Ghaza: La situation humanitaire s’aggrave
Près de dix mois après le début de l’agression génocidaire sioniste à Ghaza, la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne atteint des niveaux catastrophiques sans précédent. L’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, dresse un tableau alarmant de la situation.
Les expulsions forcées de civils sont devenues un « phénomène quotidien » à Ghaza, alerte l’agence. « Les familles sont contraintes de se déplacer encore et encore, sachant que la sécurité n’existe nulle part dans la bande de Ghaza « , a écrit l’UNRWA dans un message posté sur le réseau social X. L’agence des Nations unies a, en outre, renouvelé son appel à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Ghaza, proie à l’agression sioniste depuis près de dix mois. Neuf personnes sur dix ont été déplacées de force, contraintes de chercher refuge dans des conditions de plus en plus précaires. « Les familles de Ghaza cherchent refuge là où elles le peuvent. Elles dépérissent dans des écoles surpeuplées, dans des bâtiments détruits ou des tentes de fortune sur le sable ou au milieu de tas d’ordures », avait déploré le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, dans un message posté sur le réseau social X Selon l’OCHA, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, 9% de la population de Gaza a été déplacée rien qu’au cours de la dernière semaine. Le bureau de l’ONU a expliqué dans un communiqué que 29.000 Palestiniens étaient présents dans la zone que l’armée a ordonné d’évacuer dimanche, notant que les déplacements répétés privent les civils de survivre dans la dignité. Il a, en outre, souligné que les partenaires des Nations Unies dans le domaine humanitaire estiment que plus de 190.000 Palestiniens ont été déplacés cette semaine de Khan Younes et Deir al-Balah depuis l’ordre d’évacuation émis lundi dernier, tandis que des centaines sont toujours bloqués à l’est de Khan Younes. Le bureau onusien a également indiqué que les récents ordres d’évacuation et la poursuite de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza ont affecté les opérations de secours et sapé les efforts visant à fournir l’assistance nécessaire aux civils à Khan Younes.
Les familles gazaouies sont forcées de se déplacer sans cesse, sachant qu’aucun endroit n’est véritablement sûr dans l’enclave. Elles s’entassent dans des écoles surpeuplées, des bâtiments en ruines ou des tentes de fortune, souvent au milieu de tas d’ordures. Cette situation désastreuse favorise l’apparition d’épidémies parmi les déplacés.
Le ministère de la Santé de Ghaza a d’ailleurs annoncé l’apparition d’une épidémie de poliomyélite, une maladie infectieuse grave qui affecte le système nerveux. Cette nouvelle menace sanitaire s’ajoute aux nombreuses difficultés auxquelles font face les Ghazaouis, privés de nourriture, d’eau potable et de médicaments en raison du blocus israélien.
Le bilan humain de l’offensive israélienne ne cesse de s’alourdir. Selon les autorités sanitaires locales, plus de 39 360 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’agression, principalement des femmes et des enfants. Plus de 90 900 personnes ont été blessées.
Malgré cette situation dramatique et les appels répétés de la communauté internationale, l’entité sioniste continue de refuser un cessez-le-feu et d’entraver les efforts de paix. Les négociations indirectes entre l’entité sioniste et le mouvement de résistance palestinien Hamas, menées sous l’égide des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte, n’ont pas abouti à un accord de cessez-le-feu permanent.
« Netanyahu a une fois de plus repris sa stratégie de tergiversation, de report et de dérobade en posant de nouvelles conditions et exigences », a déclaré le Hamas dans un communiqué. Le mouvement a déclaré avoir été informé par les médiateurs d’un document israélien présenté lors d’une réunion à Rome, en Italie, afin d’explorer les possibilités de parvenir à un cessez-le-feu et à un accord d’échange de prisonniers. Les nouvelles conditions de Netanyahu « impliquent qu’il s’agit d’une rétractation par rapport à ce que les médiateurs avaient transmis précédemment », a déclaré le mouvement, sans fournir de détails sur ces conditions.
Ces exigences comprennent notamment un mécanisme de contrôle des Palestiniens retournant dans le nord de Ghaza et le maintien de troupes de l’occupation le long de la frontière entre Ghaza et l’Égypte. Ce refus de toute paix s’illustre également par la poursuite de l’agression, mais aussi des tentatives de l’occupant d’étendre le conflit au Liban. Des responsables israéliens ont déclaré à Reuters que l’entité sioniste se préparait à la possibilité de « quelques jours de combats » contre le Liban.
Hier, président iranien, Massoud Pezeshkian a averti que l’entité sioniste s’exposerait à de sérieuses conséquences s’il venait à attaquer le Liban. « Toute attaque contre le Liban aura de sérieuses conséquences pour Israël », a déclaré Massoud Pezeshkian lors d’un entretien téléphonique avec le président français Emmanuel Macron, selon les médias d’Etat iraniens.
Lyes Saïdi