Culture

Système de partage des eaux de la vallée du M’zab: Lancement prochain du projet de restauration et de valorisation

Au cœur du Sahara algérien, un trésor hydraulique millénaire s’apprête à renaître. La vallée du M’zab, joyau inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, va bientôt voir son ingénieux système ancestral de partage des eaux restauré et valorisé. Cette initiative marque un tournant dans l’histoire de Ghardaïa, promettant de raviver l’âme d’un lieu où l’homme et la nature ont longtemps vécu en parfaite harmonie.

Imaginez un instant : des canaux sinueux serpentant à travers les dunes, des barrages astucieusement conçus pour dompter les crues capricieuses de l’oued M’zab, des palmiers majestueux s’élevant vers le ciel brûlant. Ce paysage, façonné par des siècles de savoir-faire, n’est pas un mirage, mais bien le fruit du génie des bâtisseurs du 12ème siècle, Cheikh Ba Mhamed Abou Sahaba et Cheikh Hamou Oulhadj. Leur héritage, longtemps malmené par les aléas du temps et les catastrophes naturelles, s’apprête à retrouver sa splendeur d’antan. Abdelhamid Amiz, gardien passionné de ce patrimoine à la direction de la Culture et des Arts, ne cache pas son enthousiasme : « Ce n’est pas simplement un chantier de restauration, c’est la renaissance d’une philosophie de vie, d’une sagesse ancestrale qui a su faire fleurir le désert. » Le projet, ambitieux, va bien au-delà de la simple réparation des ouvrages endommagés. C’est une véritable renaissance qui se profile, alliant respect des traditions et innovations modernes. Les canaux seront curés, les barrages consolidés, mais surtout, les anciennes techniques seront transmises aux nouvelles générations, garantissant la pérennité de ce savoir-faire unique. Kamel Ramdane, directeur de l’Office de protection de la vallée du M’Zab, voit plus loin encore : « Notre vallée n’est pas qu’un musée à ciel ouvert. C’est un laboratoire vivant où s’invente l’avenir des régions arides. » En effet, à l’heure où le changement climatique menace l’équilibre fragile des écosystèmes désertiques, les leçons du passé pourraient bien être la clé d’un futur durable.

Mais ce projet n’est pas qu’une affaire d’ingénieurs et d’hydrologues. C’est toute une communauté qui se mobilise, portée par un élan d’espoir et de fierté retrouvée. Hadj Omar, figure respectée de Ghardaïa, en témoigne avec émotion : « Chaque pierre de nos barrages, chaque goutte d’eau de nos canaux raconte notre histoire. En les restaurant, c’est notre identité que nous préservons. » Cette renaissance hydraulique promet aussi de nouvelles opportunités économiques. Khaled, jeune entrepreneur touristique, y voit déjà le germe d’un nouvel essor pour la région : « Imaginez des visiteurs du monde entier venant admirer ce miracle d’ingénierie, découvrir nos palmeraies, goûter à notre hospitalité légendaire. C’est tout un pan de notre économie qui pourrait refleurir. »

Pourtant, le chemin vers cette renaissance n’est pas sans embûches. Les défis sont nombreux : adapter les techniques ancestrales aux réalités du changement climatique, concilier préservation du patrimoine et développement urbain, former une nouvelle génération de gardiens de cet héritage. Mais la détermination des acteurs locaux est à la hauteur de l’enjeu.

La mobilisation est générale. Autorités, experts, société civile et habitants unissent leurs forces dans un élan collectif sans précédent. Cette synergie est la garantie que le projet ne restera pas lettre morte, mais deviendra le moteur d’un développement durable et harmonieux.

Au-delà des frontières de l’Algérie, le monde observe avec intérêt cette initiative audacieuse. La vallée du M’zab pourrait bien devenir un modèle inspirant pour d’autres régions arides, prouvant qu’il est possible de conjuguer préservation du patrimoine, innovation technologique et respect de l’environnement.

Alors que les premiers coups de pioche se préparent, c’est tout un peuple qui retient son souffle. La restauration du système hydraulique du M’zab n’est pas qu’un chantier de plus, c’est la promesse d’un renouveau, d’un équilibre retrouvé entre l’homme et son environnement.

Dans les ruelles ombragées des ksour, sur les places animées des marchés, le long des palmeraies verdoyantes, un même espoir renaît. Bientôt, l’eau coulera à nouveau dans les anciens canaux, insufflant une nouvelle vie à cette terre millénaire. Et avec elle, c’est tout un pan de l’histoire humaine qui reprendra son cours, rappelant au monde que les solutions aux défis de demain se trouvent parfois dans la sagesse d’hier. La vallée du M’zab s’apprête ainsi à écrire un nouveau chapitre de son histoire, un chapitre où tradition et modernité, préservation et innovation, s’entremêlent pour dessiner les contours d’un avenir prometteur. Un avenir où l’eau, source de vie et de prospérité, continuera de couler, perpétuant le miracle du désert fleuri. Disposant d’un riche patrimoine architectural, culturel et environnemental classé par l’UNESCO, depuis 1982, de nombreux projets d’envergure sont lancés pour réhabiliter et valoriser cette richesse et lui redonner vie et contribuer au développement de l’économie locale basée sur les activités touristiques et artisanales, selon les cadres locaux du secteur de la Culture.

R.C.

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