Lutte contre le blanchiment d’argent: L’Algérie renforce son arsenal
Le Gouvernement intensifie ses efforts dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, multipliant les initiatives et les dispositifs de coopération et d’échange d’information entre ses institutions financières et judiciaires. Cette semaine a été marquée par la signature de plusieurs protocoles de coopération cruciaux. Lundi, les ministères de la Justice et des Finances ont paraphé un accord visant à renforcer l’échange d’informations dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cet accord permettra notamment à la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) d’accéder aux bases de données du ministère de la Justice, y compris le casier judicaire N 2, outre, le renforcement de la coopération nationale entre les différents acteurs dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Mercredi dernier, un protocole d’accord similaire a été signé entre la CTRF et la Direction générale des Douanes, en présence du ministre des Finances, Laaziz Faid. Cet accord vise à établir un cadre de coopération, d’échange d’informations et de coordination opérationnelle entre les deux parties.
« Ces accords s’inscrivent dans notre stratégie globale de mise en conformité avec les normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment d’argent », a déclaré Mohamed Saoudia, président de la CTRF. Il a ajouté que d’autres projets de coopération sont en cours avec la Direction générale du Domaine national et la Commission bancaire.
L’importance accordée à cette question par le gouvernement est également visible à travers les récentes réunions de la Commission nationale d’évaluation des risques de blanchiment d’argent, présidées par le ministre des Finances les 8 et 13 juillet. Lors de ces sessions, M. Faid a souligné « l’importance capitale » de ces travaux et appelé à « intensifier les efforts pour parvenir à des résultats clairs sur les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme ». Dans ce cadre, M. Faid a souligné, lors de ses interventions, l’importance capitale de ces deux réunions, appelant tous les membres à intensifier leurs efforts afin de parvenir à des résultats clairs sur les risques de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme et de prolifération des armes de destruction massive, et de rendre les résultats de ce rapport largement accessibles aux secteurs public et privé en vue de mettre en œuvre les mesures recommandées. Le ministre a également insisté sur l’enrichissement du projet de rapport partiel d’évaluation des risques et de la stratégie nationale de prévention des risques de blanchiment d’argent, qui fait partie des missions de cette commission. Ces initiatives s’appuient sur des avancées technologiques significatives, notamment la mise en place d’un centre de données (DATA CENTER) par les Douanes algériennes, regroupant l’ensemble des informations du secteur financier. Cet outil devrait permettre une meilleure visibilité et fiabilité de l’information relative au secteur financier et douanier.
L’Algérie, qui dispose déjà d’une réglementation rigoureuse en matière de gestion des flux financiers et bancaires, cherche ainsi à renforcer son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent. Avec cette série d’initiatives, l’Exécutif envoie un message clair : la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme est une priorité nationale, essentielle pour la sécurité économique et financière du pays.
Chokri Hafed