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Sahara occidental: Le Maroc crée des conditions d’appauvrissement pour pousser les Sahraouis à l’émigration

L’occupant marocain crée systématiquement des conditions de répression et d’appauvrissement pour pousser les jeunes sahraouis à émigrer à l’étranger, selon un militant des droits de l’homme. Cité dans un article paru hier dans le quotidien El Independiente, Ali Salem Tamek, un militant du Collectif des défenseurs des droits humains au Sahara occidental (CODESA), a déclaré que « l’occupation marocaine crée systématiquement des conditions de répression et d’appauvrissement, entre autres difficultés, pour pousser les jeunes sahraouis à émigrer à l’étranger », soutenant que cela est « le résultat d’une politique délibérée, avec des réseaux établis pour organiser et faciliter ce processus ». Le CODESA, une organisation basée dans les territoires occupés, relève également que « la répression systématique par la force d’occupation marocaine contre les civils sahraouis au Sahara occidental occupé s’est considérablement intensifiée après novembre 2020 », date marquant la reprise de la guerre pour la libération du Sahara occidental suite à la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis 1991. « Nos rapports exhaustifs arrivent systématiquement à cette conclusion », a-t-il ajouté, regrettant l’échec de l’ONU à organiser un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui. Notons par ailleurs qu’un groupe d’eurodéputés espagnols a exhorté hier les autorités de leurs pays à accorder l’asile politique à deux jeunes sahraouis, retenus actuellement à l’aéroport international de Madrid, alertant sur les conséquences d’une éventuelle expulsion vers le Maroc sur leur intégrité physique. Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande Marlaska (du PSOE), ces eurodéputés représentants les partis espagnols, Sumar, Bildu (basque indépendantiste) et le Bloc nationaliste galicien (BNG), ont soutenu la demande d’asile présentée lundi par les jeunes sahraouis Mustafa Sid Zein et Hafed Zergui, exigeant des autorités compétentes l’octroi à ces sahraouis l’autorisation d’entrer légalement en Espagne. Dans cette lettre signée par une dizaine d’eurodéputés dont la tête de liste de Sumar aux dernières élections européennes, Estrella Galan, Jaume Asens, Vicent Marza, Pernando Barrena et Ana Miranda, ces derniers expliquent les raisons pour lesquelles les deux migrants doivent résider légalement en Espagne. Selon ces eurodéputés, « la vie des deux jeunes sahraouis serait en grave danger s’ils étaient expulsés vers le Maroc ». « Cela équivaut à une condamnation à la mort », a écrit sur la plateforme X Antonio Maillo, eurodéputé de la Gauche unifiée, une des nombreuses composantes de la coalition d’extrême gauche Sumar, membre du gouvernement de Pedro Sanchez. Il a demandé au ministre de l’Intérieur espagnol d’accorder l’asile aux deux Sahraouis pour des « raisons humanitaires ». Dans leur lettre, les eurodéputés rappellent au ministre espagnol de l’Intérieur que « plusieurs ONG ont dénoncé les violations des droits humains dans les territoires sahraouis occupés ». Mustafa Sid Zein et Hafed Zergui ont demandé lundi 8 juillet l’asile politique à l’Espagne aux services de la migration de l’aéroport de Barajas à Madrid. Arrivés à l’aéroport international de Madrid à bord d’un vol en provenance de la Guyane française à destination de Casablanca, les deux jeunes sahraouis ont saisi une escale dans la capitale espagnole pour présenter des requêtes d’asile, rapporte un média ibérique. Ils ont alerté les autorités espagnoles que leur intégrité physique serait atteinte s’ils retournaient au Sahara occidental occupé, où « des violations constantes des droits de l’homme sont commises » par l’occupant marocain, selon plusieurs ONG internationales. Des demandes qui seront examinées, dans un premier temps, par la sous-direction des Frontières, relevant du ministère de l’Intérieur, et ensuite par l’Office d’asile et des réfugiés. La décision est attendue dans les prochains jours.

R.N.

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