L’entité sioniste de mener une campagne de famine intentionnelle et ciblée à Ghaza
L’ONU dénonce une violence génocidaire
Dix experts de l’ONU ont accusé hier l’entité sioniste de mener une campagne de famine intentionnelle et ciblée » qui a entraîné la mort d’enfants à Ghaza, et ont dénoncé une « forme de violence génocidaire ».
L’occupation israélienne impose en effet un siège criminel à la Bande de Ghaza, qui a causé une famine aggravée notamment depuis l’attaque menée contre Rafah le 6 mai dernier et la fermeture du dernier poste frontale par lequel transitait l’aide humanitaire. Un million d’enfants souffrent de famine alors que 3.500 sont menacés de mort en raison de la malnutrition sévère. C’est dans ce contexte que 10 experts
des droits de l’homme de l’ONU ont accusé hier l’entité sioniste de mener une campagne de famine intentionnelle et ciblée » qui a entraîné la mort d’enfants à Ghaza. « Nous déclarons que la campagne de famine intentionnelle et ciblée contre le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et a entraîné une famine dans toute la bande de Ghaza », ont déclaré les experts indépendants des Nations Unies, dans un communiqué, relayé par des médias. Les experts ont énuméré les cas de trois enfants martyrs, récemment morts « de malnutrition et de manque d’accès à des soins de santé adéquats ». « Trente-quatre Palestiniens sont morts de malnutrition depuis le 7 octobre, la majorité étant des enfants », ont ajouté les experts, nommés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, mais qui ne parlent pas au nom de l’ONU. Un enfant Palestinien de six ans est décédé à cause de la famine, de déshydratation et du manque de fournitures médicales dans le centre de Ghaza, avait rapporté dimanche l’agence de presse palestinienne, Wafa, citant des sources médicales, portant à 41 le nombre de victimes de malnutrition dans l’enclave. Des sources médicales avaient précédemment annoncé qu’une cinquantaine d’enfants palestiniens souffraient de malnutrition et de famine dans le nord de Ghaza. Lundi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué qu' »un demi-million de personnes dans la bande de Ghaza sont confrontées à des niveaux de faim catastrophiques ». Au mois d’avril dernier l’ONG Human Rights Watch a dénoncé l’utilisation par l’entité sioniste de « la famine comme arme de guerre, un crime de guerre ». Il faut dire qu’en plus de la faim, les Palestiniens sont privés d’eau potable, d’énergie et de soins, alors que l’occupant a détruit de manière préméditée les puits, les infrastructures hydriques, énergétiques, ainsi que l’ensemble du système de soin à Ghaza, provoquant une situation humanitaire « apocalyptique » selon le propos du chef de l’humanitaire de l’ONU. Une situation aggravée par les déplacements forcés et permanents des civils vers des zones invivables et dangereuses. Le bureau des droits de l’homme de l’ONU s’est dit ainsi « consterné » par les ordres d’évacuation sionistes, qui poussent des déplacés à rejoindre des secteurs visés à leur tour et « où des civils se font tuer ».
« Nous avons à nouveau environ 350.000 personnes sur les routes. Et depuis le début de la guerre, presque tous les habitants de Ghaza ont été déplacés une fois, deux fois, trois fois, quatre fois ou cinq fois, ce qui montre qu’il n’y a absolument aucun endroit sûr » dans le territoire, a déclaré à Amman le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini. L’UNRWA a expliqué mardi dans un post sur X qu’après les nouveaux avertissements sionistes concernant les expulsions, la migration forcée des familles s’est poursuivie, soulignant qu’il n’existe aucun endroit sûr où aller pour les Palestiniens déplacés. Et d’ajouter: « Les opérations de bombardement sur la bande de Ghaza se poursuivent et les gens sont obligés de se rendre dans les zones dévastées malgré le danger que peuvent présenter les munitions non explosées ». L’agence onusienne a souligné que près de 1,9 million de Palestiniens avaient été déplacés de force depuis le début de l’agression génocidaire sioniste dans la bande de Ghaza, le 7 octobre. Lundi, l’entité sioniste qui a poussé, à plusieurs reprises, les Palestiniens réfugiés au déplacement forcé à Khan Yunis et à Rafah dans le sud de Ghaza, a appelé les Palestiniens de certains quartiers du nord d’évacuer leurs zones.
Dans ce contexte, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a tiré la sonnette d’alarme sur une aggravation de la crise sanitaire dans la Bande de Ghaza, suite à ces nouveaux déplacements forcés. Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a souligné la gravité de l’impact de ces ordres sur les services sanitaires, déjà limités dans la région. « Il n’y a vraiment aucun endroit sûr à Gaza », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un communiqué, ajoutant : « Les dernières informations relatives aux ordres d’évacuation de la ville de Gaza vont encore entraver les prestations de soins vitaux, déjà très limitées ».L’OMS a signalé que des hôpitaux clés sont hors service.Les patients de ces hôpitaux se sont vus contraints d’évacuer d’eux-mêmes les lieux, ont reçu une autorisation de sortie anticipée ou ont été transférés vers d’autres établissements de soins. D’ailleurs, le Croissant-Rouge palestinien a annoncé hier que tous ses centres médicaux à Ghaza étaient hors service en raison des ordres d’évacuation des forces d’occupation sionistes dans de nombreux quartiers de la ville. Tôt mardi, l’hôpital Al-Ahli, dans la ville de Ghaza, a également déclaré avoir été contraint par l’armée d’occupation sioniste de fermer ses portes après que ses environs ont été la cible de tirs sionistes. La direction de l’hôpital a déclaré que tous les patients et les personnes déplacées ont été contraints de quitter l’hôpital, ce qui les a exposés aux attaques des forces sionistes. L’armée d’occupation sioniste a effectué une série de frappes aériennes dans les environs de l’hôpital, rendant impossible l’accès à celui-ci. Près de 38 200 Palestiniens sont tombés en martyrs depuis lors, principalement des femmes et des enfants, tandis que plus de 87 900 autres ont été blessés, selon les autorités locales sanitaires. Neuf mois après le début de l’agression barbare, de vastes étendues de Ghaza sont réduites à l’état de ruines et soumises à un blocus paralysant. L’entité Sioniste est poursuivie pour crime de génocide devant la Cour internationale de justice, dont la dernière ordonnance lui a enjoint de mettre immédiatement fin à son opération militaire dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza, où plus d’un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant que la ville ne soit envahie.
Lyes Saïdi