Économie

Finances : Vers la création d’une banque algérienne en Chine

Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a annoncé jeudi en marge de sa participation aux Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement à Nairobi au Kenya que son département œuvre actuellement à la création d’une banque algérienne en Chine, laquelle devra contribuer la promotion des exportations nationales. « Après l’ouverture des banques algériennes en Mauritanie et au Sénégal, nous œuvrons pour la création d’une autre banque en Chine », a déclaré Faid à l’APS. Rappelons dans ce contexte que l’Algérie a ouvert au mois de septembre dernier ses premières banques en Afrique dans l’objectif d’accompagner les exportateurs et opérateurs algériens dans leur déploiement en Afrique de l’Ouest. C’est aussi dans ce contexte qu’une autre banque devrait être ouverte en Côte d’Ivoire. 0 ce propos, le premier argentier a affirmé que les études relatives à ce projet prometteur avancent bien. Par ailleurs, la banque algérienne en France, qui a obtenu récemment l’agrément des autorités monétaires françaises, « devra être inaugurée durant l’année en cours, après l’obtention des autorisations nécessaires de la Banque centrale européenne (BCE) ». Cette filiale de la BEA ouvrira cinq agences dans les villes françaises où vit une importante communauté algérienne, ajoute-t-il. Concernant les travaux des assemblées annuelles de la BAD qui ont pris fin vendredi, le ministre des Finances a indiqué que l’Algérie, qui occupe une position privilégiée dans l’actionnariat de la Banque africaine de développement (BAD), joue un rôle très actif au sein de cette institution En effet, les représentants de l’Algérie au sein du Conseil d’administration participent aux discussions et à l’élaboration des plans stratégiques de la BAD, veillant à ce que les priorités de développement du continent soient bien prises en charge, rappelle le ministre. « Ils suivent de près le portefeuille de projets de la BAD pour s’assurer qu’ils sont mis en œuvre conformément aux objectifs fixés, et garantir ainsi leur efficacité et leur alignement avec les Objectifs de développement durable (ODD) et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine », a-t-il ajouté. Concernant la vision de l’Algérie quant à la nécessité de la refonte de l’architecture financière internationale, thème principal des Assemblées annuelles 2024 de la BAD, le ministre a estimé que cette architecture est effectivement défavorable aux pays africains qui peinent à accéder à des financements concessionnels pour faire face aux impératifs de développement. La transformation de l’architecture financière internationale, « suivie avec une grande attention par mon département ministériel », est ainsi « indispensable pour garantir un avenir plus prospère et plus équitable pour l’Afrique », a déclaré M. Faid. Cette refonte doit être axée sur la promotion des sources de financement alternatives, comme des prêts à taux d’intérêt plus bas, des échéanciers de remboursement de la dette plus larges, des investissements directs étrangers durables et des transferts de technologie. Elle doit se concentrer aussi sur une gouvernance plus inclusive en donnant plus de poids aux pays en développement dans les instances de décision des Banques multilatérales de développement (BMD), ainsi qu’une meilleure résilience aux chocs externes, selon le ministre, soulignant que cette refonte doit être soutenue, toutefois, par une volonté politique forte et une coopération internationale accrue. A une question sur l’adhésion de l’Algérie à de nouvelles Banques multilatérales de développement (BMD), M. Faid a expliqué que les efforts consentis durant les dernières années en la matière permettraient au pays de s’ouvrir au monde, de profiter des avantages de la mondialisation, de stimuler la croissance économique, d’attirer des investisseurs et de favoriser la coopération internationale. Cette intégration est également une occasion de confirmer la volonté de l’Algérie de diversifier ses partenariats et de bénéficier de l’expertise et des ressources techniques qu’offrent ces institutions, indique le ministre, ajoutant que chaque Banque de développement apportait des compétences spécifiques, des réseaux et des opportunités uniques. Par ailleurs, le ministre a mis en exergue l’importance de la présence de l’Algérie au sein des BMD pour les entreprises locales, en leur ouvrant un éventail d’opportunités. Selon lui, les entreprises algériennes peuvent, grâce à cette présence, soumissionner pour des projets financés par ces BMD dans d’autres pays. « Ces marchés, souvent de grande envergure, offrent des opportunités, ce qui crée une dynamique positive où nos entreprises peuvent accéder à des projets internationaux et diversifier leurs activités », a-t-il renchéri. L’Algérie avait augmenté sa souscription au capital de la BAD début 2024, et a adhéré officiellement à la Banque européenne pour la construction et le développement (BERD) en 2021, alors que le processus de son adhésion à la Nouvelle banque de développement (NBD) est dans ses dernières phases.

Chokri Hafed

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