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La CIJ ordonne à l’entité sioniste de stopper « immédiatement » son agression à Rafah ; L’étau se resserre sur l’entité sioniste

Nouveau revers pour l’occupation israélienne. La Cour internationale de justice a ordonné hier à l’entité sioniste de cesser son agression contre Rafah et d’ouvrir le passage frontalier pour permettre l’accès de l’aide humanitaire. La décision plus ferme de la CIJ contre l’entité sioniste et qui intervient quelques jours après la décision du procureur de la CPI d’émettre des mandats d’arrêts contre les responsables israéliens confirment les accusations de génocide perpétré par l’occupant.

L’étau se resserre sur l’occupation sioniste désormais confrontée à ses responsabilités et l’illégalité de ses actions face aux juridictions internationales. Quelques jours après une demande du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, d’émettre des mandats d’arrêt contre des responsables sionistes pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Ghaza, la Cour internationale de Justice a émis hier un arrêt exigeant un arrêt des hostilités et l’ouverture du passage aux aides humanitaires dans la bande de Ghaza. La CIJ a rendu hier son verdict dans le cadre de la nouvelle saisine de l’Afrique du Sud laquelle a demandé des mesures supplémentaires pour protéger la vie des Palestiniens de Ghaza après l’invasion lancée contre l’occupant contre Rafah dans le Sud de l’enclave. Une demande confortée par le verdict de la plus juridiction de l’ONU qui a exigé hier de l’entité sioniste de stopper « immédiatement » son agression contre Rafah et de maintenir le passage de Rafah ouvert pour permettre un accès « sans restriction » à l’aide humanitaire. L’entité sioniste doit « arrêter immédiatement son offensive militaire, et toute autre action menée dans le gouvernorat de Rafah, qui serait susceptible d’infliger aux Palestiniens de Ghaza des conditions d’existence capables d’entraîner leur destruction physique ou partielle », a déclaré la plus haute juridiction de l’ONU, qui siège à La Haye. La cour a aussi ordonné à l’entité sioniste de maintenir le passage de Rafah ouvert pour permettre un accès « sans restriction » à l’aide humanitaire, et appelé à la libération immédiate des otages à Ghaza.

L’Afrique du Sud s’est félicitée hier de la décision « plus ferme » de la Cour. « Il s’agit d’un ensemble de mesures provisoires beaucoup plus fermes dans leur formulation et d’un appel très clair » à l’arrêt de l’agression sioniste, a déclaré la ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Naledi Pandor, sur la chaîne nationale SABC. Mme Pandor a affirmé que l’accusation de génocide « se renforce jour après jour » à Ghaza, regrettant toutefois que l’entité sioniste « jouit d’une impunité depuis si longtemps (qu’elle) ne se soucie pas de ce que dit la communauté internationale ». La cheffe de la diplomatie sud-africaine a appelé les Nations unies et le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre les mesures nécessaires pour faire respecter le droit international. « Nous voyons tous l’horreur se produire et il faut faire quelque chose. Nous ne pouvons pas nous contenter de compter sur ceux qui commettent le massacre pour simplement y mettre fin », a-t-elle poursuivi. La CIJ a rendu un verdict au mois de février dernier confirmant le risque d’un génocide à Ghaza et avait exigé de l’occupation d’empêcher tout acte de génocide et de garantir l’accès de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne.  Les ordonnances de la CIJ, qui tranche les différends entre Etats, sont juridiquement contraignantes mais elle n’a aucun moyen de les faire respecter.

Les opérations humanitaires proches de l’effondrement

Il faut dire que malgré les nombreuses décisions et arrêts exigeants de l’occupation de cessez son agression génocidaire contre Ghaza et l’ouverture des postes frontières pour le passage des aides humanitaires, l’entité sioniste défie la communauté internationale et a décidé d’ignorer les résolutions et décisions de l’ONU et de la Justice internationale comme le ferait tout État voyou. L’occupation poursuit ainsi le pilonnage de la bande de Ghaza, cible particulièrement les structures de santé et bloque tout passage de l’aide dans l’objectif clair d’affamer la population. La situation humanitaire est « apocalyptique », alors que la population, de déplacement forcé en déplacement forcé, ne sait plus où se diriger et manque de tout. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti hier que « les opérations humanitaires à Ghaza sont sur le point de s’effondrer, et si la nourriture et les autres fournitures ne reprennent pas en quantités massives, des conditions proches de la famine se répandront », a dit sur le réseau social X, Abeer Etefa, porte-parole du Bureau du PAM au Moyen-Orient. L’Agence alimentaire de l’ONU a averti que l’offensive menée par l’armée d’occupation sioniste au nord et au sud de la bande de Ghaza, ainsi que la fermeture des points de passage frontaliers, « vont précipiter une catastrophe humanitaire et une aggravation de la faim ».

Cette alerte intervient alors qu’ « une ne fois de plus, près de la moitié de la population de Rafah est en mouvement, à la recherche de nourriture et d’un abri dans les zones centrales de la bande de Ghaza et à Khan Younis. Or il n’y a actuellement aucune distribution de nourriture dans le sud de de Ghaza, à l’exception de quelques stocks limités qui sont donnés aux cuisines communautaires pour des repas chauds. « Moins de 100 camions sont entrés dans le sud de la bande de Gaza depuis le 6 mai ». Par ailleurs, le PAM a déclaré qu’il n’était pas en mesure d’accéder à son principal entrepôt à Rafah en raison des hostilités en cours, tandis que la fermeture des points de passage frontaliers dans le sud signifie que « pratiquement aucune nourriture, aucun carburant ou aide n’est acheminé ». Malgré ces restrictions d’accès, le PAM s’efforce de distribuer les produits restants au plus grand nombre. De son côté, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a affirmé que l’offensive militaire de l’armée sioniste a poussé les trois quarts de la population de Ghaza à se déplacer de force, souvent jusqu’à 4 ou 5 fois. « Pour des milliers de familles palestiniennes, il n’y a plus d’endroit où aller : les opérations militaires et les bombardements constituent une menace permanente, les bâtiments sont réduits à l’état de ruines. Aucun endroit n’est sûr à Ghaza », a affirmé l’UNRWA.

L’Agence américaine pour le développement international (USAID) a souligné de son côté qu’environ 900.000 personnes ont été déplacées de force de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, depuis le 6 mai en cours. Les personnes déplacées se sont dirigées vers des zones accueillant un grand nombre de personnes et souffrant d’un manque de services, a précise l’agence américaine dans un bref communiqué. Le 5 mai, l’occupant sioniste a fermé le passage de Karam Abu Salem, au sud-est de la ville de Rafah, empêchant l’entrée de l’aide humanitaire et médicale. Le lendemain, les forces d’occupation ont lancé une offensive militaire dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza, et ont ordonné aux Palestiniens et aux personnes déplacées vers les zones est de la ville à se rendre à Khan Younes. L’offensive militaire de l’entité sioniste s’est ensuite étendue à d’autres zones de la ville, avec d’intenses tirs terrestres, maritimes et aériens de missiles et d’artillerie. Le 7 mai, les forces d’occupation ont occupé le côté palestinien du poste frontière de Rafah et ont empêché l’aide humanitaire d’arriver dans la bande de Ghaza. Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) dénonce quant à lui les attaques contre le système de santé. « Le système de soins de santé est à genoux » à Ghaza, a alerté Yasmina Guerda, responsable des affaires humanitaires, précisant qu’avec seulement douze hôpitaux sur 36 partiellement fonctionnels, l’infrastructure sanitaire est « loin d’être suffisante » pour faire face aux dizaines de milliers de blessés de l’agression, même si des hôpitaux de campagne supplémentaires seraient développés. L’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS) s’inquiète, quant à elle, de la propagation des maladies transmissibles, y compris la diarrhée et l’hépatite A, en nette augmentation dans la bande de Ghaza.  Dans un message publié sur le réseau social X, le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Ghebreyesus, a lancé un appel « urgent » à la protection des patients, du personnel et des civils. Selon le Dr Tedros, 140 membres du personnel médical, des patients et leurs compagnons civils se trouvaient à l’intérieur de l’hôpital lorsqu’il a été envahi par les soldats sionistes. Les troupes auraient ordonné à tout le monde de partir, à l’exception de 12 membres du personnel, dont le directeur de l’hôpital, 14 patients et huit accompagnateurs. Tedros Ghebreyesus a lancé un appel pour que les personnes à qui les forces sionistes ont ordonné de rester sur place soient protégées et autorisées à partir en toute sécurité.

Lyes Saïdi

Borrell demande à I’entité sioniste de ne pas « intimider » ou « menacer » la CPI

Le haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a appelé hier I’entité sioniste à ne pas « intimider » ou « menacer » les juges de la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur général a requis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre sioniste et son ministre de la Défense. « Je demande à tout le monde, à commencer par le gouvernement (d’occupation sioniste), mais aussi certains gouvernements européens, de ne pas intimider les juges, de ne pas les menacer, de ne pas essayer d’influer sur leur décision », a déclaré M. Borrell dans une interview à la télévision publique espagnole TVE, appelant au « respect de la Cour pénale internationale ». Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a annoncé lundi qu’il avait réclamé à la Cour des mandats d’arrêt contre le « Premier ministre » de l’entité sioniste Benjamain Netanyahu et son « ministre » de la Défense Yoav Gallant. « C’est un appel que je fais à tous ceux qui se sont prononcés sur la décision du procureur », a-t-il poursuivi. La demande d’émission de mandats d’arrêt est « une décision du procureur, ce n’est pas une décision de la Cour », a rappelé le Haut-Représentant de l’UE pour la politique étrangère. « Attendez que les juges prennent leur décision, et dans l’intervalle, je désapprouve, je rejette et je condamne les menaces (…) qui ont été faites contre les juges de la CPI, qui n’ont encore rien dit, ou contre le procureur, qui fait son travail », a-t-il poursuivi.

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