Une croissance de 2% de la demande en gaz attendue en 2024
Dans son rapport annuel sur le marché gazier publié lundi, le GECF a souligné que la demande de gaz s’est redressée en 2023 et devrait croître cette année de 2%, stimulée notamment par les besoins de plus en plus croissants et la reprise de l’activité économique,
Dans ce contexte, le GECF a fait savoir que la consommation mondiale du gaz s’est redressée en 2023 par rapport à la période de la pandémie et que tous les principaux secteurs consommateurs ont affiché une demande plus élevée, assurant que le gaz a maintenu sa part de 22% dans le mix mondial de production d’électricité. L’industrie de l’électricité demeure le premier consommateur avec une part de 44% de la production mondiale du gaz naturel, d’après le GECF. Le GECF a précisé que la croissance de la consommation mondiale de gaz s’était accrue de 1% en 2023 pour atteindre 4.090 milliards m3 en 2023, avec des tendances positives observées dans de nombreuses régions, citant notamment la consommation en Chine (+7%) et en Inde (+13%), tandis que la demande de l’Europe a connu une baisse de 6%, impactée en autres par un climat doux. Aussi, en 2024, » la demande mondiale de gaz devrait augmenter de autour de 2%, tirée par la stabilisation de la baisse des prix. (…)La baisse des prix mondiaux du gaz a amélioré sa compétitivité dans la production d’électricité, facilitant ainsi une transition accrue du charbon vers le gaz », ajoute le rapport. Selon le même rapport, les politiques énergétiques mondiales sont devenues plus favorables au gaz naturel, en particulier à l’issue de la COP28 qui a reconnu que « le gaz joue un rôle de facilitation dans la transition énergétique et assure la sécurité énergétique », ce qui implique, est-il noté dans le document, de « nouvelles opportunités pour la promotion du gaz naturel ».
Pour répondre à cette demande, la production mondiale de gaz a également augmenté. En 2023, la production mondiale a enregistré une hausse de 0,8 % pour atteindre 4,08 milliards m3. Elle devrait inscrire une croissance plus forte en 2024 afin de répondre à la demande toujours en hausse. Le GECF a également que d’importants investissements pétroliers et gaziers ont été déployés en amont et qui ont dépassé les niveaux d’avant la pandémie, en augmentation de 12% pour atteindre 587 milliards de dollars à l’échelle mondiale en 2023. « Ces investissements sont stimulés par les marchés du gaz naturel qui ont commencé à se stabiliser en 2023, après une période volatile caractérisée par des prix au comptant record en 2020 pendant la pandémie de Covid-19 et des prix élevés sans précédents en 2021 et 2022 dans un contexte de reprise post-pandémique et de crise énergétique en Europe », est-il expliqué dans le document. S’agissant du commerce mondial de gaz, le rapport mis en avant un déclin du commerce de gaz par pipeline sur le marché européen, contrebalancé cependant par une hausse dans la région pacifique avec la hausse des importations chinoises de gaz russe.
Par contre le forum a mis en avant une progression du commerce mondial du gaz naturel liquéfié (GNL), qui a continué de croître en 2023, soutenu par l’émergence de nouveaux importateurs et la mise en service d’importantes capacités de regazéification. L’Asie-Pacifique est à l’origine de l’augmentation des importations mondiales de GNL, en tête la Chine qui demeure le principal importateur, selon le rapport mentionnant que les importations du GNL ont augmenté de 2,5% pour atteindre 408 millions de tonnes (Mt) en 2023, dépassant le cap des 400 Mt. En 2024, les importations mondiales de GNL devraient encore croître de 2 à 2,5 %, tirées principalement par une demande de gaz plus forte dans la région de l’Asie-Pacifique, a-t-on encore souligné de même source.
Augmentation de 5 milliards de m3 de la production algérienne
Le rapport met en avant le rôle grandissant que l’Afrique est appelée à jouer sur le marché du GNL grâce à l’exploitation de ses vastes ressources gazières, avec de nouveaux acteurs régionaux entrant sur le marché mondial du gaz. Le GECF a souligné que la production de gaz de l’Afrique est restée stable à 252 milliards de mètres cubes, représentant 6 % de la production mondiale. Et d’ajouter que l’Algérie et la Libye ont enregistré des augmentations de 5 milliards de mètres cubes et 1 milliard de mètres cubes, respectivement, compensant ainsi les déclins marginaux des autres principaux producteurs africains. L’Algérie a atteint son record mensuel de production de gaz en mars, renforçant ses exportations de GNL à des niveaux sans précédent. « Cette montée en puissance a été attribuée à l’expansion réussie dans des champs clés comme Hassi Messaoud, Hassi R’Mel et Berkine sud », note le rapport.
Le rapport a également indiqué qu’en 2023, l’Algérie s’est imposée comme second fournisseur de gaz de l’Europe en gaz par pipeline derrière la Norvège et devant la Russie.
Samira Ghrib