Proposition US de cessez-le-feu à Ghaza: Blinken exige un oui sans condition, Hamas répond
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken qui se trouve au Proche-Orient dans le cadre d’une tournée destinée à mettre en œuvre la proposition américaine de cessez-le-feu à Ghaza s’est dit hier depuis la capitale qatarie Doha, déterminé à faire pression pour un cessez-le feu à Gaza. Il faut dire que la nouvelle tournée du chef de la diplomatie américaine intervient au moment où la poursuite des massacres à Ghaza met l’administration américaine dans une position inconfortable au regard de l’opposition que l’agression sioniste contre Ghaza suscite au sein de l’électorat démocrate à quelques mois de l’élection présidentielle aux États-Unis. Si la mise en œuvre d’un cessez-le-feu à Ghaza est un enjeu électoral pour l’administration américaine qui cherche à restaurer une image de leadership dans la gestion du conflit au Proche-Orient, celle-ci peine à se défaire de sa partialité en faveur de son allié israélien. Une partialité qui a d’ailleurs empreint le propos du secrétaire d’État US connu pour ses positions prosionistes. Hier, Blinken a fait de son point de presse un réquisitoire du mouvement de résistance palestinienne Hamas bien que ce dernier ait affiché sa disposition à discuter de la proposition de cessez-le-feu. Nul mot n’est soufflé par contre en ce qui concerne l’ambiguïté affichée par l’entité sioniste dont le premier ministre a bien démontré qu’il est bel bien déterminé à poursuivre la guerre contre Ghaza.
Hamas a annoncé avoir remis aux médiateurs qatari et égyptien sa réponse au plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden, qui prévoit un cessez-le-feu. À ce propos, Blinken a indiqué que parmi les demandes de Hamas, « certains changements sont réalisables, d’autres ne le sont pas ». « Je pense que ce fossé peut être comblé », a-t-il toutefois ajouté. « Plus cela (la guerre) dure, plus les gens souffriront, et il est temps de cesser les marchandages. » A Doha, M. Blinken a affirmé que les Etats-Unis présenteraient « dans les semaines à venir les éléments clés » pour l’après-guerre, « y compris des idées concrètes sur la manière de gérer la gouvernance, la sécurité et la reconstruction » à Gaza. Il a toutefois ajouté que « le Hamas ne sera pas autorisé à décider de l’avenir de cette région et de ses habitants », faisant allusion aux perspectives d’après-guerre dans l’enclave palestinienne, où l’entité sioniste a tué plus de 37 000 Palestiniens depuis l’attaque menée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien. Blinken a surtout donné l’impression de vouloir faire pression pour obtenir un accord sans conditions de la part du Hamas à la proposition américaine. Il a indiqué Hamas à la proposition de cessez-le-feu dans la bande Gaza avancée par les Etats-Unis suggère de « nombreux changements » dont certains sont irréalistes, a déclaré mercredi le secrétaire d’État américain Antony Blinken, tout en se disant déterminé à continuer à chercher un terrain d’entente entre le groupe palestinien et Israël.
« Le Hamas aurait pu répondre par un seul mot : oui », a déclaré Antony Blinken. « Au lieu de cela, le Hamas a attendu près de deux semaines et a ensuite proposé de nouveaux changements, dont un certain nombre vont au-delà des positions qu’il avait prises et acceptées précédemment », a-t-il ajouté. Ossama Hamdane, haut responsable du Hamas, a d’ailleurs réfuté les critiques du secrétaire d’Etat américain, arguant qu’Antony Blinken « fait partie du problème, pas de la solution ». « Nous avons confirmé notre engagement à mettre en oeuvre la proposition présentée le 5 mai aux médiateurs, nous n’avons pas évoqué de nouvelles idées ou propositions, a-t-il déclaré à la télévision Al-Araby.
Ossama Hamdane a souligné que l’entité sioniste a au contraire rejeté la proposition américaine et Washington d' »éviter de s’engager » en faveur d’un projet de cessez-le-feu à Ghaza.
Un responsable du Hamas avait auparavant déclaré à Reuters que son mouvement avait rappelé sa position selon laquelle un cessez-le-feu devait conduire à une cessation permanente des hostilités, au retrait des forces israéliennes de Ghaza, à la reconstruction de l’enclave palestinienne et à la libération des prisonniers palestiniens détenus par l’entité sioniste.
Hocine Fadheli
