Village touristique de Sidi Salem à Annaba : Un projet en quête de concrétisation
Programmé depuis plusieurs années, ce projet à haute valeur peine à être réalisé.
En butte aux blocages depuis plus de quatre ans, en raison des éleveurs clandestins qui occupent les lieux sur lesquels ils ont implanté leurs étables d’élevage, le projet du village touristique a peiné à sortir de terre des années durant. Il va cependant être réalisé. Les éleveurs, qui ont toujours refusé de libérer l’assiette foncière, ont fini par se retrouver face à la rigueur des autorités locales de la wilaya quant à l’application des lois de la République. Occupant de manière illégale et anarchique les lieux, ces éleveurs ont empêché les investisseurs détenteurs des agréments et documents officiels attestant de leurs droits sur les lieux d’y accéder. Même l’intervention de l’ex-wali d’Annaba n’a pas pu imposer l’autorité de l’État sur ce foncier qui relève du domaine public.
Abdelkader Djellaoui, successeur de Djamel Eddine Berrimi, ex-wali d’Annaba, déterminé à faire aboutir le projet du village touristique de Sidi Salem, dans la commune d’El-Bouni, n’est pas passé par quatre chemins pour traiter avec les squatteurs. Le commis de l’État a décidé de recourir à la justice et à la force publique afin, d’une part, d’imposer le respect de « l’État », et d’autre part, de mettre un terme aux dépassements dont font l’objet les assiettes foncières destinées au développement du tourisme.
Selon les informations confiées par une source du cabinet du wali, les éleveurs qui occupent illégalement une assiette d’environ 5 hectares seront délogés par la force de la loi aujourd’hui et seront traduits en justice. Selon les mêmes sources, la relance du projet du village touristique dans la ville côtière de Sidi Salem est prévue dans les prochains jours. Tout compte fait, la décision de l’ex-wali stipulant l’évacuation des lieux par les éleveurs et leur transfert à un autre endroit n’a pas eu l’effet escompté. Et pourtant, l’ex-responsable s’était entendu avec la direction de l’agriculture de la wilaya et l’union de wilaya des agriculteurs pour leur transfert à Sidi Amar, mais sa directive concernant ce conflit n’a pas été appliquée. Car, tout simplement, ces éleveurs ont su s’imposer face à l’autorité de l’ex-wali. Une situation qui a fortement lésé les investisseurs, déjà « victimes de bureaucratie ». Outre cela, c’est l’assiette foncière squattée qui freinait ce projet bénéfique pour l’économie locale, régionale et nationale.
Car, convient-il de le souligner, ce projet touristique que se propose de construire la Société Hôtel Shype générera, selon les estimations des concepteurs, pas moins de 500 emplois permanents et 300 emplois indirects. Il sera composé d’un village touristique de 450 lits, d’un hôtel classé, d’un centre de thalassothérapie et d’un hall d’expositions en bordure de la plage de sable fin de Sidi Salem. Le projet comprend également des structures événementielles, un lac, une piscine et des espaces de jeux pour enfants, tout en intégrant dans un cadre agréable des installations de loisirs intérieures et extérieures.
L’assiette foncière dédiée à la réalisation de ce projet est le lot n°2 de la Zone d’Expansion Touristique (ZET) dans la région de Boukhmira. Elle a été attribuée dans le cadre du Comité d’Assistance à la Localisation et à la Promotion des Investissements et de la Régulation du Foncier (CALPIREF) pour abriter un village touristique. La décision du nouveau wali d’Annaba est intervenue à l’issue des sorties d’inspection sur le terrain des membres de la cellule spéciale pour le suivi des différents projets d’investissement dans la wilaya. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et sur instruction du Premier ministre, dans le but d’une relance de la dynamique en matière de développement.
Le projet de création d’un village touristique à Sidi Salem, une ville côtière d’Annaba pourtant dépourvue de tout projet susceptible de la faire sortir du néant, est considéré comme le premier projet touristique dont elle a bénéficié depuis l’Indépendance. Elle est dotée de l’un des plus beaux et longs reliefs maritimes d’Annaba.
Sofia Chahine
