander à Kaag de faire le point sur la situation humanitaire dans la bande de Ghaza. »Bien que ce ne soit pas l’objet prévu de la réunion de ce mardi, Kaag et les membres du Conseil feront probablement référence aux développements récents concernant l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) », d’après la même source.
L’objectif de cette réunion est d’adopter une résolution qui doit contraindre l’entité sioniste. Cependant, une Conseil demeure : Washington qui assure sa protection à l’entité sioniste depuis le début de l’agression et a empêché l’adoption de nombreuses résolutions pour. Empêcher un cessez-le-feu va-t-il encore user du veto pour garantir l’impunité de son allié israélien et bloquer l’application d’une décision totalement légale ? Joe Biden qui voit une partie de sa base électorale s’effriter en raison de son soutien à l’occupation ne se tirerait-il pas une balle dans le pied en se rendant plus complice dans le génocide à Ghaza.
En tout état de cause, l’entité sioniste est bien décidée à n’en faire qu’à sa tête. D’ailleurs, l’Observatoire Euro-Méditerranéen pour les droits de l’Homme (Euro-Med Monitor) a indiqué que l’armée d’occupation a « maintenu son rythme de tueries contre les civils palestiniens », quelques jours après que la Cour internationale de Justice (CIJ).Dans un communiqué publié sur son site, l’ONG de défense des droits de l’Homme a ajouté que l’entité sioniste a également « intensifié ses efforts pour affamer les Palestiniens et les déplacer de force de leurs foyers dans la bande de Ghaza ». Elle a signalé que l’entité sioniste persiste, « au mépris de la décision du plus haut tribunal du monde, à commettre des violations flagrantes qui constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, y compris un génocide contre le peuple palestinien ». Euro-Med Monitor a expliqué qu’en plus des bombardements incessants, du meurtre de personnes déplacées de force malgré le respect des ordres d’évacuation illégaux, l’occupation « poursuit son attaque contre ce qui reste du système de santé de Ghaza ». Selon Euro-Med Monitor, l’entité sioniste bloque toujours délibérément l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza, en général et dans le nord en particulier, où la famine s’aggrave, 116 jours après le début de l’agression génocidaire dans l’enclave.De plus, l’entité sioniste « continue de cibler des centaines de Palestiniens en attente de camions d’aide », a ajouté Euro-Med Monitor, appelant la communauté internationale à « agir rapidement pour faire appliquer la décision (contraignante) de la Cour internationale de Justice, établir un cessez-le-feu immédiat et garantir la sécurité des civils et leur retour dans leurs foyers ».De son côté, le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abu Rudeineh, a affirmé, mardi, que « la poursuite des crimes sionistes contre le peuple palestinien à Ghaza après la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) interdisant clairement de tels agissements, est un affront à cette dernière et au droit international ». Il a fait observer, dans le même contexte, que la poursuite des crimes sionistes génocidaires « ne fera que perpétuer la violence et l’escalade dans la région ».Abu Rudeineh a appelé, à cet égard, « l’administration américaine à agir immédiatement, pour obliger son l’entité sioniste « à mettre un terme à son agression globale contre le peuple Palestinien, sa terre et ses lieux saints ».
Lyes Saïdi
L’initiative algérienne au Conseil de sécurité est un « pas crucial »
Les factions palestiniennes ont, à l’unanimité, estimé que l’initiative de l’Algérie portant demande de la tenue d’une séance au Conseil de sécurité était « un pas crucial sur la bonne voie », vers la consécration d’un rôle arabe prépondérant conduit par l’Algérie, dans le but de faire pression sur l’entité sioniste pour mettre en oeuvre les résolutions de la Cour internationale de Justice (CIJ) au sujet des attaques brutales perpétrées contre la bande de Ghaza. Les factions palestiniennes ont affirmé à l’APS que l’initiative de l’Algérie portant demande de la tenue, mercredi, d’une séance au Conseil de sécurité devrait « jeter les bases d’une action arabe commune » à même de faire pression sur les instances internationales pour obliger l’occupant sioniste à se conformer aux résolutions de la CIJ et mettre fin à l’impunité dont il bénéficie en dépit des crimes et génocides commis contre le peuple palestinien à Ghaza. Pour le représentant du Mouvement Hamas en Algérie, Youcef Hamdane, cette initiative « est un pas crucial sur la bonne voie vers la consécration d’un rôle arabe prépondérant conduit par l’Algérie à travers lequel elle agit, au nom du Groupe arabe à New York, pour faire pression sur l’occupant et ses partenaires, donner un effet juridiquement contraignant aux résolutions de la CIJ et mettre fin à l’impunité dont l’occupant bénéficie en dépit des crimes et des génocides commis contre le peuple palestinien à Ghaza, l’empêchant ainsi d’éluder l’exécution des mesures dictées par la CIJ ». »L’Algérie demeure garante du droit palestinien et capable de conduire le Groupe arabe au Conseil de sécurité et agir en son nom pour parvenir à émettre des résolutions contraignant l’occupant à s’y conformer, desquelles il ne réussira à s’extirper », a affirmé M. Hamdane. De son côté, le représentant du Front populaire pour la libération de la Palestine en Algérie, Nader El-Qissi a affirmé que la réunion à laquelle a appelé l’Algérie « devrait jeter les bases d’une action arabe commune », affichant son espoir d' »atteindre, à travers cette saisine, l’objectif escompté par le peuple palestinien, à savoir le cessez-le-feu et la poursuite judiciaire des criminels sionistes ».M. El-Qissi a révélé que l’appel rapide de l’Algérie à la tenue d’une session du Conseil de sécurité des Nations unies (quelques heures seulement après la décision de la CIJ) avait « une signification importante pour compléter ces mesures et parvenir à un cessez-le-feu, car ces résolutions ne peuvent être appliquées sans atteindre cette demande », appelant les pays arabes à assumer leurs responsabilités vis-à-vis de la question palestinienne. Pour sa part, le représentant du Front démocratique pour la libération de la Palestine, Mohammed Al-Hammami, a expliqué que l’initiative de l’Algérie était une « opportunité pour qu’il y ait une stratégie arabe unifiée et que certains pays arabes cessent leur empressement pour la normalisation de leurs relations avec l’entité sioniste », ajoutant que ces pays doivent « se rassembler autour d’une position arabe unie qui défend le peuple palestinien et met fin à la normalisation avec l’occupant, voire rompre les relations avec ce dernier ». Dans le même contexte, le représentant du Front de lutte populaire palestinien, Alaa Al-Shebli, a estimé que l’invitation présentée par l’Algérie au Conseil de sécurité constitue « une étape fondamentale et essentielle qui nécessite également un suivi, une persévérance et une détermination pour tenter d’éviter les deux poids deux mesures envers les questions internationales, à leur tête la cause palestinienne ». »Depuis que l’Algérie est membre du Conseil de sécurité, elle a mis à exécution un projet ambitieux consistant en la recherche d’un nouveau modus operandi vis-à-vis des questions liées à la paix et à la sécurité au niveau mondial », a-t-il ajouté.Les décisions de la CIJ sont « inédites et mettent pour la première fois l’entité sioniste face à ses responsabilités en l’obligeant à rendre des comptes », soulignant que ces décisions nécessitaient des mécanismes de mise en œuvre qui se résument au Conseil de sécurité.Le représentant du Mouvement « Fatah » en Algérie, Youcef Abed, a salué le rôle de l’Algérie dans la poursuite en justice de l’entité sioniste, sous la conduite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en tant que « premier chef d’Etat à avoir appelé au recours aux organes juridiques internationaux pour juger les responsables de l’occupation sioniste pour les crimes de guerre contre l’humanité à Ghaza ».Il
R.N. avec APS