Économie

À l’issue du rapport d’audit à Fertial  : Le PDG d’Asmidal  relevé de ses fonctions

Les dysfonctionnements relevés par les rapports audit opérés ont mené au limogeage du président directeur général d’Asmidal.

Mohamed Tahar Heouaine, président-directeur général  (PDG) de la société d’engrais et produits phytosanitaires Asmidal, filiale de Sonatrach, a été limogé,  par le président directeur général (PDG) de Sonatrach. Le désormais ex-PDG d’Asmidal a été remplacé par Batouche Boutouba, ancien vice-président-directeur général de Sonatrach, qui a été installé ce dimanche officiellement par la délégation chargée de l’audit. Ce limogeage intervient après la réalisation de plusieurs audits par Sonatrach, propriétaire à 100% du groupe Asmidal. La décision survient également moins d’un mois après le rachat par Asmidal des 49% des parts de Fertial détenues par le groupe espagnol Villar Mir, mettant ainsi fin à un long différend en arbitrage international. Avec cette acquisition, Asmidal prend désormais le contrôle total de la société Fertial. Un  limogeage prévisible en raison des moult dysfonctionnements relevés par les membres de la commission d’audit dépêchée par Sonatrach à Fertial Annaba. Installé en mai 2020, Mohamed Tahar Heouaine a vu sa gestion de l’entreprise remise en cause par une série de perturbations signalés dernièrement à  la direction de la Sonatrach et à la tutelle du secteur.  La visite d’une délégation de l’Autorité de Régulation des Hydrocarbures (ARH) du ministère de l’Énergie et des Mines, entre le 8 et 14 juin dernier, a révélé des défaillances majeures à l’entreprise Fertial à Annaba. Les inspecteurs ont lors de cette inspection, constaté l’arrêt de plusieurs unités de production, notamment l’abandon de la ligne 1.000 NPK, de la ligne 2.000 de l’unité Acide Citrique et  la paralysie partielle de l’unité «Nitrate d’Ammonium». Ces arrêts de production ont entraîné des risques significatifs pour la sécurité des lieux et des personnes, en raison du stockage de CAN non conforme. Le rapport de l’ARH a, également, mis à nu l’absence d’un plan de relève pour le recrutement et la sous-traitance des opérateurs de l’unité «NPK», ce qui a accentué les préoccupations concernant la sécurité et la conformité des opérations. Outre les problèmes de la production, le rapport des inspecteurs de l’ARH a relevé l’impact environnemental de l’usine qui a  été sévèrement critiqué, notamment les rejets polluants vers la mer, dont la forte odeur d’ammoniac affecte la santé des populations de la zone, en particulier les habitants d’El Bouni.  Ces dysfonctionnements relevés au sein de Fertial ont été aggravés par la dernière décision d’arbitrage international. En effet, suite à un différend contractuel, le  groupe gazier Sonatrach a été condamné à verser 129 millions d’euros l’Espagnol  Villar Mir.  Au-delà, s’ajoutent les récents scandales qui ont secoués l’entreprise Fertial, dont entre autres, la disparition de quantités de produits fertilisants, en plus de l’absence d’un  plan d’action d’urgence pour remédier à cette situation critique et apporter les mesures correctives nécessaires à cette entreprise qui fut le fleuron de l’industrie pétrochimique et qui fut longtemps au service de l’agriculture. Le limogeage du désormais ex PDG par la tutelle était prévisible à plus d’un titre, surtout Fertial a plus que jamais besoin d’un plan de redressement. Une mission qui incombe aujourd’hui au nouvel occupant du poste de PDG, appelé à restaurer la gestion des filiales du groupe pétrolier Sonatrach, dont relève la filiale Fertial Annaba. 

 Sofia Chahine

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