Plafonnement des marges bénéficiaires : Les viandes rouges importées concernées
Le Gouvernement plafonne progressivement les marges bénéficiaires prix des produits alimentaires de large consommation, avec pour objectif de contenir l’inflation induite par les pratiques spéculatives. Ainsi, un mois après avoir plafonné les marges sur les prix des légumes secs et le riz, l’Exécutif élargit la mesure aux viandes rouges importées.
Un décret à cet effet vient d’ailleurs d’être publié au Journal Officiel N°26. Le décret exécutif n 24-133 et daté du 9 avril en cours fixe les marges bénéficiaires aux stades de l’importation et de la distribution en gros et au détail des viandes fraîches réfrigérées bovines et ovines importées en carcasse, demi carcasse et sous vide. Ce texte fixe les marges maximales à 4% au stade de l’importation, à 5% au stade de gros et à 8% au stade de la distribution au détail. Les marges bénéficiaires plafonnées sont appliquées au stade de l’importation sur la base du prix de revient, au stade de la distribution en gros sur la base du coût d’achat, et au stade de la distribution au détail sur la base du prix d’achat, précise le texte. Pour rappel, un décret daté du 7 mars dernier avait déjà plafonné les marges bénéficiaires des légumes secs et du riz au stade du conditionnement, de la distribution de gros et de détail, alors que l’importation et du ressort exclusif de l’Office algérien interprofessionnel des céréales dont il détient le monopole. Il faut dire que l’application de cette mesure est à son stade initiale et devra toucher une large gamme de produits de large consommation. Dans ce contexte, le directeur général du contrôle et de la régulation des activités au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Sami Kolli, a souligné au mois de janvier dernier douze produits alimentaires, à l’image de la viande, des légumes secs, la semoule, le lait UHT, l’huile et le sucre, entre autres, seront concernés par les nouvelles dispositions relatives au plafonnement des marges bénéficiaires. Une mesure qui permettra de contrôler les prix sur la base d’une structure des prix. Le même responsable avait également indiqué que cette liste n’est pas limitative, elle est susceptible d’être élargie, notamment aux fruits et légumes tels que la pomme de terre, l’oignon et l’ail.
Le plafonnement des marges bénéficiaires est également assis sur un cadre réglementaire plus large destiné à lutter contre la spéculation et les abus qu’est la nouvelle loi sur la concurrence actuellement en préparation. Un texte que le Gouvernement a examiné mercredi lors de sa réunion hebdomadaire. Un texte dont il est attendu d’apporter des changements concernant les marges bénéficiaires, l’encadrement des prix des produits de base, le monopole sur le marché et les règles de la concurrence loyale, en œuvrant à conférer davantage de transparence aux transactions commerciales entre professionnels. Il est également question d’imposer l’obligation pour les opérateurs de déposer leurs structures des prix au niveau des services du commerce.
Samir Benisid