58 ans après la nationalisation : Les mines au cœur de la relance
Près de six décennies après la nationalisation des mines, le 6 mai 1966, l’exploitation minière est au cœur des nouvelles stratégies de diversification de l’économie nationale.
Une feuille de route en 5 axes a été mise en place pour l’exploration et la valorisation des nombreuses ressources minières dont dispose l’Algérie dans l’objectif de diversifier les exportations, mais surtout fournir des intrants et des demi-produits pour l’industrie nationale. Au cœur de cette stratégie, se trouve aussi une entreprise publique, la Société nationale de recherches et d’exploitations minières (Sonarem), dont la création remonte à la nationalisation des mines, et dont les filiales, associées aux grands projets de développement minier, contribuent essentiellement au développement de nombreuses ressources minières moins connues, mais toutes aussi essentielles au développement de nombreuses industries. C’est dans ce contexte, que Fathi Oubraham, cadre dirigeant de la Sonarem a été invité hier à intervenir au Forum de la Radio algérienne pour faire le point sur le point sur les projets de développement minier au cœur de la relance économique mettre en avant les principaux axes de la stratégie nationale de développement minier. Une stratégie qui s’appuie d’abord sur la reconstitution des réserves minières nationales et l’identification des ressources minérales et minières, d’autant plus que les dernières recherches ont démontré la présence de minéraux stratégiques et de terres rares en Algérie. Un objectif qui passe par la mise en place d’une carte nationale des ressources minières en Algérie. Dans ce contexte, Fathi Oubraham a expliqué que la Sonarem travaille depuis deux ans sur “ce mégaprojet” pour mettre à jour la carte des ressources minières de l’Algérie, à travers 35 wilayas, avec une enveloppe financière de 4,3 milliards de DA. Le travail est quasiment abouti et la nouvelle carte minière sera prête d’ici à la fin de l’année. Cette carte concernera 17 matières (or, pierres précieuses et autres types de richesses minières). Le même responsable ajoutera dans ce contexte que Sonarem soumettra son rapport à l’Agence nationale des activités minières (ANAM), qui coordonnera à son tour avec l’Office national de recherches géologiques et minières (ORGM). La finalité est d’identifier les gisements des minéraux explorés en vue de leur exploitation, a précisé le même responsable, soulignant l’importance de cette carte minière dans la reconstitution des réserves nationales de matières premières et surtout le lancement de l’exploitation de ces richesses. L’identification des ressources est d’ailleurs l’un des axes de stratégie qui mise aussi sur l’amélioration de l’attractivité des activités minières pour les investisseurs, ce qui amène à la révision de cadre réglementaire régissant le secteur. Dans ce sens, le même responsable a évoqué la nouvelle loi minière qui servira de feuille de route pour relancer les investissements stagnants, et favorisera l’attraction des investissements étrangers.
Plusieurs usines en projets
Fathi Oubraham a également évoqué la stratégie de la Sonarem pour le développement du potentiel minier national. Une stratégie en 5 axes qui prévoit au-delà de la finalisation de la carte des ressources minières le développement de plusieurs projets et la réalisation de nombreuses usines.
Une stratégie qui repose sur la réduction des importations en s’appuyant sur les matières premières locales, la valorisation des produits miniers, la gestion de grands projets structurants, à l’instar du projet sidérurgique de Gara Djebilet, de celui de phosphate intégré à l’est du pays et du projet de zinc et de plomb à Bejaïa, en sus de la formation des cadres à travers la création d’une société spécialisée. Concernant le projet de Gara Djebilet, le même responsable a précisé que les études relatives au projet de traitement primaire du minerai de fer sont achevées, ce qui permettra le lancement des travaux au niveau de la mine qui disposera d’une capacité de production de quatre millions de tonnes destinée à fournir la matière première à l’industrie sidérurgique, affirmant que les contrats seront signés et les travaux débuteront « dans les prochains jours ». S’agissant du projet de l’usine de phosphate intégré, il a indiqué que la société est en passe de finaliser les études de faisabilité qui permettront de déterminer les moyens technologiques et les équipements nécessaires à la réalisation et à la fabrication des engrais phosphatésAbordant le dossier de l’exploration aurifère, le même responsable a relevé que Sonarem, à travers sa filiale « Enor », a pu intégrer 220 micro-entreprises dans cette activité, créant ainsi 4.300 postes d’emploi, ce qui a contribué à l’amélioration de la situation sociale des populations des zones concernées. En matière de valorisation des ressources, l’intervenant a évoqué la réalisation et l’entrée en exploitation de plusieurs usines, dont celui de bentonite à Maghnia (Tlemcen), d’une capacité de production de 100.000 tonnes par an, l’usine de carbonate de calcium à Mascara (100.000 tonnes/an) et l’usine de feldspath à Ain Barbar (Annaba) dédiée au secteur de la céramique (70.000 tonnes/an). Il s’agit, également, de deux usines en cours de réalisation, à savoir l’usine de production de carbonate de calcium à El Khroub (Constantine), d’une capacité de 100.000 tonnes/an, qui entrera en production en juillet prochain, et de celle d’Oum El Bouaghi qui entrera en exploitation en juin prochain.
Notons que le ministère de l’Énergie et des Mines entend marquer le 58e anniversaire de la nationalisation des mines le 6 mai 1966 et le 57e anniversaire de la création de la Sonarem le 11 mai 1967 avec une cérémonie commémorative jeudi 09 mai 2024, sous le thème « Les mines algériennes – trésors souterrains pour des aspirations stratégiques ». « Ce secteur, considéré comme l’une des assises de l’économie nationale, peut ouvrir de vastes perspectives pour l’industrie nationale en fournissant des matières premières minières et en les transformant, telles que : le phosphate, le fer, le zinc, le plomb, le cuivre, l’or, les métaux rares, et bien d’autres », a précisé le département de Mohamed Arkab dans un communiqué. Cet événement sera marqué par la présence de nombreuses personnalités nationales, d’experts et de cadres du secteur minier. Des contrats et des accords concernant certains projets miniers seront signés, et un hommage sera rendu à plusieurs anciens travailleurs de Sonaram pour leurs contributions honorables à la construction et au développement du secteur minier au cours de leur carrière professionnelle, précise-t-on.
Samira Ghrib