Développement du secteur des mines : Dans le prolongement de la nationalisation
Trois contrats liés au développement des grands projets miniers ont été signés jeudi à Alger, en marge, de la célébration du 58e anniversaire de la nationalisation des mines.
La commémoration de la nationalisation des mines a été marquée jeudi, et pour la première, d’une cérémonie qui a permis de revenir sur les principales réalisations dans le secteur, mais aussi de mettre en avant les nouvelles ambitions en ce qui concerne le développement de ce secteur stratégique. Il faut dire que le secteur des mines est l’un des premiers à avoir été concerné par la démarche de nationalisation des grands secteurs économiques de la jeune Algérie indépendante. Une nationalisation intervenue le 6 mai 1966, soit près de 5 ans avant la nationalisation des hydrocarbures-, suivie par la création de de la Société nationale de recherches et d’exploitations minières « Sonarem » une année plus tard. Un processus qui s’est inscrit dans le cadre de la volonté de recouvrer la souveraineté de l’Algérie sur ses ressources et conquérir son indépendance économique. Une souveraineté économique qu’il s’agit aujourd’hui de consolider. Aujourd’hui, comme hier, le secteur est appelé à porter le développement de l’assise industrielle nationale. Une ambition affichée, jeudi lors des célébrations de cet anniversaire au Centre international des conférences Abdelatif Rahal, à travers la signature, en présence du premier responsable du secteur, Mohamed Arkab, de trois contrats entre les filiales de la Sonarem et des partenaires étrangers pour la réalisation de projets dans le cadre du plan national du développement minier. Des contrats liés plus précisément avec l’exploitation et la valorisation du gisement de fer géant de Ghar Djebilet dans la wilaya de Tindouf, ainsi que la mine de zinc et de plomb d’Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa. Le premier contrat a été signé entre l’Entreprise nationale de fer et d’acier-Feraal (filiale du groupe Sonarem) et la société chinoise « Sinosteel » concernant la construction d’une première unité de prétraitement de minerai de fer au niveau de la mine de Gara Djebilet, d’une capacité estimée à 4 millions de tonnes. Un contrat qui reflète le développement rapide du projet d’exploitation de l’un des plus grands gisements de fer au monde. Un gisement dont les réserves sont estimées à 3,5 milliards de tonnes, dont 1,7 milliard de tonnes sont exploitables. Toujours concernant la mine de fer, un second accord a été signé pour la création d’une joint-venture entre l’entreprise turque » Tosyali » et « Feraal », en vue de la réalisation d’une unité de production de concentrés du minerai de fer dans la zone de Toumiat (Béchar), d’une capacité de production annuelle estimée à 1 million de tonnes. Enfin un troisième accord portant sur la réalisation d’une mine souterraine au niveau du gisement de plomb et de zinc à Oued Amizour, d’une capacité annuelle estimée à 170.000 tonnes de zinc et à 30.000 tonnes de plomb, entre la joint-venture algéro-australienne « West Mediterranean Zinc » (WMZ) et la société chinoise Sinosteel a été signé. Ces accords consacrent des partenariats fructueux dans le secteur des mines, dans le but de renforcer le rôle du secteur dans l’économie nationale à l’avenir.
Un chiffre d’affaires de 5 milliards de dollars
Il faut dire que le programme minier national mise sur le développement des immenses ressources minières et minérales dont dispose l’Algérie pour le développement d’une base industrielle de transformation à l’effet de fournir des intrants aux industries lourdes et manufacturières, en plus de demi-produits pour l’export. Un programme qui entre dans le cadre de la stratégie de diversification de l’économie nationale et des exportations hors-hydrocarbures. Dans ce sens, le ministre de l’Energie et des Mines a souligné la nécessité d’augmenter la valeur ajoutée du secteur des mines, ce qui permettra de réduire la facture des importations et de développer plusieurs filières industrielles. « Nous sommes tous conscients de ce que peut apporter le secteur des mines pour enrichir de nombreuses industries de transformation en matières minières, d’où l’impératif d’augmenter la valeur ajoutée de ce secteur vers un niveau beaucoup plus élevé », a déclaré Mohamed Arkab. Ceci devrait réduire les importations et permettre à l’Etat d’économiser des millions de dollars et de générer des revenus à travers l’amélioration des différentes industries telles que le marbre, le Carbonate de calcuim, le Barytine, le feldspath, le kaolin, le zinc, et l’or, a ajouté le ministre. Dans ce contexte, M. Akrab a mis en avant la stratégie de l’Etat visant la relance du secteur des mines, fondée sur la révision du cadre législatif, l’élargissement de la base minière du pays à travers l’élaboration de programmes de recherche minière, outre le développement et la modération de l’élaboration des cartes des ressources minières et mise en œuvre de mégaprojets structurants et le développement du capital humain. Il a également mis en avant l’importance des directives du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, relatives à l’encouragement, au développement et à la modernisation des activités agricoles, à travers la production locale d’urée et d’engrais phosphatés sous toutes leurs formes, sans recours à l’importation, en vue de garantir l’approvisionnement alimentaire national de manière permanente et stable afin d’atteindre la sécurité alimentaire. Concernant la révision de la loi minière, le ministre a affirmé que ce projet « capital » permettra « d’adapter les textes législatifs aux évolutions que connait le secteur minier et d’accroître son attractivité pour les investisseurs, tout en préservant les intérêts nationaux.
De son côté, le P-dg du groupe industriel « Sonarem », Mohamed Sakhr Harami, a mis en avant l’importance des projets miniers en cours de concrétisation. Il annoncera que les prochaines années verront le développement de nouveaux projets miniers, à l’instar du gisement de Baryte de Béni Abbas et de manganèse de Béchar, ce qui permet, a t-il dit, de créer une nouvelle plus-value pour l’économie nationale, en vue d’atteindre à l’horizon 2030, un chiffre d’affaires de 5 milliards USD pour le groupe. Ces projets miniers, poursuit M. Harami, s’ajoutent au projet de la mine de Gara Djebilet qui permet de doter les usines nationales de sidérurgie en brut de fer et d’économiser environ 2 Mds USD, au gisement de zinc et de plomb de Bejaïa, ainsi qu’au projet de phosphate intégré à l’Est du pays, en vue de la transformation de 10 millions de tonnes de phosphate annuellement.
Samira Ghrib
Emission de trois timbres poste à l’occasion du 58e anniversaire de la nationalisation des mines
Algérie poste a émis jeudi trois timbres-poste, mettant en avant les mines de fer de Gara Djebilet (Tindouf), de zinc de Tala Hamza (Béjaia) et de phosphate de Bled El Hadba (Tébessa), et ce, à l’occasion de la célébration du 58e anniversaire de la nationalisation des mines. L’oblitération premier jour de ces timbres commémoratifs a eu lieu en présence des ministres de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et de la Poste et des Télécommunications, Karim Bibi Triki lors de la cérémonie célébrant le 58e anniversaire de la nationalisation des mines (6 mai 1966) et le 57e anniversaire de la création de la Société nationale de recherches et d’exploitations minières (Sonarem) (11 mai 1967). Ces émissions philatéliques, d’une dimension chacune de 36 x 26 mm et d’une valeur faciale de 25 DA sont illustrées par des dessins créatifs représentant les trois mines. La prévente de ces timbres poste s’étalera du 9 au 11 mai, alors que le premier jour de vente publique au niveau des bureaux de poste est prévu le 12 mai.