Contrebande : Les Douanes algériennes intensifient la lutte
Dans un contexte de lutte accrue contre la criminalité économique, les Douanes algériennes ont mené une offensive sans précédent contre la contrebande au cours du premier semestre 2024. Selon un rapport de la Direction générale des Douanes (DGD) publié hier, plus de 500 opérations de saisie ont été effectuées à travers le pays durant le premier semestre, représentant une valeur marchande de plus de 6,2 milliards de dinars. Entre le 1er janvier et le 31 juillet 2024, les services douaniers ont réalisé exactement 536 opérations de saisie. Ces interventions, menées sur l’ensemble du territoire douanier – des postes frontaliers terrestres aux aéroports en passant par les ports – ont nécessité une coordination étroite avec les différents corps de sécurité. Pour mener à bien ces opérations, les douanes ont mobilisé un arsenal logistique impressionnant : 570 moyens de transport allant des véhicules classiques aux animaux de bât ont été utilisés. Au total, 833 individus ont été impliqués dans ces affaires de contrebande. L’analyse des marchandises saisies offre un aperçu saisissant de l’étendue et de la diversité du trafic illicite en Algérie. Les stupéfiants occupent une place prépondérante avec notamment 3,24 tonnes de cannabis, plus de 4,2 millions de comprimés psychotropes et 132 kg de cocaïne interceptés. Le commerce illégal de tabac et d’alcool reste également florissant, comme en témoignent les saisies de plus de 600 000 paquets de cigarettes et 13 000 litres de boissons alcoolisées. Les carburants, cible privilégiée des contrebandiers en raison des différentiels de prix avec les pays voisins, n’ont pas été en reste : près de 240 000 litres ont été saisis. Plus surprenant, les douanes ont également mis la main sur d’importantes quantités de produits de consommation courante : plus de 500 tonnes de denrées alimentaires, dont beaucoup de produits subventionnés, ainsi que des vêtements, des cosmétiques et des appareils électroniques. Au-delà de la valeur marchande des biens saisis, estimée à 6,2 milliards de dinars, c’est le montant des amendes qui frappe : 61,5 milliards de dinars. Ces chiffres témoignent de la détermination des autorités à frapper les contrebandiers au portefeuille.
R.N.