Ghaza: La communauté internationale « doit agir » !
Plusieurs résolutions et décisions ont été adoptées et rendus par les organes de l’ONU, y compris par le Conseil de sécurité, exigeant un arrêt immédiat de l’agression israélienne génocidaire contre les Palestiniens de Ghaza. Des décisions que l’occupation sioniste continue d’ignorer, alors qu’elle poursuit le massacre de milliers de civils soumis à une famine provoquée sciemment. Une situation qui souligne l’urgence d’une action concrète de la communauté internationale pour arrêter le génocide et obliger les responsables et leurs complices à rendre des comptes.
De plus en plus de voix s’élèvent pour mettre fin à l’agression menée par l’occupation israélienne à Ghaza, transformée en champs de ruines et où la famine s’installe. Les derniers rapports de la FAO et de la Banque mondiale concernant la situation qui prévaut à Ghaza où les infrastructures, les structures de soins et les routes ont été détruites, sont alarmants. C’est dans ce contexte que l’Algérie a une nouvelle fois appelé à mettre fin à cette agression génocidaire et permettre l’acheminement d’une aide alimentaire conséquente dans la bande de Ghaza. C’est dans ce contexte que le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies Amar Bendjama, a appelé, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, tenue vendredi à la demande de l’Algérie, sur la situation des travailleurs humanitaires et le risque de famine à Ghaza, la communauté internationale à « agir maintenant ». « La communauté internationale ne peut pas rester inerte alors que la vie s’épuise à Ghaza. Le diplomate algérien a rappelé que, depuis le 7 octobre, l’entité sioniste a tué « plus de 33.000 Palestiniens, dont plus de 70 % étaient des enfants et des femmes », « 224 humanitaires » et « 484 agents de santé ». Et de souligner que « les Palestiniens de Ghaza ne sont plus confrontés à un risque de famine, mais à une famine qui s’installe ». Pour remédier à cette situation, a-t-il poursuivi, la CIJ a émis une nouvelle série de mesures conservatoires et les 15 juges de la Haute instance judicaire des Nations unies ont décidé à l’unanimité que l’entité sioniste « doit, conformément aux obligations lui incombant au titre de la Convention pour la prévention et la répression du crime du génocide et au vu de la dégradation des conditions de vie auxquelles sont soumis les Palestiniens de Ghaza, en particulier la propagation de la famine et de l’inanition, prendre toutes les mesures nécessaires et effectives pour veiller sans délai, en étroite collaboration avec l’Organisation des Nations unies, à ce que soit assurée sans restriction et à grande échelle la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l’aide humanitaire en toute urgence, notamment l’eau, la nourriture, l’électricité, le combustible et les abris ». « Cependant, la puissance occupante ne s’est pas conformée à cette décision », a-t-il regretté. L’ambassadeur Amar Bendjama a rappelé, dans ce contexte, que le Conseil de sécurité a également agi en exigeant un cessez-le-feu immédiat à travers sa résolution 2728. « Pourtant, plus de 10 jours après son adoption, le pouvoir occupant refuse manifestement de la mettre en œuvre. Une conduite indigne d’un membre des Nations unies », a-t-il dénoncé. Mais, pour le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, cette attitude n’est « pas surprenante » de la part « d’une machine à tuer qui commet toutes les violations du droit international en toute impunité ».
Notons que le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Martin Griffiths, a demandé hier que « des comptes soient rendus pour cette trahison de l’humanité » représentée, selon lui, par l’agression sioniste contre Ghaza qui se poursuit depuis six mois. Ce haut responsable des Nations unies, qui a annoncé fin mars sa démission pour des raisons de santé, dénonce aussi le fait que, malgré « l’indignation mondiale », « si peu a été fait pour y mettre fin, laissant la place à une si grande impunité ». Grittiths rappelle qu’à Ghaza « personne n’est en sécurité, il n’y a nul part où aller pour se protéger ».
18,5 milliards de dollars de dégâts
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a averti, hier, que la détérioration rapide de la situation de la sécurité alimentaire dans la bande de Ghaza avait atteint « un stade grave au milieu de l’émergence de signes de famine dans le Nord ». L’organisation onusienne a souligné, dans un post sur la plateforme « X » que « l’effondrement des chaînes de valeur agricoles alimentaires a conduit à une détérioration rapide de la situation de la sécurité alimentaire, jusqu’à un stade grave, au milieu de l’émergence de signes de famine dans le nord ». La FAO a expliqué que « l’introduction d’aliments pour animaux à Ghaza visait à fournir des moyens de nutrition ». En raison de l’agression et des restrictions sionistes, les habitants de Ghaza sont au bord de la famine, compte tenu d’une grave pénurie de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant, avec le déplacement d’environ deux millions de Palestiniens de l’enclave, assiégée par l’entité sioniste depuis 17 ans. De son côté, la Banque mondiale a souligné dans un rapport publié au début de ce mois d’avril que le coût des dommages causés aux infrastructures critiques à Ghaza par l’agression israélienne était estimé au mois de janvier dernier à environ 18,5 milliards de dollars, ce qui correspond à 97 % du PIB combiné de la Cisjordanie et de la bande de Ghaza en 2022. Le logement représente à lui seul 72 % du coût total des dégâts, devant les infrastructures de service public comme l’eau, la santé et l’éducation (19 %) et les dégâts causés aux bâtiments commerciaux et industriels (9 %), souligne le rapport. La BM souligne aussi que selon les données du mois de janvier plus d’un million de personnes étaient sans logement et 75 % de la population a été déplacée. « Les effets cumulés du conflit sur la santé physique et mentale touchent plus durement les femmes, les enfants, les personnes âgées et les handicapés, avec des répercussions à vie sur le développement des plus jeunes », a indiqué le rapport. Et d’ajouter qu’à ce moment là déjà, 84 % des équipements de santé avaient été détruits ou endommagés. Les capacités de production du système d’approvisionnement en eau et d’assainissement, en état de quasi-effondrement, sont tombées à moins de 5 % de leur niveau habituel, et les habitants ne disposent que d’une quantité d’eau limitée pour assurer leur survie. Le système éducatif s’est effondré et la totalité des enfants ne sont plus scolarisés. Le rapport souligne également l’ampleur des dégâts causés aux réseaux électriques et aux installations solaires photovoltaïques, la bande de Gaza étant soumise à un black-out quasiment total depuis la première semaine du conflit. Avec 92 % des routes principales détruites ou endommagées et des infrastructures de communication gravement détériorées, l’acheminement de l’aide humanitaire est devenu très difficile.
Lyes Saïdi
Amnesty appelle l’entité sioniste à libérer le prisonnier Walid Daqqa
L’ONG Amnesty International a appelé, samedi, l’entité sioniste à libérer le prisonnier palestinien Walid Daqqa, atteint d’un cancer de la moelle épinière, en raison notamment de la torture et du manque de soins médicaux depuis le 7 octobre dernier. L’organisation internationale a souligné « la nécessité de libérer immédiatement Walid Daqqa pour des raisons humanitaires et de lui permettre de passer le reste de sa vie avec sa famille ». Le 8 août 2023, un tribunal sioniste a refusé de le libérer « malgré la gravité de son état de santé », selon un communiqué publié par la famille du prisonnier, relayé par le Club des prisonniers palestiniens. Daqqa purge une peine de 37 ans de prison et est incarcéré depuis le 24 mars 2023, « mais il est toujours arbitrairement détenu », souligne la même source. En décembre 2022, Daqqa a reçu un diagnostic de « cancer de la moelle épinière et de multiples problèmes de santé, notamment des maladies respiratoires et une inflammation du poumon droit ».