Le spectre du conflit régional ressurgit
L’entité sioniste a lancé une attaque contre le consulat iranien à Damas. Une attaque qui constitue une violation grave du droit international, mais qui constitue aussi un tournant pour la région que les Israéliens cherchent à embraser.
Les craintes d’une régionalisation de la guerre asymétrique menée par l’occupation sioniste contre les Palestiniens ressurgissent. Alors que les tensions sont vives dans plus pays du Moyen-Orient du Yémen à l’Iran, en passant par le Liban, la Syrie et l’Irak, l’entité sioniste multiplie les frappes contre plusieurs pays de la région et positions alliés de l’Iran. L’attaque lundi de l’annexe de l’ambassade d’Iran dans la capitale syrienne Damas est inédite, car elle constitue non seulement une violation grave du droit international, mais reflète les intentions des sionistes dans la région qui veulent une escalade du conflit et cherchent une confrontation directe avec l’Iran. Bien que l’Iran réfute pour l’heure l’option d’un conflit direct, il promet une riposte à la mesure de l’attaque israélienne.
Dans une déclaration retransmise par les médias iraniens, l’ambassadeur d’Iran en Syrie avait affirmé lundi que l’annexe de l’ambassade avait été visée par « six missiles tirés par des chasseurs F-35 ». Une attaque qui a fait 13 morts, dont sept membres des Gardiens de la révolution iraniens, selon la télévision d’Etat à Téhéran.
Dans l’attaque perpétrée par l’entité sioniste contre le consulat de l’ambassade iranienne dans la capitale syrienne, « sept Iraniens et six Syriens ont été tués », a indiqué mardi la télévision iranienne d’État. .La Syrie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Fayçal Al-Meqdad, a fermement condamné l’agression qui a coûté la vie à au moins 11 personnes, affirmant que « l’occupant ne pourra pas affecter les relations entre l’Iran et la Syrie ». « Nous avons dit depuis longtemps que l’entité sioniste est le symbole du terrorisme dans le monde, et que les massacres commis par les sionistes, notamment dans la bande de Ghaza, confirment qu’ils n’ont rien à voir avec l’humanité », a-t-il soutenu. Dans une déclaration faite lundi après l’attaque, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a condamné fermement l’agression terroriste, la considérant comme une violation flagrante des règles internationales. Kanaani a assuré que son pays « se réserve le droit de prendre des mesures de rétorsion et de décider du type de réaction et de la punition de l’agresseur ».
L’attaque a été vivement condamnée au niveau international. Le Conseil de sécurité de l’ONU devait tenir hier soir une session publique à la demande de la Russie sur cette attaque. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné cette l’attaque. « Le secrétaire général réaffirme que le principe d’inviolabilité des bâtiments et personnels diplomatiques et consulaires doit être respecté dans tous les cas en accord avec le droit international », a déclaré le porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué. M. Guterres rappelle également à toutes les parties l’impératif de respecter toutes leurs obligations au regard du droit international, y compris le droit international humanitaire. Il réitère également son appel à toutes les parties concernées à éviter toute attaque qui pourrait nuire à des civils ou endommager des infrastructures civiles, a indiqué le porte-parole. « Le secrétaire général appelle en outre toutes les parties concernées à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter toute escalade supplémentaire », selon M. Dujarric. « Il met en garde que toute erreur de calcul pourrait conduire à élargir encore le conflit dans une région déjà volatile, avec des conséquences dévastatrices pour les civils qui subissent déjà des souffrances sans précédent en Syrie, au Liban, dans le territoire palestinien occupé et dans l’ensemble du Moyen-Orient ». Aussi, de nombreux pays et organisations se sont indignés de la nouvelle escalade israélienne. La Ligue arabe y voit « une violation de la souveraineté de la Syrie et une nouvelle violation grave du droit international, en particulier de la Convention de Vienne sur Relations diplomatiques concernant le respect du siège diplomatique ». L’organisation régionale a mis en garde contre le danger des actions (sionistes) visant à « étendre la portée » de la guerre en cours à Ghaza au niveau régional et à « plonger la région dans un état de chaos ».L’Organisation de la coopération islamique (OCI), de son coté, a condamné l’attaque, notant que celle-ci a « violé le droit international qui protège le caractère sacré des missions diplomatiques ». Pour sa part, l’Union européenne (UE) s’est dit mardi « alarmée » par l’attaque et a mis en garde contre toute escalade. Le porte-parole de l’UE, Peter Stano, a déclaré que « dans cette situation régionale très tendue, il est vraiment de la plus haute importance de faire preuve de retenue, car la poursuite de l’escalade dans la région n’est dans l’intérêt de personne ».Tout en condamnant l’attaque sioniste, la Chine a rappelé que « la sécurité des institutions diplomatiques est inviolable et la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie doivent être respectées ». « La situation actuelle au Moyen-Orient est troublée et la Chine s’oppose à toute action susceptible d’aggraver les tensions », a ajouté M. Wang. Pour sa part, la Russie a dit qu’il était « absolument inacceptable de s’en prendre aux représentations diplomatiques et consulaires dont l’immunité est garantie par la Convention de Vienne », mettant en garde contre les répercussions des agressions sionistes sur l’ensemble de la région. D’autres pays, comme le Pakistan, la Jordanie, le Liban, le Koweït, l’Irak, l’Egypte, le Sultanat d’Oman, l’Arabie saoudite ont exprimé leur rejets du ciblage des installations diplomatiques protégées par le droit international. L’entité sioniste intensifie les attaques contre plusieurs pays de la région, particulièrement contre le Liban et la Syrie.
Lyes Saïdi