Location saisonnière à Annaba : La hausse des prix ne freine pas l’afflux des vacanciers
D’année en année, les prix de location saisonnière grimpent progressivement, faisant de la wilaya d’Annaba l’une des destinations touristiques les plus coûteuses.
L’été est synonyme de vacances, de détente et de repos. Pour certains vacanciers, le séjour dans un hôtel est plus intéressant, car ils veulent être pris en charge dans le sens propre du terme, afin de mieux profiter des vacances. Mais pour la plupart, l’intimité familiale compte d’abord, alors ils optent pour la location d’appartements ou de parties de villas meublées. Cette option de vacances est plutôt favorisée par les familles nombreuses, car séjourner dans un hôtel leur revient plus cher. À raison de 20 000 DA la nuitée, des vacances de 15 jours dans un complexe touristique nécessitent un budget conséquent. À cela s’ajoutent les dépenses de loisirs et les écarts pour satisfaire certains caprices. Idem pour d’autres établissements hôteliers à 3 et 2 étoiles où la location varie entre 6 000 et 8 000 DA. Des prix qui restent inaccessibles pour les familles de la classe moyenne. C’est pourquoi celles-ci préfèrent la location d’appartements ou d’un étage de villa équipé.
Aussi, en dépit de la tendance haussière des prix de la location, la wilaya d’Annaba demeure la destination touristique privilégiée pour de nombreuses familles des wilayas de l’intérieur et du sud du pays. Celles-ci préfèrent passer leurs vacances en bord de mer, fuyant ainsi les fortes chaleurs. Plusieurs familles ont, bien avant le début de la saison estivale, loué des appartements via des intermédiaires. La location saisonnière précoce s’opère généralement dès le mois de mai, afin d’éviter la saturation et une éventuelle augmentation des prix, surtout que ces derniers ont enregistré une montée en flèche l’été dernier.
Cette année, les prix de la location estivale se sont, a priori, stabilisés comparativement à l’année dernière. La stabilité est constatée au niveau des tarifs par nuitée ainsi que par semaine. En 2023, le tarif moyen par semaine avait atteint, voire dépassé les 60 000 DA dans les zones à proximité du centre-ville et 80 000 DA en zone de bord de mer, comme Saint Cloud, la Ménadia, Chapuis et le Beau séjour entre autres. La location a atteint les 100 000 DA par mois dans certaines maisons transformées en bungalows privés, réservés à la location estivale. Au niveau de la zone Ouest de la ville, le Pont-Blanc, Oued Forcha ou la plaine ouest, la location va de 30 000 à 35 000 DA.
Il faut noter qu’en dépit de ces prix, la demande demeure très forte. Selon la propriétaire d’un appartement situé en plein centre-ville, le marché de la location affiche complet jusqu’au 15 septembre. Selon notre interlocutrice, elle a loué deux fois 15 jours depuis le mois de juin, elle a une location de 20 jours pour juillet en cours, deux fois 15 jours pour août et septembre. Ces locataires sont des clients notamment du sud du pays qui viennent passer leurs vacances à Annaba. Samara profite après chaque location pour préparer la prochaine location : « Je dois assurer le confort à mes clients, je ne veux pas les perdre, cela fait des années qu’ils louent mon appartement », nous dit-elle. Et de lancer avec un petit sourire : « Il faut qu’ils en aient pour leur argent ». Samara explique que le nécessaire est assuré : eau chaude, climatiseur, télévision, cuisine équipée et bien entendu la literie.
Il faut dire qu’à Annaba, il n’y a pas de tarifs de location attractifs pour la simple raison que c’est la destination Annaba qui est en elle-même attractive, ce qui explique l’augmentation du flux des estivants et du coup l’augmentation des prix de la location sur le marché estival.
S’agissant de la location chez l’habitant, cette formule n’est pas encore en vogue. À Annaba, les propriétaires de résidences ou d’appartements n’ont pas encore franchi le pas pour recevoir en location des vacanciers. La question soulevée avec plusieurs personnes ne semble pas susciter d’engouement. Pour nos interlocuteurs, l’intimité familiale doit être préservée : « La raison ne justifie pas la présence d’estivants chez eux, même si cela rapporte des revenus intéressants », ont estimé à l’unanimité nos interlocuteurs.
Sofia Chahine