Pétrole: L’Opep mise sur une hausse des prix au second semestre
L’OPEP a estimée que la croissance de la demande mondiale de pétrole demeure très robuste en 2024, malgré les incertitudes qui touchent l’économie chinoise. L’organisation estime aussi que les prix du brut pourraient monter au second semestre de l’année 2024.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a publié, hier, son rapport mensuel sur la situation du marché pétrolier que nous avons consulté, dans lequel elle a révisé légèrement à la baisse ses précédentes projections publiées en juillet dernier.
L’OPEP a estimée que la croissance de la demande mondiale de pétrole demeure très robuste en 2024, malgré les incertitudes qui touchent l’économie chinoise, soulignant dans la foulée que les prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole est évaluée à prés de 135.000 barils par jour par rapport au mois dernier, pour s’établir à 2,1 millions de baril par jour (mb/j), bien au-dessus de la moyenne historique de 1,4 million de barils par jour (mb/j) observée avant la crise du Covid-19. Cette légère baisse est liée essentiellement, selon le rapport de l’OPEP, au tassement des attentes, relatives à la demande chinoise de pétrole, en raison du léger ralentissement de la croissance économique chinoise observé au deuxième trimestre 2024, après une croissance de 5,3% au premier trimestre par rapport à la même période de l’année précédente (2023). Plus explicite, le rapport de l’OPEP a indiqué que ces inquiétudes concernant la conjoncture chinoise ont contribué à une pression à la baisse sur les prix du pétrole, relevant au passage qu’entre mai et juillet 2024, les prix du pétrole ont baissé, notamment en raison de ventes spéculatives qui ont atténué les primes liées aux risques géopolitiques et à des indicateurs économiques mitigés.
L’OPEP table sur une demande de 104,32 mb/j pour 2024 et de 106,11 mb/j pour 2025, soit une progression de 1,8 mb/j, qui reste presque inchangée par rapport aux projections précédentes et soutenue principalement par les pays hors OCDE. Ceci dit, après ce tassement, qui a tempéré la hausse des prix du pétrole observée entre janvier et avril, l’OPEP mise sur une demande solide pour les carburants de transport routier et chez les compagnies aériennes, estimant que des opérations de maintenance dans les raffineries à l’automne et les perturbations climatiques liées à la saison des ouragans pourraient restreindre la production et faire monter les prix au second semestre de l’année 2024.
Par ailleurs, les experts ont affirmé que les incertitudes qui touchent l’économie chinoise pèsent légèrement sur la croissance de la demande de pétrole pour 2024.
Autrement dit, il y a d’autres facteurs notamment la situation géopolitique dans la région du Moyen-Orient et la guerre entre la Russie et l’Ukraine influent, ajoute ces experts, sur l’évolution de la demande pétrolière mondiale, d’une part et sur l’évolution des prix du pétrole d’autre part. Ainsi, les prix du pétrole montaient lundi, poussés par le risque géopolitique en Russie et en Ukraine, mais aussi dans la région de Ghaza, avec la crainte actuelle d’un conflit de plus en plus étendu au Moyen-Orient, expliquant que les prix des deux références mondiales du brut gagnent du terrain en raison de nouvelles inquiétudes concernant l’offre, dues aux tensions croissantes au Moyen-Orient et entre la Russie et l’Ukraine, commente Susanah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. Ces facteurs géopolitiques pèsent lourdement, selon ces experts, sur l’évolution de la situation du marché pétrolier dont les prix ont enregistré, récemment, une courbe ascendante, poussée principalement par les dernières tensions survenues dans la région du Moyen-Orient après l’assassinat de l’ancien premier ministre palestinien, Ismail Hanniyah.
Il y a lieu de noter que le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, prenait hier 0,90% à 80,38 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagnait 1,04%, à 76,40 dollars.
Hakim Aomar