Le Recensement général de l’agriculture lancé aujourd’hui : Consolider la souveraineté alimentaire
Le troisième recensement général de l’agriculture sera lancé aujourd’hui. L’opération revêt une importance particulière. Il s’agit d’actualiser l’image générale sur le secteur de l’agriculture et de se doter de nouvelles données d’autant plus que les données issues du dernier recensement date de 2001 soit de près d’un quart de siècle. Des données essentielles pour la refonte des politiques agricoles, mais aussi mieux piloter le programme destiné à consolider la sécurité alimentaire. Ainsi et à la veille du lancement de l’opération, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a souligné hier que les « futures politiques de développement agricole et rural de notre pays seront élaborées à la lumière des résultats du recensement général de l’agriculture (RGA) ». Dans ce contexte, le ministre a mis en avant l’importance qu’accorde le président de la République, Abdelmadjid Tebboune à l’opération de recensement général de l’agriculture, appelant le Gouvernement à en assurer le succès, d’autant qu’il constitue un mécanisme essentiel pour s’enquérir des capacités nationales et déterminer les besoins pour une prise de décision basée sur des données scientifiques précises. A cet effet, l’Etat a mobilisé tous les moyens matériels et humains pour la réussite de cette opération cruciale, permettant de connaitre les capacités nationales réelles et d’élaborer des politiques de développement basées sur des données pratiques, a indiqué le premier responsable du secteur. De son côté, le directeur des statistiques, de la numérisation et de la prospective au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, M’hamed Tifouri a indiqué dans un entretien accordé à l’APS, que le recensement général de l’agriculture est « une opération d’envergure nationale qui vise à capter une image actualisée de la structure agraire et à intégrer dans le système statistique agricole national tout le nouveau patrimoine et les mutations survenues dans le secteur ». Le même responsable précise que le RGA 2024 se distingue, par rapport aux deux précédents, par la création d’un comité technique opérationnel chargé d’arrêter l’ensemble des propositions à formuler au comité national relatifs aux aspects techniques et opérationnels inhérents à l’opération. Il a également relevé la présence, pour la première fois, au sein des comités national et technique opérationnel, chargés de réaliser le RGA, de l’Agence spatiale Algérienne (ASAL), et également la présence au comité national du Haut-commissariat à la numérisation. En chiffres, l’encadrement du RGA est assuré par 29 superviseurs nationaux en charge de superviser deux wilayas chacun, 120 superviseurs de wilayas, outre 6000 agents recenseurs et 1200 contrôleurs chargés de vérifier le travail des agents recenseurs. Sur le terrain, un découpage cartographique a été élaboré, faisant ressortir des zones d’interventions englobant entre 220 et 250 exploitations homogènes avec des circuits identifiés. La formation de l’ensemble des catégories participantes a été entamée avec un cursus réservé aux superviseurs nationaux, avec un programme axé sur « l’acquisition des outils d’approche pour l’agent recenseur pour expliquer à l’agriculteur l’intérêt de l’opération et les bénéfices qui en découlent, en plus du renforcement des capacités techniques et opérationnels de l’agent », souligne-t-on. Phase cruciale du RGA, la transcription des données rapportées dans le questionnaire, a été élaborée de manière « très minutieuse », assure M. Tifouri, relevant que « l’objectif est de maximiser les chances d’avoir une information fiable ». Ainsi, un premier contrôle sur papier est effectué par le contrôleur pour vérifier l’état de remplissage des questionnaires avant de signifier un avis favorable pour rapporter les données collectées sur la plate-forme informatique conçue par des compétences algériennes dédiées à l’opération. « Pas moins de 500 centres de saisie répartis sur le territoire national ont été installés le plus proche possible des sites de recensement, donnant la possibilité de rattraper une omission, ou une incompréhension et c’est une première », affirme le responsable, rappelant que, pour le RGA de 2001, l’ensemble des questionnaires étaient acheminés au centre de saisie centralisé à Alger, où la vérification s’avérait impossible. Dans la phase de la transcription des données du questionnaire sur la plateforme, deux contrôles sont menés, un premier « contrôle embarqué », où la plateforme signale des coquilles ou incohérences. Une deuxième vérification est assurée par le contrôleur.
R.E.