Nouvelle étoile de la gymnastique: Kaylia Nemour vise les sommets à Los Angeles 2028
À seulement 17 ans, Kaylia Nemour a déjà marqué l’histoire de la gymnastique algérienne et mondiale.
Sacrée championne olympique aux barres asymétriques lors des Jeux de Paris 2024, la jeune prodige, qui a obtenu la première médaille olympique de la discipline pour l’Afrique et le Monde arabe, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Avec un mélange d’ambition et de maturité étonnant pour son âge, elle a déjà les yeux rivés sur les Jeux de Los Angeles 2028. « Je vais repartir à l’entraînement, continuer les compétitions pour mon club et pour l’Algérie, en espérant aller jusqu’en 2028. C’est l’objectif de repartir sur un cycle olympique », a déclaré Nemour au Comité International Olympique. Une détermination qui promet de belles choses pour l’avenir. Son triomphe aux barres asymétriques à Paris, où elle a devancé la Chinoise Qiu Qiuyan et l’Américaine Sunisa Lee avec une note impressionnante de 15.700, n’est que le début. Nemour voit plus grand pour Los Angeles. « La poutre j’aurais pu la jouer, je n’ai pas su faire ce qu’il fallait à ces Jeux olympiques, mais je peux jouer quelque chose à la poutre et au concours général aussi », affirme-t-elle avec assurance. La gymnaste a d’ailleurs intégré le top 5 des meilleures gymnastes mondiales au concours général et a une importante marge de progression au regard de son âge. Cette ambition n’est pas infondée., Nemour a montré à Paris qu’elle avait les bases pour briller sur plusieurs agrès. « On s’est battu pour la troisième place à trois ou quatre gymnastes donc je pense que je peux le faire. J’ai encore quatre ans pour me perfectionner et j’aurai l’expérience des premiers Jeux olympiques, donc j’espère que ça ira mieux », explique-t-elle. L’ascension fulgurante de Nemour s’inscrit dans une lignée de succès pour le sport algérien. Elle est devenue la première gymnaste algérienne, arabe et africaine sacrée aux JO, rejoignant ainsi le cercle très fermé des championnes olympiques algériennes, aux côtés de Hassiba Boulmerka (1992) et Nouria Benida Merah (2000). Ce qui frappe chez Nemour, c’est non seulement son talent exceptionnel, mais aussi sa maturité et son ouverture d’esprit. Elle a notamment tissé des liens avec la légendaire Simone Biles lors des Jeux de Paris. « Avant chaque mouvement elle me disait : tu peux le faire, vas-y, let’s go ! Elle m’encourageait pendant et dès que j’avais fini elle me faisait un check », raconte Nemour avec enthousiasme. Cette expérience aux côtés des meilleures gymnastes du monde a été formatrice pour la jeune Algérienne. « Franchement le concours général, c’était une très belle expérience avec toutes les grandes gymnastes, j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir », confie-t-elle.
Avec quatre ans devant elle pour perfectionner sa technique, élargir son répertoire et gagner en expérience, Kaylia Nemour se positionne comme une sérieuse prétendante à de nouvelles médailles olympiques à Los Angeles. Son parcours illustre parfaitement le renouveau de la gymnastique algérienne et africaine sur la scène internationale.
L’avenir s’annonce radieux pour cette étoile montante qui, à n’en pas douter, inspirera toute une génération de jeunes gymnastes en Algérie et au-delà. Los Angeles 2028 pourrait bien être le théâtre de nouvelles prouesses pour Kaylia Nemour, symbole d’une gymnastique africaine en pleine ascension.
Moncef Dahleb