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Une situation apocalyptique à Ghaza

Le chef des Affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths a averti hier contre les conséquences « apocalyptiques » du blocage par l’occupation israélienne du passage de l’aide humanitaire dans Ghaza.

Le Conseil de sécurité devrait tenir, à la demande de l’Algérie et de la Slovénie, une séance ouverte sur la situation à Rafah. Une séance qui intervient au moment où l’invasion lancée par l’occupation sioniste de cette ville du Sud de Ghaza a provoqué le déplacement forcé de 800.000 civils palestinien, mais aussi la fermeture du poste frontalier avec l’Égypte seul passage de l’aide humanitaire pour les populations. Une fermeture qui a déjà des conséquences extrêmement graves. Le Programme alimentaire mondial a déjà cessé la distribution d’aide à Rafah et prévient que cela affectera d’autre zones de l’enclave. Les hôpitaux s’arrêtent de fonctionner les uns après les autres en raison de l’épuisement des réserves de carburant et des stocks de médicaments. Dans ce contexte, le chef des Affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths a averti hier contre les conséquences « apocalyptiques » du blocage par l’occupation israélienne du passage de l’aide humanitaire dans Ghaza.  « Si le carburant vient à manquer, si l’aide ne parvient pas aux personnes qui en ont besoin, la famine, dont nous parlons depuis si longtemps et qui menace, ne sera plus une menace. Elle sera présente », a-t-il déclaré à l’AFP, en marge d’une réunion avec des responsables qataris à Doha. « Notre préoccupation, en tant que citoyens de la communauté internationale, est que les conséquences seront très, très dures. Dures, difficiles et apocalyptiques », a ajouté le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’ONU. Selon M. Griffiths, une cinquantaine de camions d’aide peuvent parvenir quotidiennement dans le nord de Ghaza. Mais les violences près des points de passage de Rafah dans le sud du territoire signifient que ces voies vitales sont « bloquées ». « Donc l’aide qui arrive par les voies terrestres vers le sud et pour Rafah, ainsi que pour les personnes délogées de Rafah, est quasiment nulle », a-t-il expliqué. De son côté, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré hier dans un post publié sur la plateforme X qu’avec la fermeture continue du terminal de Rafah depuis le 6 mai, les approvisionnements en médicaments et en carburant sont devenus très faibles dans la bande de Ghaza, et que les déplacements sont limités en raison des restrictions de l’occupant. Ghebreyesus a fait savoir que les récents ordres d’évacuation israéliens, les bombardements intenses et l’incapacité à faire transiter l’aide par Ghaza sont des facteurs qui exposent la vie et la santé des civils à un grave danger.

Le responsable de l’ONU a également exprimé sa profonde préoccupation face aux informations faisant état d’intenses hostilités à proximité de l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Ghaza, et d’un afflux croissant de patients blessés, compte tenu de la capacité limitée de l’hôpital à fournir des soins. « Nous ne pouvons pas décrire la situation à Ghaza. Il est temps d’instaurer un cessez-le-feu et une paix pour les civils là-bas », a conclu Ghebreyesus. Selon l’ONU, quelque 800.000 Palestiniens ont été forcés de fuir Rafah depuis l’ordre d’évacuation sioniste le 6 mai, un jour avant l’invasion terrestre. La porte-parole de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Louise Waterridge, a indiqué que  »la zone intérieure de Rafah est désormais devenue une ville fantôme. Il est difficile de croire que plus d’un million de personnes résidaient ici il y a à peine une semaine ». Les Nations unies avaient mis en garde contre  »une catastrophe majeure » si les forces d’occupation sionistes lançaient une attaque directe sur la ville, où se rassemblaient environ 1,5 million de personnes, dont la majorité sont des déplacées. Des centaines de milliers de déplacés qui n’arrivent plus à trouver de refuge nulle part à Ghaza, dans la mesure où l’occupant continue de pilonner l’ensemble de l’enclave palestinienne.

Selon l’agence de presse Wafa, qui citre la Défense civile palestinienne, au moins 31 Palestiniens sont tombés en martyrs hier dans une frappe aérienne des forces d’occupation ayant visé le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Ghaza. Les autorités sanitaires palestiniennes ont déclaré plus tôt que l’armée d’occupation sioniste a commis 8 massacres dans la Bande de Ghaza au cours des dernières 24 heures dans la bande de Ghaza, faisant 70 martyrs et 110 blessés. De ce fait le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 35.456 martyrs et 79.476 blessés, depuis le 7 octobre dernier. Les autorités palestiniennes de la Santé ont également indiqué qu’un certain nombre de victimes palestiniennes se trouvent encore sous les décombres et sur les routes, et que les forces de l’occupation empêchent les ambulances et les équipes de la Protection civile de leur porter secours.

Lyes Saidi

Joe Biden promet d’écouter les manifestations pour Ghaza

Le président américain Joe Biden en campagne pour sa réélection a promis hier d’écouter les « manifestations pacifiques et non violentes » contre la guerre israélienne à Ghaza, lors d’une visite dans l’université où a étudié Martin Luther King destinée à séduire l’électorat afro-américain et jeune. « Je soutiens les manifestations pacifiques et non violentes. Vos voix doivent être entendues, et je vous promets que je les entends », a déclaré le président lors de la cérémonie de remise des diplômes au Morehouse College d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie (sud-est). Pendant qu’il parlait, une poignée d’étudiants ont tourné le dos à Joe Biden et brandi des drapeaux palestiniens, pour symboliser leur opposition à sa politique de soutien, y compris militaire, à l’entité sioniste. Des étudiants de l’université historiquement afro-américaine avaient demandé à leur direction d’annuler le discours du démocrate. Le président démocrate a assuré qu’il travaillait à « une paix durable » dans toute la région incluant « une solution à deux Etats », avec la création d’un Etat palestinien, « la seule solution ». Le président démocrate a d’abord gardé le silence sur les manifestations pro-palestiniennes, avant de déclarer que « l’ordre doit prévaloir » sur les campus américains où la police est intervenue pour déloger des campements.  Des milliers d’étudiants et d’enseignants ont été arrêtés par la police américaine lors de ces manifestations violemment réprimées.  De manière plus générale, les sondages montrent des difficultés plus larges du démocrate de 81 ans à obtenir le soutien des électeurs noirs et des jeunes américains, deux groupes qui l’ont aidé à vaincre son rival Donald Trump en 2020 et qui seront à nouveau déterminants cette année.

R.N.

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