Le début de la campagne électorale fixée au 15 août: Les candidats à l’heure des préparatifs
À l’approche de l’élection présidentielle algérienne du 7 septembre 2024, les trois candidats en lice intensifient leurs préparatifs alors que le coup d’envoi officiel de la campagne a été fixé au 15 août par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Cette annonce marque le début d’une période cruciale pour les trois candidats.
Le candidat Youcef Aouchiche, qui se présent pour le Front des forces socialistes, la préparation a déjà franchi plusieurs. La semaine dernière, le candidat a désigné et installé son directeur de campagne. Par ailleurs, le FFS a lancé il y a quelques semaines une consultation nationale concernant son programme électoral.
Pour faciliter la participation de ses sympathisants, le FFS a mis en place un système de coordination avec ses structures locales. Le parti invite les personnes souhaitant s’impliquer à prendre contact directement avec les sections ou fédérations les plus proches de chez eux, ou à défaut, avec les membres du directoire national de la campagne électorale. De son côté, Abdelali Hassani Cherif, son parti, le Mouvement de la société pour la paix, a tenu le 2 août la session ordinaire de son Conseil de la Choura à Alger. Cette réunion a été l’occasion d’évoquer en détail la participation du mouvement à l’élection présidentielle. Le président du MSP et candidat à l’élection a souligné l’importance de cette échéance, la qualifiant d' »occasion pour renforcer les approches fondées sur la défense des libertés, des valeurs et des constantes, outre la consolidation du processus de développement pour faire de l’Algérie un pays pionnier », mettant ainsi en avant les grands axes de son programme électoral qu’il devra encore dévoiler. Hassani Cherif a également insisté sur le fait que la décision de participer à l’élection avait été prise « sans aucune pression », réaffirmant ainsi la légitimité de sa candidature. Il a révélé que le Conseil national de la Choura avait œuvré pour que le MSP ait un rôle « influent et compétitif » dans cette élection, préférant « mener la bataille politique » plutôt que de choisir l’abstention.
Parallèlement, le Mouvement El Bina, qui figure parmi les partis de la majorité et qui soutiennent la candidature du Président Abdelmadjid Tebboune lequel brigue un second mandat, a organisé son université d’été les 1er et 2 août à Alger. Placée sous le thème « L’élection présidentielle et les exigences du parachèvement de l’édification de l’Algérie nouvelle », cette rencontre a vu l’organisation d’une série de conférences animées par les cadres du parti et des professeurs universitaires. Les discussions ont porté sur plusieurs axes relatifs à la prochaine présidentielle, notamment « la disposition électorale et les méthodes d’une mobilisation permanente » et le « mécanisme de renforcement de la cohésion sociale à la faveur de l’expansion de l’action démocratique ». Une conférence intitulée « La présidentielle en Algérie sur fond des mutations politiques et sociales » a également été programmée, encadrée par le vice-président du Mouvement El Bina, Ahmed Mohamed Khouna, et Ahmed Dan, un cadre du parti. Enfin, le RND a réitéré hier, par la voix de son secrétaire général, Mustapha Yahi son soutien au candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune et a appelé à une forte participation des Algériens, à ce scrutin, qualifiant cette participation de devoir national et éthique.
Notons qu’en perspective du lancement de la campagne l’ANIE a tenu à faire, dans un communiqué un rappel détaillé du cadre réglementaire à respecter par les trois candidats ainsi que les règles encadrant le financement des campagnes. L’Autorité a ainsi rappelé que l’ordonnance n°21-01 du 10 mars 2021, portant loi organique relative au régime électoral, définit un ensemble de règles visant à contrôler rigoureusement les flux financiers durant la campagne. Chaque candidat est tenu de nommer un secrétaire financier et d’ouvrir un compte bancaire unique dédié à la campagne. Les sources de financement autorisées sont clairement délimitées : contributions des partis politiques, fonds personnels du candidat, et dons des citoyens algériens plafonnés à 600 000 dinars par personne. Le plafond des dépenses est fixé à 120 millions de dinars pour le premier tour, et 140 millions pour le second. Tout dépassement doit être remboursé au Trésor public. Auparavant, l’ANIE avait fixé des règles strictes aux médias pour garantir une couverture médiatique des candidats.
Hocine Fadheli