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Coopération en matière de défense : Alger et Pretoria veulent aller au-delà du politique 

C’est un fait connu de tous, les relations algéro-sud africaines sont excellentes au plan politique. Elles sont tellement bonnes que de nombreux spécialistes parlent d’axe Alger-Pretoria. Cet axe pèse beaucoup sur la politique de l’Union africaine. La force du couple Algérie-Afrique du Sud s’explique par le fait que les deux pays ont des analyses pratiquement similaires des grandes questions qui intéressent le continent africain. C’est le cas, par exemple, du conflit du Sahara Occidental. Alger comme Pretoria militent en faveur de la décolonisation de ce territoire occupé illégalement par le Maroc. Le partenariat militaire entre les deux pays n’est en revanche pas à la hauteur de leurs échanges politiques. C’est sans doute pour combler cette lacune que le Général d’Armée, Rudzani Maphwanya, Commandant des Forces de Défense nationale de l’Afrique du Sud, a effectué mardi une visite à Alger à la tête d’une importante délégation. Il a été reçu par le Général d’Armée, Saïd Chanegriha, Chef   d’État-major de l’Armée nationale populaire (EM-ANP). Lors de cette audience, les deux parties « ont passé en revue l’état de la coopération militaire entre les armées des deux pays, ainsi que les moyens et perspectives de leur développement », indique un communiqué du ministère de la Défense nationale, ajoutant  qu’elles ont, par ailleurs, « évoqué les défis sécuritaires qui se posent au monde, en général, et au continent africain, en particulier, et échangé les points de vue sur les questions d’intérêt commun ».

A cette occasion, le Général d’Armée a souligné lors de son allocution de bienvenue que « cette visite en Algérie reflète la volonté politique des hautes autorités des deux pays de promouvoir la coopération militaire bilatérale au niveau des relations historiques et d’amitié qui lient les deux pays ». «Cette visite est un signe de notre engagement commun en faveur de la volonté politique des hautes autorités des deux pays d’œuvre ensemble pour l’instauration d’une coopération dense, basée sur les échanges, la concertation et le pragmatisme, et hissée au niveau des relations historiques entre les deux pays et des ambitions qui les animent », a relevé le Général d’Armée.

Pour y parvenir, le Général d’Armée, Saïd Chanegriha a souligné la nécessité d’inscrire cette coopération « dans le cadre d’un protocole de coopération militaire, à ratifier par les deux armées ». « Je suis persuadé que votre visite, aujourd’hui, contribuera à la définition des contours de cette coopération et, partant, à la signature d’un accord y afférent entre nos deux institutions », a affirmé M. Chanegriha.  A l’occasion, le Général d’Armée a mis en exergue « la réelle volonté qui anime les deux pays en matière de fédération des efforts pour l’instauration de la paix et de la stabilité au niveau du continent africain ». « Je tiens à réaffirmer notre sincère volonté de fédérer nos efforts, pour mettre en œuvre une coopération dynamique qui répond aux aspirations de nos peuples, d’autant plus que les relations entre les deux pays revêtent un cachet d’excellence, traduit notamment par la volonté commune de contribuer efficacement à l’instauration de la paix et de la stabilité au niveau du continent africain », a-t-il soutenu. Pour sa part, le Général d’Armée, Rudzani Maphwanya, a «exprimé ses remerciements pour les marques d’hospitalité dont il a été entouré, lui et sa délégation, avant de souligner la convergence des points de vue et des  analyses sur les questions d’actualité continentale et internationale, ainsi que la disponibilité de son pays à œuvrer pour le renforcement de la coopération militaire bilatérale». A entendre donc les responsables des deux armées, il y a une volonté affirmée et affichée de nouer un partenariat militaire et sécuritaire solide. Ce partenariat en matière de défense naissant devrait être bénéfique à la fois aux deux pays et à l’Afrique. De par leur poids, leur expérience, leur potentiel et leur influence, l’Algérie et l’Afrique du Sud peuvent en effet constituer une locomotive pour l’Afrique et contribuer à sa stabilité. L’entente entre l’Algérie et l’Afrique du Sud peut permettre à l’Afrique d’avoir des réponses sécuritaires africaines à ses problèmes. C’est probablement en ayant à l’esprit ce souci que l’Armée nationale populaire (ANP) a multiplié ces derniers mois les contacts avec les chefs de nombreuses armées africaines. Ces contacts se sont souvent soldés par la  signature de protocoles de coopération, comme ce fut le cas par exemple avec le Cameroun.

 Khider Larbi 

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