Génocide à Ghaza et accélération de la colonisation en Cisjordanie : Un affront pour la communauté internationale
La Cour international de Justice a clos hier une semaine d’audiences sur les conséquences juridiques de l’occupation par l’entité sioniste des territoires palestiniens depuis 1967, avec un nombre inédit de 52 pays appelés à témoigner, en plus des trois organisations régionales que sont la Ligue des États arabes, l’Union africaine et l’organisation.
Des audiences qui ont réitéré une réalité : le mépris total de l’occupation israélienne pour le droit international et les instances internationales de justice, et le défi à l’ensemble de la communauté internationale. Un mépris qui se reflète par la poursuite du génocide à Ghaza par les meurtres de masse et l’instrumentalisation de la famine, malgré l’arrêt de la CIJ du 26 janvier dernier exigeant de l’entité de sioniste d’empêcher tout acte de génocide et de faciliter l’accès à l’aide humanitaire. Un défi aussi affiché par la décision d’accélérer la colonisation et de construire de nouvelles colonies, au moment où la CIJ se penche sur les conséquences des politiques et pratiques israéliennes dans les territoires occupés y compris à El Qods, notamment sur les chances de parvenir à une paix durable dans la région. Des audiences qui ont mis en lumière toutes les pratiques israéliennes en Palestine occupée, au mépris du droit et des résolutions de l’ONU, avec la multiplication des expulsions et de la spoliation des biens des Palestiniens, les attaques et raids répétés, les assassinats et arrestations arbitraires, l’accélération de la colonisation, ainsi que toute les manœuvres visant à changer la composante démographique dans les territoires occupés et particulièrement à El-Qods. Dans ce contexte, la Ligue des Etats arabes a qualifié hier devant la CIJl’occupation des territoires palestiniens par l’entité sioniste d' »affront à la justice internationale », affirmant que ne pas y mettre fin équivalait à un génocide. « Cette occupation prolongée est un affront à la justice internationale », a déclaré devant les magistrats le représentant de la Ligue arabe. »L’incapacité à y mettre fin a conduit aux horreurs actuelles perpétrées contre le peuple palestinien, équivalant à un génocide », a affirmé Abdel Hakim El-Rifai. Rappelons que ces audiences ont été ouvertes après une résolution de l’AG de l’ONU a demandé à la CIJ de rendre un avis consultatif sur les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques sionistes en Palestine occupée, y compris El Qods-Est.La cour devrait rendre son avis avant la fin de l’année. En janvier, la CIJ a ordonné à l’entité sioniste de garantir en urgence, l’acheminement des aides humanitaires sans obstacles aux habitants de Ghaza, en proie à des agressions sauvages, de sanctionner les responsables sionistes incitant à des actes de génocide et de cesser de cibler des civils et des infrastructures de base. Un arrêt que l’occupation a totalement ignoré. Dans ce sens,l’ONG Human Rights Watch(HRW) a critiqué le mépris affiché par l’entité sioniste à l’ordonnance de la Cour internationale de justice (CIJ) du 26 janvier dernier, affirmant qu' »aucune des injonctions émises par la Cour pénale n’a été respectée par l’occupant ». « L’entité sioniste n’a pas respecté ne serait-ce qu’une mesure citée dans l’ordonnance juridiquement contraignante qu’a émise la Cour internationale de Justice (CIJ) suite à la plainte pour génocide portée par l’Afrique du Sud », a indiqué, lundi, Omar Sakhir, directeur régional à HRW pour la Palestine dans une déclaration publiée sur le blog de l’ONG. L’entité sioniste continue d’entraver la fourniture de services de base à Ghaza, ainsi que l’entrée et la distribution de carburant et d’aide vitale », a relevé M.Sakhir. Il a ajouté que « ces actes représentent une forme de punition collective et constituent des crimes de guerre, y compris le recours à la famine des civils comme arme de guerre », faisant remarquer que l’occupant sioniste est en train d’affamer les 2,3 millions de Palestiniens qui se trouvent dans la bande de Ghaza, les mettant encore plus en danger qu’avant l’ordonnance contraignante de la CIJ ». A ce sujet, il a souligné que « les autres pays devraient utiliser divers outils, y compris des sanctions et des embargos, pour faire pression sur l’occupant sioniste, afin qu’il respecte toute ordonnance contraignante émise par la Cour dans le cadre de la plainte pour génocide ».
De son côté, le ministre palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés, Riyad Al-Maliki, a déclaré au cours d’une intervention à la 55ème session ordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies à Genève que l’entité sioniste a « écrasé » le droit international à Ghaza, où ses atrocités contre le peuple palestinien se poursuivent impunément pour le 143 jour. Al-Maliki a déploré qu' »en dépit de +la destruction + des droits de l’homme par l’entité sioniste à Ghaza, cette dernière bénéficie de l’impunité, de veto et d’armes », relevant que « cela n’a été rendu possible que grâce à la logique de deux poids, deux mesures et une sélectivité dans l’application du droit international ». Al Maliki a ajouté que « la machine de guerre sioniste a délibérément bombardé des infrastructures, des maisons, des hôpitaux et des établissements d’enseignement, pour provoquer des dommages et créer des conditions de vie désastreuses pour le peuple palestinien ».Appelant « à la nécessité d’adopter une position internationale ferme pour rejeter les plans des responsables sionistes », Al-Maliki a affirmé qu' »il n’y a pas d’alternative à l’office des Nations-unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et à son rôle, jusqu’à ce que les droits des réfugiés palestiniens au retour soient réalisés, sur la base de la résolution 194″.
L’avertissement de Guterres
Bénéficiant de l’impunité garantie par son allié américain, l’entité sioniste nourrit le projet de lancer une offensive sur Rafah, malgré l’oppostion de la communauté internationale. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a d’ailleurs averti hier qu’une offensive israélienne totale contre Rafah, où sont réfugiés des centaines de milliers de déplacés palestiniens, mettrait fin aux programmes d’assistance de l’ONU.
« Une offensive israélienne totale contre la ville ne serait pas seulement terrifiante pour plus d’un million de civils palestiniens qui y ont trouvé refuge, elle enfoncerait le dernier clou dans le cercueil de nos programmes d’aide », a alerté Guterres. Il faut dire que la situation humanitaire est désespérée à Ghaza et il est clair aujourd’hui que l’occupant utilise la famine comme arme de guerre contre les civils à Ghaza. Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a ainsi mis en garde, dimanche, que la malnutrition s’est fortement aggravée dans la bande de Ghaza, en proie à une agression sioniste dévastatrice depuis près de cinq mois. Il a souligné que « les données récentes montrent une rapide évolution des causes de la malnutrition aiguë » dans l’enclave palestinienne assiégée. L’organisme onusien a indiqué aussi que « les données provenant du nord de la bande de Ghaza montrent que la malnutrition chez les enfants a atteint des niveaux critiques ». Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré dans ce sens que l’acheminement de l’aide humanitaire est « une question de vie ou de mort » pour les enfants de Ghaza.L’organisation a souligné que « les besoins immédiats en eau, en nourriture, en médicaments et en carburant » dans la bande de Ghaza « sont énormes », soulignant qu' »un cessez-le-feu humanitaire immédiat offre la meilleure opportunité de sauver des vies et de mettre fin aux souffrances » à Ghaza.
Lyes Saïdi