Culture

Exposition « Lumières croisées » à la galerie Hala: Une symphonie visuelle du patrimoine algérien

Dans l’écrin raffiné de la galerie d’art « Hala », nichée au cœur d’El Mouradia, s’est dévoilée samedi dernier une exposition qui promet d’éblouir les amateurs d’art jusqu’au 8 août. Tel un kaléidoscope culturel, « Lumières croisées » fait miroiter la richesse du patrimoine algérien à travers l’objectif avisé de neuf artistes-photographes.

Cette troisième éclosion artistique de la galerie « Hala » rassemble une pléiade de talents : Rachid Ayadi, Khelil Benamara, Samir Djama, Abdelouahab Derder, Mustapha Khayal, Akram Menari, Belkacem Mustapha Mesbahi, Sidahmed Menasria et Mohamed El Amine Taïbi. Ensemble, ils tissent une tapisserie visuelle de près de soixante œuvres, oscillant entre l’intimité du noir et blanc et l’exubérance de la couleur.

Chaque cliché est une fenêtre ouverte sur l’âme de l’Algérie. Rachid Ayadi nous entraîne dans une valse onirique au cœur du Sahara, où ses sept toiles colorées dansent entre abstraction et tradition. Ses « Victoire », « La danse de la paix » et « Diwane » sont autant de mirages photographiques qui capturent l’essence du désert.

Khelil Benamara, quant à lui, sculpte la lumière pour révéler la majesté du patrimoine bâti. Ses clichés sont des ponts jetés entre les époques, reliant la « Zaouia Sidi Ahmed Abdi » aux vestiges de Chetma, en passant par l’oasis de Djemoura, telle une caravane immobile à travers le temps.

Samir Djama, tel un griot moderne, conte l’histoire d’Alger à travers ses quartiers. Ses photographies sont les pages d’un livre ouvert sur la capitale, tandis que sa série sur les poteries algériennes célèbre l’art millénaire de la terre modelée.

Dans l’objectif d’Abdelouahab Derder, « Djamaâ El Djazaïr » s’élève comme un phare spirituel, tandis que ses portraits de femmes sont des poèmes visuels sur « L’espoir » et la beauté intemporelle.

Mustapha Khayal nous invite à un voyage à travers les âges, du « Palais Kourdane » aux cavaliers de la Fantasia, figés dans leur grâce éternelle. Le jeune Akram Menari poursuit cette chevauchée fantastique, capturant l’essence même du patrimoine équestre de Nâama à Tiaret.

Belkacem Mustapha Mesbahi, benjamin de cette exposition, peint avec la lumière sur du papier « fine-art », jonglant entre l’espoir en noir et blanc et la vie en bleu. Ses œuvres sont des fenêtres ouvertes sur l’âme humaine, des « Hommages aux enfants des camps de réfugiés sahraouis » au mystérieux « Sable voyageur ».

Sidahmed Menasria, maître d’œuvre de cette symphonie visuelle, nous offre une danse des regards, de la frénésie guerrière de Sbiba à la grâce des femmes du Nord et du Sud algérien.

Enfin, Mohamed El Amine Taïbi clôt ce voyage en beauté avec ses triptyques sur Oran. Tels des partitions architecturales, ses œuvres jouent une mélodie urbaine où chaque détail devient note, chaque façade un accord dans la grande symphonie oranaise.

« Lumières croisées » n’est pas qu’une simple exposition ; c’est une odyssée visuelle à travers l’Algérie, un hymne photographique à la diversité et à la richesse d’un patrimoine millénaire. Chaque cliché est une strophe, chaque artiste un chantre de cette épopée culturelle qui se déroule sous nos yeux ébahis dans la galerie « Hala » d’El Mouradia.

Mohamed Seghir

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