Câble électrique sous-marin entre l’Algérie et l’Italie: Le début de la concrétisation
Un Protocole d’Entente (MoU) a été signé entre les géants énergétiques nationaux Sonatrach et Sonelgaz et la compagnie italienne ENI S.P.A. Ce protocole marque le début d’une collaboration étroite visant à étudier la faisabilité d’un projet d’interconnexion électrique entre les réseaux algérien et italien. Au cœur de ce projet : la réalisation d’un câble sous-marin permettant l’échange ou la fourniture d’électricité au marché italien et européen.
Dans un contexte mondial marqué par la recherche de nouvelles sources d’énergie et la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’Algérie se positionne comme un acteur incontournable de la transition énergétique en Méditerranée. Forte de ses ressources naturelles et de ses investissements dans les infrastructures énergétiques, l’Algérie ambitionne de devenir un hub énergétique reliant l’Afrique à l’Europe, grâce à sa place centrale sur le marché gazier méditerranéen, mais aussi grâce à son potentiel en tant qu’acteur incontournable sur le marché naissant de l’Hydrogène vert, mais aussi entant que grand fournisseur d’électricité. Ainsi, Un pas décisif a été franchi hier avec la signature d’un Protocole d’Entente (MoU) entre les géants énergétiques nationaux Sonatrach et Sonelgaz et la compagnie italienne ENI S.P.A. Ce protocole marque le début d’une collaboration étroite visant à étudier la faisabilité d’un projet d’interconnexion électrique entre les réseaux algérien et italien. Au cœur de ce projet : la réalisation d’un câble sous-marin permettant l’échange ou la fourniture d’électricité au marché italien et européen, a indiqué hier un communiqué de la Sonatrach.
Ce MoU s’inscrit dans la continuité des accords signés le 23 janvier 2023 à Alger, qui avaient pour objectif de définir les futurs projets communs en matière d’approvisionnement énergétique, de transition énergétique et de décarbonation, précise la même source. Il confirme les ambitions de l’Algérie de renforcer sa position de fournisseur majeur d’énergie pour l’Europe, en élargissant son offre à l’électricité.
Le câble sous-marin envisagé reliera Annaba en Algérie à l’Italie via la Sardaigne. Avec un investissement estimé entre 1 et 1,5 milliard de dollars, ce projet titanesque vise une capacité initiale de 1.000 à 2.000 mégawatts (MW). Mohamed Arkab, ministre de l’Energie et des Mines, a souligné il y a quelques jours l’importance « historique » de ce projet pour l’Algérie, indiquant que les préparatifs sont en cours pour entamer sa réalisation.
Ce câble permettra à l’Algérie d’exporter non seulement son électricité conventionnelle produite à partir du gaz naturel, mais aussi celle issue des énergies alternatives et renouvelables. Cette diversification des sources d’énergie exportées témoigne de l’engagement de l’Algérie dans la transition énergétique.
L’Algérie dispose déjà d’une capacité de production électrique considérable, avec plus de 26.000 MW installés. Cette puissance permet non seulement de couvrir les besoins de la consommation locale, qui ont atteint des pics dépassant les 19.000 MW, mais aussi de dégager un excédent confortable pour l’exportation. De plus, 5.000 MW supplémentaires sont actuellement en construction, renforçant encore la capacité de production du pays.
Mais l’Algérie ne compte pas s’arrêter là. Le pays s’est engagé dans un ambitieux programme de développement des énergies renouvelables visant à ajouter 15.000 MW supplémentaires d’ici 2035. Cette initiative portera la capacité totale de production à plus de 45.000 MW, consolidant la position de l’Algérie comme exportateur majeur d’électricité.
Les ambitions de l’Algérie en matière d’exportation d’énergie ne se limitent pas à l’Europe. Le pays exporte déjà 500 MW d’électricité vers la Tunisie et envisage d’étendre ses exportations vers la Libye et les pays du Sahel. Cette stratégie d’expansion régionale renforce la position de l’Algérie en tant que hub énergétique, non seulement pour l’Europe mais aussi pour l’Afrique du Nord et subsaharienne.
Le projet de câble sous-marin s’inscrit dans le cadre d’un partenariat stratégique renforcé entre l’Algérie et l’Italie. Lors de la visite de la présidente du Conseil des ministres italiens à Alger en janvier 2023, plusieurs accords ont été signés dans le domaine énergétique. Outre le câble électrique, ces accords prévoient la réalisation d’un second gazoduc pour le transport d’hydrogène vert et d’ammoniac.
Ce partenariat illustre la volonté des deux pays de se positionner au cœur d’un hub énergétique européen, en diversifiant leurs sources d’énergie et en investissant dans des infrastructures de pointe.
Samira Ghrib