Un dispositif spécial Ramadhan mis en place : Zitouni avertit les spéculateurs
D’importants stocks de produits alimentaires de base ont été préparés pour répondre à la hausse de la demande durant le mois de Ramadhan, alors qu’un nouveau système de contrôle des déstockages et des marchés a été mis en place afin de faire face aux pratiques spéculatives.
Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, lance un nouvel avertissement et prévient contre toute hausse des prix des produits alimentaires à l’approche du mois de Ramadhan. Le fait est que toute hausse est injustifiée dans le contexte actuel, dans la mesure où les pouvoirs publics ont mis en place un dispositif qui doit garantir l’approvisionnement régulier et suffisant du marché, notamment durant le mois sacré, alors que les préparatifs s’accélèrent. C’est dans ce sens que le ministre a présidé hier une rencontre avec les gestionnaires des marchés de gros des fruits et légumes et des représentants des associations de protection du consommateur, en prévision du mois de Ramadhan. Une rencontre au cours de laquelle Zitouni a souligné qu’en application des instructions du président de la République, un dispositif est mis en place pour suivre les prix du producteur au consommateur et afin de mettre fin aux pénuries de produits agricoles sur les marchés. Un dispositif qui ne se limite pas d’ailleurs au mois de Ramadhan. Il n’en demeure pas moins que pour le mois de jeûne, un plan spécifique a été mise en place. D’importants stocks de produits alimentaires de base ont été préparés pour répondre à la hausse de la demande durant le mois de Ramadhan, alors qu’un nouveau système de contrôle des déstockages et des marchés a été mis en place afin de faire face aux pratiques spéculatives. Pour ce faire, des stocks de produits agricoles de large consommation ont été constitués, dans le cadre du système de régulation, notamment la pomme de terre destinée à la consommation, l’oignon et l’ail séchés, selon les explications fournies par le ministre qui a souligné l’élaboration d’un programme de déstockage durant la période de soudure qui coïncidera cette année avec le mois sacré. Dans ce contexte, M. Zitouni a affirmé que 60.000 tonnes de pommes de terre, 11.000 tonnes d’oignons et 3.500 tonnes d’ail ont été stockés pour le mois de Ramadhan. Parallèlement, un système de suivi et de contrôle du déstockage des produits agricoles a été lancé, dédié aux opérateurs privés « en dehors du système de régulation », en vue d’encadrer ces opérations selon la situation du marché. L’approche prônée mise aussi sur la mise en place, en prévision du mois de Ramadhan, de six points de vente qui seront ouverts pour la commercialisation des légumes, relevant du groupe de valorisation des produits agricoles « Gavapro » et 114 points de vente pour la commercialisation des légumes et des viandes, rouges et blanches, relevant du groupe industriel agro-logistique « Agrolog ».
Dans ce contexte Zitouni a adressé un avertissement ferme aux spéculateurs. Il a ainsi souligné l’intensification des efforts de lutte contre toutes formes de spéculation, notamment au niveau des stocks et des chambres froides non-déclarés. A cet égard, M. Zitouni a souligné que « l’Etat demeurera ferme dans sa lutte contre toutes formes de spéculation, y compris l’augmentation des prix de manière injustifiée », ajoutant qu’une « nouvelle approche sera adoptée en matière de contrôle commercial, basée sur la structure des prix de l’importateur au distributeur et au détaillant ».
Les congés hebdomadaires annulés pour les marchés
Il a, par ailleurs, appelé les gestionnaires des marchés à accompagner ces efforts à travers une série de mesures, dont l’annulation des congés hebdomadaires des marchés durant le mois de Ramadan, en tenant compte de la nécessité d’assurer une permanence pour l’Aid (trois jours), garantir un suivi hebdomadaire de la disponibilité des légumes et des fruits, faciliter la commercialisation des produits agricoles, en sus d’assurer l’affichage des prix et un suivi quotidien. A ce titre, le ministre a affirmé que la réussite des pouvoirs publics dans le traitement des dysfonctionnements du marché et l’éradication des perturbations dans la distribution des produits agro-alimentaires dans les différentes parties du pays, est tributaire de la collaboration de tous les intervenants des différents secteurs et des organismes publics et privés, dont les associations de protection du consommateur. Le ministre a, par ailleurs, appelé les gérants des marchés de fruits et légumes, ceux gérés par le secteur, les collectivités locales ou les opérateurs privés, « à consentir les efforts indispensables en vue d’atteindre les objectifs escomptés pour développer et moderniser le réseau de commercialisation, à même de répondre aux normes mondiales en vigueur ». Le même responsable a, en outre, relevé la nécessité de réfléchir à l’établissement de partenariats gagnants avec les grandes surfaces commerciales ou étrangères, d’apporter les facilitations indispensables aux producteurs et aux agriculteurs, en vue de protéger leurs produits et les encourager à redoubler la production locale, dans l’objectif de protéger le fellah des intermédiaires, avec création de chambres de refroidissement et de stockage au niveau des marchés de gros, par souci d’éviter tout dommage qui peut être porté à ses produits.
Samir Benisid