Port d’Annaba: Des peines d’’un à deux ans de prison prononcées contre des employés et des médecins
Le tribunal correctionnel d’Annaba a prononcé des peines d’un an et deux de prison à l’encontre de dix personnes entre médecins et employés du port d’Annaba, apprend-on de source judiciaire. Trois d’entre les accusés sont des médecins accusés de délivrance de certificats médicaux contenant de fausses données. Les autres sept employés de l’établissement portuaire, résidents à l’étranger, sont accusés ‘’ de fabrication d’un certificat d’incapacité au nom d’un médecin et du délit d’utilisation intentionnelle d’un certificat en sachant qu’il est incorrect », a expliqué notre source. Ainsi, à l’issue d’un procès de plus de 12 heures, le tribunal correctionnel a retenu une peine d’un an de prison avec sursis assortie d’amendes à l’encontre des trois médecins et deux ans à l’encontre des autres mis en causes dans cette affaire de délivrance de certificats médicaux et d’arrêts de travail sans la présence des intéressés, au profit des travailleurs du port d’Annaba, a-t-on précisé. Selon les informations fournies, la genèse de l’affaire remonte à l’année 2023, lorsque la direction des ressources humaines du port d’Annaba a révélé avoir reçu des certificats médicaux et des arrêts maladie pour un certain nombre de travailleurs d’une durée allant jusqu’à un mois et répétés pour un certain nombre d’entre eux. Aussitôt les services de sécurité ont été alertés et une enquête a été ouverte sur cette affaire. Suite à quoi, il a été constaté que la plupart des employés concernés disposaient de certificats médicaux présentés au niveau du service par un membre de leur famille résidant à l’étranger. Les investigations ont également révélé l’implication d’un certain nombre de médecins exerçant au niveau de cliniques et d’établissements de santé publics et privés, ainsi que des médecins spécialisés, en plus d’un médecin travaillant au niveau port. Lors de leur audition par la police judiciaire, les médecins mis en causes ont confirmé avoir délivré des certificats médicaux sur la base de consultations qu’ils ont effectués, tandis qu’un médecin accusé exerçant en tant que médecin résident à l’hôpital Ibn Roched d’Annaba a avoué avoir établi un certificat médical à l’un des accusés , qui était coincé à l’étranger, en raison de la pandémie de la Covid 19. Le certificat médical de complaisance pour justifier son absence du travail au niveau du port d’Annaba. Lors de son audition et même devant la barre, le médecin a fait savoir qu’il a contacté le mis en cause qui lui a confirmé qu’il souffrait effectivement d’un problème de santé. Il lui a également demandé de ne pas demander d’indemnité de congé de maladie et de salaire pendant la période des vacances. L’indélicat médecin ainsi que ces confrères ont exprimé leur ignorance de la gravité de l’affaire et ne savaient pas que la délivrance d’un certificat médical pouvait entraîner des conséquences pénales, comme rapporté par notre source. Les mis en causes dans cette affaire, dont une infirmière, ont avoué avoir délivré un seul certificat de travail, sans pour autant savoir que les concernés se trouvaient à l’étranger. L’un des employés du port a profité de sa maladie chronique (Cœur) pour bénéficier d’un certificat médical, établi par l’infirmière, à l’insu du médecin traitant et sans la présence du concerné. Selon l’infirmière, les congés de maladie ne sont pas compensés pendant la période de la pandémie. Elle a expliqué avoir rédigé le document à la demande d’une amie. Mais le hic dans toute cette affaire est que l’un des accusés est employé à la direction des ressources humaines du port. Lui a réceptionné ces certificats médicaux, tout en sachant qu’ils étaient faux, pour les travailleurs du port résidant à l’étranger. Des certificats délivrés par l’infirmière en l’absence de tous les concernés qui résident à l’étrangers comme plusieurs autres dans la même situation. Ces travailleurs du port d’Annaba, tous établies en France, ont recouru aux certificats médicaux et arrêtés de travail, afin de préserver leur poste de travail au sein de l’entreprise portuaire d’Annaba. Rappelons que lors du procès tenu en février dernier, le représentant du ministère public a requis une peine de deux ans de prison pour chacun des accusés.
Sofia Chahine