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Des mouvements de troupes ravivent le risque d’une nouvelle crise sécuritaire en Libye: L’urgence d’une solution politique

Alors que la Libye s’enfonce dans sa treizième année de crise, les récents développements, notamment les mouvements de troupes  lancés par le seigneur de guerre Khalifa Haftar dans les régions occidentales et méridionales du pays, font craindre une reprise des affrontements et une nouvelle crise sécuritaire. Cette escalade des tensions met en lumière l’urgence de trouver une solution politique durable, seule voie capable de ramener la stabilité dans ce pays déchiré par les conflits.

Au cœur de cette crise persistante se trouve le rôle néfaste des interventions étrangères. Ces ingérences, qu’elles soient politiques, militaires ou sécuritaires, n’ont cessé de complexifier la situation sur le terrain, alimentant les divisions et entravant tout progrès vers une résolution pacifique du conflit. Parmi ces acteurs étrangers, certains apportent un soutien indéfectible au maréchal Khalifa Haftar qui cherche à s’emparer du pouvoir par la force, rejetant obstinément toute solution politique négociée.

L’annonce récente par les forces de Haftar de mouvements de troupe dans le sud-ouest du pays, zone contrôlée par le gouvernement reconnu par l’ONU à Tripoli, illustre parfaitement cette dangereuse dynamique. Cette manœuvre ravive le spectre de nouveaux affrontements entre les parties libyennes menaçant de réduire à néant les fragiles acquis du cessez-le-feu instauré il y a quatre ans.

Face à cette situation alarmante, la communauté internationale, et en particulier les pays voisins comme l’Algérie, multiplient les appels à la retenue et au dialogue. Dans ce contexte, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a reçu hier l’ambassadeur de Libye à Alger à sa demande. Rencontre au cours de laquelle le chef de la diplomatie algérienne a réitéré la position de l’Algérie en faveur d’une solution pacifique. Il a exhorté toutes les parties libyennes à faire preuve de sagesse, à privilégier le dialogue et à placer les intérêts vitaux du peuple libyen au-dessus de toute autre considération. Attaf a également souligné la nécessité pour tous de conjuguer leurs efforts pour préserver le principal acquis réalisé grâce au processus politique dirigé par les Nations Unies, à savoir le cessez-le-feu entre les frères ennemis en Libye, un acquis qui doit être valorisé, renforcé, et utilisé comme base pour progresser vers une solution pacifique tant attendue, afin de préserver la sécurité et la stabilité de la Libye ainsi que celle de son voisinage régional. En conclusion, le ministre Ahmed Attaf a insisté sur la nécessité de mobiliser toutes les ressources et les capacités de la Libye pour accélérer le succès du processus politique visant à unifier les institutions libyennes à travers des élections libres, transparentes, et honnêtes. Il a ajouté que le caractère crucial et décisif de ces élections impose à tous de respecter les résultats des urnes plutôt que de se fier désespérément à la logique de la force et de la violence, qui ne fait qu’aggraver l’instabilité en Libye, prolonger la crise dans ce pays frère, et élargir le fossé des divergences au sein de la nation et entre les enfants du peuple uni.

Ces scrutins, cruciaux pour l’avenir du pays, doivent permettre d’unifier les institutions libyennes et de doter le pays d’un gouvernement légitime, reconnu par l’ensemble de la population. Cependant, pour que ces élections puissent se tenir dans des conditions optimales, il est impératif que toutes les parties prenantes s’engagent à en respecter les résultats, quels qu’ils soient.

Malheureusement, certains acteurs, au premier rang desquels le maréchal Haftar et ses soutiens étrangers, semblent privilégier la logique de la force et de la violence au détriment du processus démocratique. Cette approche belliqueuse ne fait qu’aggraver l’instabilité en Libye et prolonger la crise. La mission de l’ONU en Libye a appelé vendredi à « une désescalade » et à « éviter d’autres tensions ».  La Manul a appelé dans un communiqué « toutes les parties en présence à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter toute action militaire provocatrice qui pourrait mettre en péril la stabilité fragile de la Libye et la sécurité de sa population ».

L’Algérie, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, apporte son soutien aux efforts des Nations Unies. Elle plaide activement pour une solution libyenne aux problèmes libyens, sans ingérence extérieure. Cette position, partagée par de nombreux pays de la région, souligne l’importance de laisser aux Libyens eux-mêmes la responsabilité de façonner leur avenir politique.

Hocine Fadheli

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