Une stratégie nationale pour faire face à menaces cybernétiques exacerbées : La cybersécurité, une priorité
Alors que l’Algérie entend accélérer le processus de numérisation de tous les services publics, l’urgence d’une stratégie nationale de cybersécurité s’impose plus que jamais.
L’Algérie est l’un des pays les plus exposées aux cyberattaques. Selon les rapports des leaders mondiaux de la cybersécurité, l’Algérie était en 2023 le sixième pays le plus exposé au monde aux cyberattaques. Une menace pesante au regard du hacktivisme alimenté par le régime marocain voisin et lequel s’illustre en plus par les cyberattaques contre les institutions et entreprises et qui sont de mieux en mieux déjouées, par la désinformation massive. Un constat qui souligne la nécessité d’une stratégie nationale pour faire face aux nouvelles menaces. Dans ce sens, le Directeur général de l’Agence de la sécurité des systèmes d’information, le général Abdeslam Belghoul a affirmé, hier lors de la rencontre internationale sur la souveraineté numérique de l’Etat, organisée par la faculté des Sciences politiques de l’Université d’Alger 3, que l’instance qu’il dirige « s’attèle actuellement à l’élaboration d’une stratégie nationale de la sécurité des systèmes d’information, en coordination avec les différents organismes concernés de l’Etat, en plus de l’accompagnement des structures de l’Etat dans la sécurisation de leur systèmes d’information, ainsi que la riposte aux accidents cybernétiques à travers l’investigation, l’assistance et la sensibilisation de manière périodique ».
Il a souligné l’importance de la question « du stockage d’informations et leur protection, et l’objectif de leur utilisation, ainsi que leur relation avec la souveraineté numérique, outre le piratage et son lien avec la criminalité, l’espionnage et les actes subversifs », dans un monde « qui connait une transition numérique effrénée ».
Il a relevé, également, que les chiffres relayés, dans ce sens, « sont effrayants et terrifiants, eu égard au grand nombre de menaces relatives à la cyber-sécurité par l’usage d’outils sophistiqués, des menaces et des attaques qui engendrent des dommages matériels et moraux considérables ». Il a, également, précisé que ces dangers et menaces « interpellent les pays quant à l’impératif de sécuriser leurs systèmes d’information (SI), en particulier les systèmes vitaux. Et d’affirmer que « les attaques actuelles sont appuyées par certains Etats pour perturber, espionner ou manipuler l’opinion publique en diffusant de fausses informations », notamment au regard de « l’élargissement du champ des attaques, du rapprochement des technologies numériques et de l’émergence de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, le Cloud computing et la technologie 5G ». Il souligne dans ce sens que « les autorités supérieures en Algérie ont accordé une importance particulière à la numérisation, qui constitue l’un des engagements du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, une démarche à laquelle tous les secteurs ont adhéré ». Le général Belghoul a rappelé, à cette occasion, « les décisions les plus importantes du président de la République concernant la mise en place d’un système national de sécurité des systèmes d’information, l’importance capitale attachée à la sécurité cybernétique et la création d’une école nationale supérieure de sécurité cybernétique ».
De son côté, e ministre de la Communication, Mohamed Laagab, a souligné que la souveraineté numérique « est désormais en tête de l’agenda de l’Etat algérien, ce qui est positif et honorable », soulignant que sa concrétisation « exige la conjugaison des efforts de tous », étant « un processus rude et coûteux ». Le ministre a insisté dans ce cadre sur la nécessité de « faire preuve d’initiative et d’assiduité pour parvenir à la fabrication de l’outil numérique et à la production de contenu, tout en focalisant les efforts sur la protection des citoyens contre les dangers de la désinformation à travers l’espace numérique ». Un avis partagé par le président de l’Autorité nationale de protection des données à caractère personnel (ANPDP), Samir Bourehil lequel a indiqué que « l’Algérie qui est pleinement consciente de l’importance de la souveraineté numérique, (et) œuvre sans relâche à la consolider, à travers la stratégie nationale de transition numérique, tracée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en vue de construire une économie numérique globale, d’améliorer les services publics et de consolider l’intégration numérique dans le cadre de la protection et de la sécurisation des données à caractère personnel ». Il a affirmé à cet égard que le président de la République accordait « une importance particulière à la protection des personnes physiques en matière de traitement des données à caractère personnel » à travers « des mécanismes de promotion et de développement des droits de l’homme et l’adaptation des moyens aux nouveautés dans le domaine de la technologie ».
Hocine Fadheli