Arkab : Le partenariat énergétique avec l’UE est « primordial »
L’Algérie est appelée à jouer un rôle majeur sur le marché naissant de l’Hydrogène vert. Son potentiel solaire et éolien, ainsi que sa proximité des marchés qui misent sur la transition énergétique, notamment le marché européen, ainsi que son réseau d’infrastructures énergétique la place comme partenaire de premier plan. Cependant, l’exploitation de ce potentiel gigantesque, ainsi que sa valorisation impose une démarche assise sur un partenariat gagnant-gagnant.
L’Algérie est partenaire énergétique majeur de l’Europe. C’est le second plus gros fournisseur de l’Union européenne en gaz naturel et est appelée à jouer encore plus important dans le cadre de la transition énergétique grâce à son potentiel en énergies renouvelables et en Hydrogène vert que les pouvoirs publics comptent bien exploiter et valoriser via la feuille de route dédiée mise en place il y a quelques mois. Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a ainsi indiqué, dans une allocution lue en son nom par son secrétaire général à l’ouverture d’une rencontre tenue hier à Alger sur les perspectives de développement de l’hydrogène vert que les pouvoirs publics algériens accordaient « un intérêt majeure » au développement d’une filière intégrée de l’hydrogène propre, notamment à travers l’élaboration d’une stratégie nationale basée sur plusieurs axes, dont la mise en place d’un environnement propice, incluant les cadres réglementaires et institutionnels, outre le développement du capital humain, l’intégration industrielle et la coopération internationale ». Il a dans ce sens souligné que la feuille de route mise en place dans ce sens a des objectifs ambitieux. Le ministre a ainsi indiqué que plusieurs projets pilotes en matière de développement d’hydrogène vert. Une étape qui précède le développement de projets industriels de production de cette énergie nouvelle avec pour objectif la production à terme d’un million de tonnes d’hydrogène vert par an. Il a ainsi évoqué « plusieurs projets pilotes et expérimentaux » lancés à travers le pays, dont certains s’inscrivant dans le cadre du partenariat stratégique avec l’UE. Ces projets permettront de maîtriser toutes les chaînes de valeurs pour le développement et la production d’hydrogène ». Le ministre a, également, cité deux projets pilotes lancés par Sonatrach dans le sud du pays, d’une capacité de 2 à 4 mégawatts chacun, ainsi qu’une étude sur la faisabilité de projets de production de carburants de type « e-méthanol » et le « e-kérosène », en sus d’un projet de référence semi-industriel à Arzew pour développer une unité de production d’hydrogène d’une capacité de 50 mégawatts, avec la contribution du gouvernement allemand via la banque de développement dédiée au développement de la filière Hydrogène. Durant la prochaine phase qui débutera à partir de 2030, la feuille de route nationale pour le développement « progressif et efficace » de cette filière, s’articulera autour de la réalisation de plusieurs projets industriels d’une capacité globale supérieure à 1 million de tonnes/an, « que nous devons très bien préparer avec nos partenaires européens ». Le ministre qui a souligné que le partenariat énergétique avec l’Union européenne (UE) était « primordial et important » pour un développement efficace de la production d’hydrogène propre en Algérie a aussi souligné que le développement de l’hydrogène en Algérie et son exportation nécessitaient une coopération continue dans le cadre d’un dialogue technique de haut niveau entre les experts algériens et européens, à même de permettre « un échange d’expertise et un transfert des technologies européennes dans ce domaine ». Arkab a mis en avant l’importance de cette coopération dans la réduction des risques liés au développement de ce nouveau secteur, « au mieux des intérêts des deux parties », soulignant l’impératif examen et analyse des voies de transport, et des projets de raccordement via le corridor sud de l’hydrogène (SoutH2), et ses aspects techniques, tel que l’utilisation des infrastructures disponibles pour la concrétisation de ce projet. De son côté, le Chef de la délégation de l’UE en Algérie, Thomas Eckert, a mis en exergue les atouts de l’Algérie, à même de lui permettre de jouer « un rôle important » sur la scène continentale et internationale, en tant que source importante d’hydrogène à l’avenir, notamment pour l’approvisionnement du marché européen. Il a, également, fait savoir que l’Union Européenne œuvrait à l’instauration d’un marché local « dynamique », précisant que cela amènerait les pays de l’UE, à moyen terme, à importer l’équivalent de 50% d’hydrogène vert afin de satisfaire la demande européenne. Et d’ajouter, que la transition énergétique à l’UE, connait un progrès rapide, notamment en ce qui concerne l’intégration de l’hydrogène vert dans le mix énergétique, et ce à travers des partenariats gagnant-gagnant avec les partenaires de l’UE. Notons que cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement du partenariat énergétique stratégique entre l’Algérie et l’Union européenne, conformément aux résultats de la 5e réunion annuelle de dialogue stratégique de haut niveau sur l’Energie entre l’Algérie et l’UE, tenue le 5 octobre 2023 à Bruxelles, entre le ministre de l’Energie et des Mines, et la Commissaire à l’Energie au niveau de la Commission européenne.
Sabrina Aziouez