Sahara occidental : La situation des droits de l’Homme s’aggrave de plus en plus
Le président du Collectif des défenseurs des droits de l’Homme au Sahara occidental (CODESA), Ali Salem Tamek, a indiqué que la situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés s’aggravait de plus en plus, soulignant que « le silence et l’absence » de la communauté internationale ont encouragé l’occupant marocain à commettre davantage de crimes contre les civils sahraouis. « L’occupation marocaine se poursuit de manière systématique, en raison du silence et de l’absence de la communauté internationale qui n’assume pas ses responsabilités à l’égard de ce qui se passe dans la partie occupée du Sahara occidental », a déclaré M. Tamek dans un entretien accordé à l’APS. A ce propos, le militant a tiré la sonnette d’alarme sur la réalité des droits de l’Homme dans le territoire occupé « en raison du blocus sécuritaire, militaire et médiatique imposé par l’occupation marocaine et de son refus flagrant d’autoriser les délégations étrangères d’entrer dans les territoires occupés, afin de continuer à commettre des crimes contre l’humanité dans l’obscurité, loin des projecteurs ». Dans ce contexte, l’interlocuteur a indiqué que dans un rapport réalisé en 2021-2022, le CODESA a enregistré une multiplication systématique de crimes de guerre, génocide, déplacements forcés, expulsions, confiscation des biens, invasion de domiciles, destruction de compteurs électriques, interdiction de manifestations et de rassemblements. Concernant le rôle des organisations de la société civile sahraouie dans la lutte contre les crimes marocains à l’encontre du peuple sahraoui, le président du Codesa a expliqué que son organisation œuvre à « documenter, dénoncer et à informer les organisations de défense des droits de l’homme et humanitaires sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par l’occupation marocaine », malgré les obstacles qui entravent ses activités. Rappelant le statut distinct et séparé du Sahara occidental dont la décolonisation n’est pas achevée, selon les Nations unies, M. Tamek a dénoncé « l’absence du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), -qui est censé être présent sur place-, selon le droit international humanitaire, pour surveiller la situation des droits de l’homme et déterminer les conditions des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines, ainsi que l’absence d’un mécanisme international pour protéger les civils sahraouis ». Dans ce contexte, il a estimé que l’incapacité à élargir le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme et son incapacité à faire pression sur l’occupant afin d’imposer le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination sont parmi « les facteurs les plus importants qui ont contribué à la détérioration de la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés ». Par ailleurs, il a exhorté les organisations internationales de défense des droits de l’homme, l’Union africaine et l’Union européenne à « œuvrer pour forcer le Maroc à respecter la légitimité internationale et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », appelant également le Conseil de sécurité de l’ONU à assurer la protection du peuple sahraoui qui est exposé à de graves violations des droits humains de la part des forces d’occupation marocaines. Interrogé sur la situation des prisonniers sahraouis dans les geôles marocaines, M. Tamek a exprimé sa préoccupation, considérant la question « fondamentale » laquelle, a-t-il soutenu, « préoccupe le CODESA, les organisations sahraouies de défense des droits de l’homme et le peuple sahraoui dans son ensemble ». Ces prisonniers ont été arrêtés en raison de leurs opinions politiques qu’ils défendaient et combattaient de manière pacifique, qui appellent à l’application de la légitimité internationale, au respect des droits de l’homme au Sahara occidental, au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et au droit à la souveraineté sur ses richesses. Enfin, le responsable du Codesa a salué la position « historiquement constante » de l’Algérie sur la question sahraouie, qui, a-t-il relevé, « est cohérente avec son héritage historique de lutte pour soutenir et défendre les causes justes, et avec ses principes humanitaires pour déterminer le sort des peuples à travers le monde », soulignant que « l’Histoire témoignera de l’Algérie pour son rôle et son soutien aux peuples opprimés, en particulier aux peuples sahraoui et palestinien ».
APS