Ouverture de des audiences consultatives à la CIJ sur la situation en Palestine occupée : L’Algérie présente aujourd’hui un exposé
La Cour internationale de justice (CIJ) a entamé hier les audiences publiques consacrées à la demande d’avis consultatif sur les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques de l’entité sioniste en Palestine occupée. Cinquante-cinq Etats, dont l’Algérie, présentent, à cette occasion, leurs arguments et participent aux procédures orales devant la Cour, ainsi que trois organisations internationales, pendant une demi-heure par Etat, jusqu’à lundi prochain. La CIJ examinera également au cours de cette session les effets juridiques causés par la violation sioniste du droit du peuple palestinien à l’autodétermination et l’occupation des territoires palestiniens depuis 1967. L’Algérie interviendra ce matin avec un exposé oral d’une demi-heure. Un communiqué de l’ambassade d’Algérie à La Haye indique que la participation de l’Algérie se fera « à travers une équipe juridique formée sur instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et sous la supervision du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf ».
L’Algérie devrait présenter son exposé après avoir participé à diverses étapes antérieures de ce processus, ayant présenté une présentation écrite et des observations sur les présentations écrites des autres États conformément aux différentes procédures annoncées par la Cour à cet égard, ajoute le communiqué.
Il convient de noter que l’équipe juridique algérienne est composée du professeur de droit international et membre de la Commission du droit international des Nations Unies, Ahmed Laraba, et de l’experte en questions de droits de l’homme et vice-présidente de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, Maya Sahli Fadel.
Hier, le ministre palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés, Riyad Al-Maliki, a présenté son exposé au cours duquel il a déclaré qu’il était temps de mettre fin à la politique de deux poids deux mesures dans le traitement de la question palestinienne, appelant la Cour internationale de Justice (CIJ) à soutenir le droit du peuple palestinien à l’autodétermination. Al-Maliki a souligné que « depuis plus d’un siècle, le droit du peuple palestinien à l’autodétermination a été refusé ».Et de poursuivre: « Il est temps de mettre fin à la politique de deux poids deux mesures dans le traitement de la question palestinienne ». Le ministre palestinien a également souligné que « le droit à l’autodétermination n’est pas négociable, et que l’occupation (sioniste) doit prendre fin sans conditions ». « Le génocide dont notre peuple est victime est le résultat de décennies d’impunité dont jouit l’occupant », a ajouté Riyad Al-Maliki.
Rappelons que cette action intervient suite à l’adoption, en décembre 2022 par l’Assemblée générale des Nations unies, de la résolution 247/77, qui demande un avis consultatif de la CIJ sur les violations sionistes des droits de l’Homme du peuple palestinien dans les territoires occupés, y compris à El-Qods. Par son ordonnance du 3 février 2023, la Cour a décidé que « l’Organisation des Nations unies et ses Etats membres, ainsi que l’Etat observateur de Palestine, sont jugés susceptibles de fournir des renseignements sur les questions soumises à la Cour pour avis consultatif et qu’ils pourront le faire dans les délais fixés par l’ordonnance ». La Cour a autorisé, à leur demande, la Ligue des Etats arabes, l’Organisation de la coopération islamique et l’Union africaine à participer aux procédures. Pour rappel, la CIJ, plus haute juridiction de l’ONU, a ordonné le 26 janvier dernier à l’entité sioniste, après avoir été saisie par l’Afrique du Sud quant au génocide perpétré par l’occupant contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza, de s’interdire de cibler des civils palestiniens, de sanctionner les responsables sionistes incitant à la violence et d’autoriser sans entraves l’entrée de l’aide humanitaire à Ghaza.
Chokri Hafed