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Briser le siège médiatique sur Ghaza

Soumise à une agression génocidaire depuis plus de neuf mois, la bande de Ghaza est soumise à un double siège criminel de l’occupant. Si les forces d’occupation sioniste empêche l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations civiles, et utilise ainsi la famine et les épidémies comme arme d’épuration ethnique, l’entité sioniste et ses alliés imposent un black-out informationnel total sur ce qui se passe à Ghaza. En plus d’empêcher les journalistes étrangers d’entrer à Ghaza et de cibler et assassiner systématiquement les journalistes, ses alliés parmi la big tech déploient des algorithmes afin d’étouffer les voix propalestiniennes, et même empêcher tout contact des palestiniens avec l’extérieur. C’est dans ce contexte que plus de soixante médias internationaux ont exigé de l’occupant de permettre à la presse un ‘’accès immédiat et indépendant’’ à la bande de Ghaza. Dans une lettre ouverte coordonnée par le Comité de protection des journalistes (association basée à New York, ndlr) relayée par La Libre Belgique, CNN, BBC ou encore les grandes agences de presse internationales demandent ‘’aux autorités israéliennes de mettre fin immédiatement aux restrictions imposées aux médias étrangers entrant dans la bande de Ghaza’’ ainsi que ‘’d’accorder un accès indépendant aux organisations de presse internationale qui souhaitent se rendre sur le territoire.’’ Depuis le 7 octobre, ‘’les journalistes internationaux n’ont toujours pas accès à Ghaza, à l’exception de rares voyages sous escorte organisés par l’armée israélienne’’, soulignent les 64 médias signataires de la lettre, parmi lesquels le Guardian ou encore le New York Times. Les restrictions de l’occupation  constituent ‘’un fardeau impossible et déraisonnable’’ pour les journalistes locaux qui documentent cette guerre à laquelle ils sont eux-mêmes exposés, soulignent-ils. Notons que le bureau des médias à Ghaza a indiqué hier que le nombre de journalistes palestiniens tombés en martyrs depuis le 7 octobre 2023 était passé à 159, après l’assassinat par l’entité sioniste du journaliste l’agence de presse, Palestine Now Muhammad Manhal Abu Armana. Les données et statistiques du Comité international pour la protection des journalistes (une organisation non gouvernementale basée à New York) montrent que la guerre actuelle contre Ghaza est devenue « la plus sanglante pour les journalistes » depuis que le comité a commencé à documenter les meurtres de journalistes dans le monde en 1992.

La big tech complice

Au-delà, la big tech s’illustre par sa complicité dans cette volonté d’étouffer les voix des Palestiniens. Selon une enquête de la BBC, Microsoft a été accusée d’avoir fermé sans avertir des comptes de messagerie appartenant à des Palestiniens utilisant Skype pour appeler Ghaza. Celle-ci a révélé que « plusieurs Palestiniens vivant à l’étranger ont vu leurs comptes de chat vocal et vidéo appartenant à Microsoft résiliés sans préavis aucun ». Et d’ajouter qu' »il existe une vingtaine de cas où des Palestiniens ont vu leurs comptes suspendus sans aucune explication, ni préavis ». Les personnes concernées ont expliqué qu' »un abonnement Skype payant leur permettait de passer des appels mobiles à prix abordable vers Ghaza, fournissant un service vital pour de nombreux Palestiniens lors de pannes d’Internet ».  Dans un contexte similaire, Meta a annoncé plus tôt cette semaine qu’elle commencerait à supprimer les publications qui contiennent le mot « sionisme ». Depuis le début de la guerre génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza, le 7 octobre 2023, les politiques et systèmes de modération de contenus de Meta « réduisent de plus en plus au silence les voix en faveur de la Palestine sur Instagram et Facebook », avait déclaré Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié le 21 décembre 2023.

Samir Benisid

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