Affamée et bombardée : L’enfance assassinée à Ghaza
Le monde a célébré hier la journée internationale de l’enfance. Pourtant en Palestine occupée, en Cisjordanie et plus encore à Ghaza, les enfants ne jouissent pas de leur droit le plus fondamental, le droit à la vie. Les enfants palestiniens sont les premières victimes de la politiques génocidaires de l’entité sioniste. Ils sont privés de leur droit à suivre une éducation normale et à la sécurité en Cisjordanie. A Ghaza, ils sont bombardés en continu et sont affamés sciemment par l’occupant israélien qui opère un nettoyage ethnique dans l’enclave Palestinienne.
Hier, les autorités sanitaires palestiniennes ont fait état d’un bilan de 36.379 martyrs et 82.407 blessés depuis le début de l’agression génocidaire sioniste contre Ghaza le 7 octobre dernier. Au moins 95 Palestiniens sont tombés en martyrs ces dernières 24 heures, selon un communiqué des autorités palestiniennes de la santé. Un bilan global dont les nuances ont de quoi choquer. Près de la moitié de ces morts recensés sont des enfants, alors que le bilan présenté ne prend pas en compte les victimes encore coincées sous les décombres ou encore les victimes de la faim qui tue à Ghaza. Pourtant les agences onusiennes et les ONG mettent en avant l’impact de cette agression sur l’enfance. L’agence des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens (UNRWA) encore averti vendredi contre l’assassinat d’enfants à Ghaza. Elle a dit “ avoir reçu des rapports horribles provenant des installations de l’UNRWA à Jabalia au nord Gaza. Des personnes déplacées, dont des enfants, auraient été tuées et blessées alors qu’ils s’étaient réfugiés dans notre école, assiégée par les chars de l’armée israélienne“. L’agence onusienne a ajouté, dans une série de messages sur son compte X, que “des rapports font état de bureaux de l’UNRWA détruits par des frappes aériennes et rasés au bulldozer par les forces de l’armée israélienne“. L’agence onusienne a également souligné que « Les tentes des personnes réfugiées dans notre école auraient été incendiées par l’armée israélienne ». La Défense civile de Ghaza a fait savoir pour sa part qu’elle a récupéré plus de 70 corps de Palestiniens tués par l’occupant sioniste à Jabalia. Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Basal, a déclaré à Anadolu : « Nos équipes ont récupéré plus les corps de 70 martyrs, dont la plupart sont des femmes et des enfants, du camp de Jabalia ». « Il s’agit notamment d’une trentaine de martyrs de la seule famille Asalia, parmi lesquels 22 femmes et enfants », a-t-il ajouté. Selon Mahmoud Basal les « équipes n’ont pas encore achevé leur travail à Jabalia et continuent de rechercher d’autres cadavres sous les décombres des maisons détruites ». Il a expliqué que « L’occupation a détruit les infrastructures de Jabalia et ses environs, puisque les réseaux d’eau, d’égouts et d’électricité, les écoles, les établissements médicaux et des dizaines de maisons ont été détruits ». Un autre massacre qui vient s’ajouter aux nombreuses boucheries commises par l’occupant et dont les principales victimes sont des enfants. Il est utile de rappeler que l’occupation a ciblé plusieurs camps de déplacer à Rafah la semaine dernière en incendiant des tentes avec leurs occupants, des enfants pour la plupart. Des massacres qui ont indigné le monde entier et qui ont confirmer les intentions génocidaires de l’entité sioniste.
Au-delà des massacres, les enfants meurent de faim Ghaza. Samedi, Abdelkader Al-Sarhi (13 ans) est décédé à l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir Al-Balah, au centre de l’enclave palestinienne de malnutrition. Le nombre de Palestiniens morts en martyrs à cause de la malnutrition a atteint 37 dans la bande de Ghaza, relevant que ce bilan prend en compte uniquement ceux qui sont arrivés dans les hôpitaux et que des dizaines de personnes succombent à la famine sans que leurs cas ne soient signalés. Les sources médicales ont également alerté sur le fait qu’avec l’expansion des agressions militaires de l’entité sioniste à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, et la fermeture de tous les hôpitaux, la situation sanitaire s’aggrave de plus en plus dans ce secteur. Le PAM a averti que la vie est devenue « apocalyptique » dans certaines zones du sud de la bande de Ghaza. Le directeur pour les Territoires palestiniens du Programme alimentaire mondial (PAM), Matthew Hollingworth, cité par des médias a indiqué que « dans le sud de l’enclave palestinienne, les boulangeries de cette agence onusienne ont fermé faute de fioul, et du 7 mai, date à laquelle l’armée israélienne a lancé son offensive sur la ville de Rafah, au 20 mai, « pas un seul camion du PAM n’a emprunté les passages pour arriver à Rafah depuis l’Egypte », a t-il ajouté. Le PAM n’a plus accès non plus à son entrepôt principal dans le sud du territoire, a-t-il déploré, faisant savoir que « nous avons complètement perdu cet entrepôt, y compris les stocks de 2.700 tonnes de nourriture qui ont été détruits.. », a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse en ligne à son retour d’une mission dans la bande de Ghaza.
L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaréhier, que la bande de Ghaza est devenue un champ de ruines où les familles palestiniennes luttent pour survivre dans des conditions « inhumaines ».
Un accord de cessez-le-feu ?
C’est dans ce contexte que le président américain, Joe Biden, a proposé un nouvel accord en trois phases pour mettre fin à toutes les hostilités dans l’enclave palestinienne assiégée de et libérer les otages. Cet accord se décline en trois phases. La première phase, qui, selon Biden, devrait durer six semaines, inclut ce qu’il a qualifié d’un “cessez-le-feu total et complet“, ainsi que le retrait des forces d’occupation“de toutes les zones peuplées de Gaza“ et la libération d’un nombre indéterminé d’otages, notamment des femmes, des personnes âgées et des blessés, en échange de la libération de prisonniers palestiniens, qui, selon Biden, se chiffreraient par centaines. Le mouvement palestinienne Hamas, a déclaré qu’il « considérait positivement » cette proposition. Le Hamas a déclaré avoir salué dans le discours de Biden « l’appel pour un cessez-le-feu permanent, le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza, la reconstruction de Gaza et l’échange de prisonniers ». « La position américaine et ce qui a été établi avec conviction sur la scène régionale et internationale concernant la nécessité de mettre fin à la guerre contre Ghaza sont le résultat du cran légendaire de notre peuple et de sa vaillante résistance », a déclaré le Hamas. Il a réitéré sa volonté d' »interagir de manière positive et constructive » avec toute proposition basée sur un cessez-le-feu permanent, un retrait total des forces d’occupation de la bande de Ghaza, la reconstruction de Ghaza et le retour des déplacés à leurs foyers. Le mouvement s’est dit prêt à « concrétiser un véritable accord d’échange de prisonniers si l’occupation annonce clairement son engagement en faveur d’un tel accord ». Par contre, le bureau du Premier ministre de l’entité sioniste affiche son refus de toute paix et a réitéré son intention de poursuivre l’offensive dans la bande de Ghaza.
Lyes Saidi