Culture

Unesco: Le village d’Umm al-Jimal inscrit au patrimoine mondial

Le village ancien d’Umm al-Jimal, situé dans le nord de la Jordanie, vient d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette décision a été annoncée dimanche par les autorités jordaniennes, suite à la 46e session du comité de l’UNESCO qui s’est tenue à New Delhi.

Umm al-Jimal, dont le nom signifie « Mère des chameaux » en arabe, est un site archéologique d’une importance historique majeure. Situé à 86 kilomètres au nord d’Amman, près de la frontière syrienne, ce village abrite près de 2000 ans d’histoire. Il est surnommé l' »oasis noire » en raison de la présence de roches volcaniques qui caractérisent son paysage. L’UNESCO a souligné que les constructions les plus anciennes découvertes à Umm al-Jimal remontent au premier siècle de notre ère, à l’époque où la région faisait partie du royaume nabatéen. Le site a ensuite connu plusieurs périodes d’occupation, devenant notamment un important centre agricole et commercial sous l’Empire romain. L’un des aspects les plus remarquables d’Umm al-Jimal est la diversité des inscriptions découvertes sur place. Ces inscriptions, rédigées en grec, nabatéen, safaïtique, latin et arabe, couvrent plusieurs siècles et offrent un aperçu fascinant de l’histoire du site. Elles témoignent notamment de l’évolution des croyances religieuses de ses habitants au fil du temps.

Le nom du village, « Mère des chameaux », fait référence à l’utilisation de ces animaux dans les caravanes commerciales qui traversaient la région. Cette appellation souligne l’importance stratégique du site comme point de passage pour le commerce ancien.

Cette inscription revêt une importance particulière pour la Jordanie, car Umm al-Jimal devient le septième site historique du pays à figurer sur la prestigieuse liste de l’UNESCO. Il rejoint ainsi d’autres joyaux archéologiques jordaniens, dont la célèbre cité de Petra, ancienne capitale des Nabatéens.

Le patrimoine palestinien en péril

L’importance historique et archéologique d’Umm al-Jimal ne se limite pas à son rôle économique potentiel. Le site offre un témoignage unique de l’histoire antique de la région, illustrant les transitions entre différentes civilisations et cultures. Des Nabatéens aux Romains, en passant par les influences byzantines et islamiques, Umm al-Jimal raconte l’histoire complexe et fascinante du Proche-Orient ancien. Notons que le comité de l’Unesco a inscrit 13 sites sur la liste du patrimoine au cours de cette session. En plus d’Umm al-Jimal, l’Unesco a classé le monastère de Saint-Hilarion, situé dans la bande de Ghaza. Un classement qui fait écho à la menace que fait peser l’occupation israélienne sur le patrimoine culturel et identitaire palestinienne notamment dans un contexte d’agression contre Ghaza qui a induit la destructions de nombreux sites historiques.  L’Unesco aussi

a retenu le dossier des « sites de mémoire de Nelson Mandela » en Afrique du Sud, titré « Droits de l’homme, libération et réconciliation ». Pour le Kenya, c’est le village de Gedi qui rejoint la liste.  Aujourd’hui, encore 600 personnes vivent à Gedi, sur la côte kényane. Mais le village est aussi un site archéologique exceptionnel, entre ruines d’un port du XIIIe siècle et palais complexes construits en corail, terre et plâtre. Ce site important de la culture swahilie est le neuvième site du Kenya inscrit au patrimoine mondial. Au nord de la Thaïlande, le parc de Phu Phrabat et ses pierres Sema de la période de Dvaravati figurent aussi sur la nouvelle liste de l’Unesco. Tout comme les alentours du lac Kenozero, parc naturel russe, et le site archéologique d’Al-Faw en Arabie saoudite, une ancienne cité florissante du royaume de Kindah, active au IIe siècle avant notre ère.

Hegmataneh, ancienne capitale de l’empire médique en Iran a également été inscrite.  Entourée de sept murailles concentriques pendant l’Antiquité, selon la légende, l’ancienne capitale des Mèdes est une merveille architecturale, qui témoigne aujourd’hui de la riche histoire de l’Iran. Le palais de Darius n’y fait pas oublier jardins et temples, aux influences croisées de toutes les cultures qui se côtoyaient le long de la route de la Soie. Après son déclin et diverses invasions, les archéologues du XIXe siècle ont remis au jour les vestiges de la cité. La via Appia, vestige de l’empire romain,  a aussi rejoint cette liste.  La via Appai, voie reliant Rome à Brindisi, une ville portuaire des Pouilles est le 60e site italien inscrit à l’Unesco. Ruban pavé de plus de 500 kilomètres construit à partir de 312 av. J.-C. par Claudio Appius l’Aveugle, censeur et consul romain, la Via Appia Antica est un livre d’Histoire à ciel ouvert que les fouilles archéologiques nourrissent indéfiniment. L’Unesco a aussi classé, les mines japonaises de Sado qui auraient commencé à être exploitées dès le XIIe siècle jusqu’après la Seconde Guerre mondiale.  Avec l’inscription du patrimoine archéologique de l’ensemble des grottes du parc national de Niah, la Malaisie enregistre son 5e site protégé par l’Unesco, douze ans après la vallée de Lenggong. Ces grottes, au nord de l’île de Bornéo, ont notamment livré aux archéologues un crâne d’homo sapiens vieux de 38.000 ans.

L’Axe central de Pékin, un ensemble d’anciens palais et de jardins impériaux de la capitale chinoise, a également été ajouté à la liste samedi. Cet ensemble patrimonial de 589 hectares est une illustration de « l’ancienne tradition chinoise de l’urbanisme, emblématique car mettant en évidence les caractéristiques distinctives de la civilisation chinoise », a souligné l’agence officielle chinoise Chine Nouvelle.

En Allemagne, la résidence de Schwerin, a été inscrit de même que les îles Marquises et les tumulus funéraires ornés de la dynastie Ahom dans le nord-est de l’Inde, ont aussi intégré la liste du patrimoine mondial.

R.C.

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