Mohamed VI dans l’oeil du cyclone
La complicité du Makhzen avec l’entité d’occupation sioniste fait scandale et attise la colère populaire au Maroc. Le régime marocain a en effet autorisé un navire de guerre de l’entité sioniste à accoster au port de Tanger, le 6 juin dernier, se rendant ainsi complice des crimes de l’occupation israélienne en Cisjordanie et surtout à Ghaza en violation flagrante des résolutions onusiennes exigeant un cessez-le-feu.
Ce nouvel incident qui enfonce un peu plus le régime marocain qui se rend complice des crimes contre l’humanité à Ghaza ne passa pas au Maroc. Le navire de guerre israélienne l’INS Komemiyut a en effet fait escale pour se ravitailler en carburant et en provisions avant de continuer sa route vers le port de Haïfa en Palestine occupée. Un accueil que le régime marocain essaie de justifier par l’argument des accords de « coopération militaire » signés sous le couvert de la normalisation. Un argument qui peine à convaincre dans la mesure où l’Espagne a refusé auparavant l’accostage au niveau de ses ports d’un navire qui transportait des armements en direction de l’entité sioniste. Ce nouvel acte d’ignominie de la part du régime du Makhzen a d’ailleurs suscité la colère des Marocains. Ainsi, le « Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation » a vivement protesté contre l’attitude du Makhen et a souligné que cette dernière action du régime du Makhen repose la question du positionnement du roi Mohammed VI dans le conflit en Palestine occupée. Le « Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation » avait déjà mis en garde, le 1er juin, contre le passage de navires transportant des armes à destination de l’entité sionistedans les eaux marocaines.
L’ONG a qualifié les actions des autorités de « dangereuses, honteuses et lâches », affirmant qu’elles représentent « un abandon de la souveraineté nationale, une violation flagrante de la constitution, un mépris et une insulte aux sentiments des Marocains, et une attaque flagrante contre leur patrimoine culturel et historique. »
Ils ont souligné que cette action constitue une complicité et une participation des autorités marocaines avec l’entité sioniste dans son agression contre le peuple palestinien et la profanation des sanctités du peuple marocain et des nations arabe et islamique.
En outre, ils ont insisté sur le fait que cela constitue une violation de la Charte des Nations Unies, de la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU, des récentes décisions de la Cour internationale de Justice, de la Cour pénale internationale et du rapport du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Le groupe a demandé une enquête urgente pour déterminer les responsabilités et punir ceux qui sont jugés responsables de cette action. Le « Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation » prévoit d’inclure cette question dans ses prochaines manifestations, avec un accent particulier à Tanger, afin de mobiliser l’opinion publique contre la coopération militaire avec l’entité sioniste. De son côté, le Groupe d’action pour la Palestine, a dénoncé le »mépris et l’humiliation des sentiments des Marocains et une agression flagrante contre leurs valeurs civilisationnelles et culturelles, une complicité et une participation dans les massacres contre le peuple palestinien, un abandon de la souveraineté nationale et une violation des résolutions internationales ». Pour cette ONG, cette escale intervient alors que « le peuple et l’armée yéménite mènent une guerre pour empêcher le passage des navires des forces d’occupation par le détroit de Bab el Mandeb et que les autorités espagnoles empêchent l’accostage de navires israéliens ».
Il faut dire que cette nouvelle action du régime marocain suscite une vive dénonciation notamment au regard du contraste avec la position espagnole. En effet, l’Espagne a refusé de ravitailler le 19 mai le bateau Marianne Danica, transportant des armes destinées à l’entité sioniste.
Le refus espagnol a été perçu comme une prise de position contre l’escalade militaire sioniste contrastant fortement avec la décision du Maroc de permettre au navire de guerre INS Komemiyut de se ravitailler à Tanger. Ce double discours de Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, chargé de défendre les intérêts du peuple palestinien, mais en même temps au centre du rapprochement entre son pays et l’entité sioniste a déclenché une vive polémique et des manifestations au Maroc.
Mohammed VI est vivement critiqué pour ne pas soutenir ouvertement et fermement la Palestine et pour sa proximité avec l’occupant sioniste. Des manifestations et des protestations massives pour dénoncer la normalisation secouent le Maroc depuis plusieurs mois. Des manifestations qui sont d’ailleurs violemment réprimées par le régime marocain.
Lyes Saïd