Économie

Poste et des Télécommunications : Une évolution majeure depuis 2020

Depuis 2020, le secteur des télécommunications en Algérie connaît une profonde transformation, marquée par une nette amélioration de ses performances et de la qualité des services offerts aux citoyens. Cette évolution s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de numérisation et de modernisation des infrastructures, visant à faire entrer le pays de plain-pied dans l’ère du numérique. « La promotion de la qualité des services, leur rapprochement du citoyen avec l’amélioration des conditions d’accueil et d’écoute permanente de ses attentes et leur prise en charge efficace sont les objectifs majeurs que le secteur s’est attelé à atteindre à travers la feuille de route découlant du plan d’action du Gouvernement en vue de mettre en œuvre les engagements de Monsieur le Président de la République », indique le ministère de la Poste et des Télécommunications dans un rapport.

L’un des axes majeurs de cette transformation concerne le déploiement accéléré des infrastructures de télécommunications sur l’ensemble du territoire national. Le réseau de fibre optique s’est considérablement densifié, permettant de connecter un nombre croissant de foyers au très haut débit. Entre 2020 et 2024, le nombre de foyers raccordés à la fibre optique (FTTH) est passé de 53 000 à 1,3 million, soit une multiplication par 24 en seulement quatre ans, souligne le document. Cette progression fulgurante témoigne de l’ampleur des investissements consentis par les opérateurs et l’État pour moderniser le réseau fixe. L’amélioration des infrastructures s’est traduite par une démocratisation sans précédent de l’accès à internet. Le nombre de foyers connectés à l’internet fixe est passé de 3,5 millions en 2020 à 5,7 millions en 2024, avec une prévision d’atteindre 6 millions d’ici la fin de l’année, selon les chiffres du ministère. Cette progression quantitative s’est doublée d’une amélioration qualitative significative : la vitesse minimale de connexion a été multipliée par 5, passant de 2 à 10 Mbps. Les opérateurs proposent désormais des offres allant jusqu’à 1 Gbps, positionnant l’Algérie parmi les pays les plus avancés de la région en termes de débit internet.

Parallèlement, le réseau mobile a connu une extension remarquable. La couverture 4G, qui ne concernait qu’une partie limitée du territoire en 2020, atteint désormais plus de 85% de la population, selon le MPTIC. Cette amélioration significative de la couverture s’est accompagnée d’une hausse spectaculaire du nombre d’abonnés à l’internet mobile, passant de 37 millions en 2020 à 48 millions en 2024. L’explosion de la consommation de données mobiles témoigne également de cette démocratisation. Le volume moyen de consommation quotidienne par utilisateur a presque triplé, passant de 3,7 Go en 2020 à 10 Go en 2024. Cette hausse reflète l’adoption massive des services numériques par la population, qu’il s’agisse de streaming vidéo, de réseaux sociaux ou d’applications professionnelles. Un des enjeux majeurs de la politique de développement des télécommunications en Algérie concerne la réduction de la fracture numérique entre zones urbaines et rurales. Le ministère de la Poste et des Télécommunications a mis en place des programmes spécifiques pour connecter les zones isolées et faiblement peuplées. Un programme ambitieux visant à couvrir 1 400 zones comptant moins de 200 habitants a été lancé récemment, illustrant la volonté de l’État de garantir un accès équitable aux services de télécommunications sur l’ensemble du territoire.

Cette politique d’inclusion numérique s’est également traduite par le déploiement de bureaux de poste itinérants, dont le nombre est passé de 39 en 2020 à 89 en 2024. Ces bureaux mobiles jouent un rôle crucial dans la fourniture de services postaux et financiers aux populations des zones reculées, contribuant ainsi à désenclaver numériquement et financièrement ces territoires. L’essor des télécommunications en Algérie s’est accompagné d’une véritable révolution dans le domaine des services financiers numériques. Le nombre de cartes de paiement électronique « Edahabia » en circulation a plus que doublé entre 2020 et 2024, passant de 6 millions à 13,4 millions. Cette croissance exponentielle s’est traduite par une explosion des opérations de paiement électronique : de 5 millions de transactions en 2020, on est passé à plus de 55 millions en 2023, avec une prévision de 80 millions d’ici la fin 2024.

Cette démocratisation du paiement électronique a des répercussions majeures sur l’économie algérienne. Elle favorise l’inclusion financière, réduit la circulation d’espèces et stimule le développement du e-commerce. Les autorités voient dans cette transformation un levier important pour moderniser l’économie et lutter contre l’économie informelle. Parallèlement au développement des télécommunications, le secteur postal a connu une modernisation importante. Le nombre de bureaux de poste est passé de 3 999 en 2020 à 4 305 en 2024, améliorant significativement l’accessibilité des services postaux pour la population. Le parc de guichets automatiques de billets (GAB) a connu une hausse spectaculaire de 42%, passant de 1 407 en 2020 à 1 995 en 2024. Le ministère prévoit d’ajouter 1 000 nouveaux GAB au cours de l’année, renforçant encore le maillage territorial des services financiers. La création de 62 espaces multiservices à travers le pays témoigne de la volonté des autorités de diversifier l’offre de services postaux et financiers, en s’adaptant aux nouveaux besoins des usagers.

Sabrina Aziouez

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